Refus de délivrance de vaccins anti-Covid-19 : les infirmières s’insurgent contre les pharmaciens

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Refus de délivrance de vaccins anti-Covid-19 : les infirmières s’insurgent contre les pharmaciens

Publié le 20 décembre 2021
Par Magali Clausener
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La vaccination à domicile par les pharmaciens, proposée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) est la goutte d’eau qui fait déborder le vase des infirmières libérales, même si le syndicat pharmaceutique a bien précisé que la vaccination à domicile serait proposée lorsqu’aucun autre effecteur n’était disponible. Suite à cette demande, le syndicat Convergence Infirmière a lancé un questionnaire auprès de ses adhérents. 3 171 infirmières ont répondu. Et les résultats ne sont pas en faveur des pharmaciens.

64,3 % estiment ainsi qu’elles ont subi une concurrence déloyale de la part d’un pharmacien et 58 % qu’elles ont eu connaissance d’une tentative de détournement de patientèle par un pharmacien. Pire encore : 88,36 % affirment qu’elles ont été impactées dans leur activité depuis l’autorisation de vacciner en officine contre la grippe ou le Covid. Pour autant, seulement 21 % déclarent avoir été confrontées à un refus de délivrance de doses de vaccin Covid par leur pharmacien. Et 20,66 % ont appris que des pharmaciens avaient déjà vacciné à domicile (activité pourtant non autorisée). Enfin, 77,80 % affirment être prêtes à gérer un stock de vaccins contre la grippe ou le Covid dans leur cabinet.

« Ces dérives sont totalement inadmissibles et ne doivent pas avoir lieu entre professionnels de santé. Non seulement les infirmières et les infirmiers libéraux sont foulés au pied mais l’intérêt des patients est complètement nié au profit d’intérêts purement mercantiles », s’insurge Convergence Infirmière. Le syndicat a donc décidé de saisir le ministre des Solidarités et de la Santé « afin de ramener de l’ordre et du respect élémentaire ». Il demande donc un approvisionnement en doses de vaccin directement dans les centres de vaccination et auprès des grossistes répartiteurs. « Ce rapport de force qui est nourri par le ministère de la Santé prônant d’un côté l’exercice coordonné et opposant de l’autre les professionnels, est préjudiciable pour toutes les prises en charge à domicile », conclut le syndicat.

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