Présidentielles : l’Ordre des pharmaciens fait son programme

Présidentielles : l’Ordre des pharmaciens fait son programme

Publié le 2 février 2022
Par Anne-Hélène Collin
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Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) a diffusé, le 31 janvier, ses 12 propositions qu’il va présenter à l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle, puis, dans un second temps, aux Parlementaires dans le cadre des législatives.

Les propositions sont la synthèse des résultats de la consultation publique Horizon Pharma menée du 13 septembre au 31 octobre 2021.

Elles sont regroupées en 4 axes. Le premier vise à améliorer la prise en charge du patient et l’accès aux soins dans les territoires, en consolidant le maillage territorial des officines et des laboratoires de biologie médicale et en simplifiant le parcours de soins du patient (développer la dispensation protocolisée, faciliter la participation aux structures interprofessionnelles…), avec un renforcement de la coopération ville-hôpital. Le CNOP met également l’accent sur le développement du télésoin et de la télé-expertise pharmaceutique, ainsi que sur la prise en charge du grand âge et de la dépendance. Pour ce volet, l’Ordre propose de « développer et valoriser la présence pharmaceutique au domicile » et de « donner aux pharmaciens les moyens d’assurer une continuité pharmaceutique dans les Ehpad pour garantir la sécurité et la qualité du circuit des produits de santé dans ces établissements », notamment avec un guide de bonnes pratiques pharmaceutiques en Ehpad.

Le deuxième axe veut développer et renforcer la prévention. La Haute Autorité de santé a fait un premier pas la semaine dernière en donnant un avis favorable à l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens. Le CNOP y ajoute la volonté de réaliser des entretiens réguliers pour le suivi des vaccinations. En matière de prévention, l’Ordre propose d’intégrer les officinaux et les biologistes dans le dépistage des pathologies chroniques, notamment du diabète, et de mettre en place des entretiens nutritionnels dans un parcours coordonné avec d’autres professionnels de santé.

Le troisième axe pose des arguments pour garantir un accès à des produits de santé sûrs et de qualité, en se basant sur la réussite de DP-Ruptures. A l’heure de la révision prochaine de la législation pharmaceutique européenne, l’Ordre défend le modèle pharmaceutique français, avec des pharmaciens responsables à toutes les étapes du médicament.

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Enfin, le dernier axe porte sur la transition écologique, avec « une juste consommation et gestion des produits de santé afin de lutter contre la pollution et le gaspillage », et promeut le tri et le recyclage notamment en encourageant « la prise en charge par l’Assurance maladie de la location du matériel médical pour ne pas inciter à l’achat (exemple des béquilles) ». C’est ici que l’Ordre se positionne sur la dispensation à l’unité, qui est « probablement une option », selon la présidente Carine Wolf-Thal, pour qui « il faut mettre en place d’autres mesures pour lutter contre l’antibiorésistance, comme le développement du Trod angine. Il faudrait aussi que les antibiotiques soient mieux prescrits, en suivant les recommandations de la HAS. Le pharmacien devrait pouvoir adapter les prescriptions ».