Présentéisme : les salariés malades passent au moins un jour sur 4 au travail

© Plus d’un jour de maladie sur quatre s’est traduit par du présentéisme, une pratique qui consiste à aller travailler tout en étant malade - Goodboy Picture Company/iStock

Présentéisme : les salariés malades passent au moins un jour sur 4 au travail

Publié le 11 août 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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En France, en 2016, les salariés ont signalé en moyenne onze jours de maladie qui ont donné lieu à huit jours d’absence au travail. Les trois jours restants, les salariés déclarent être allés travailler tout en étant malades, rapporte dans une étude publiée en août la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail. Elle montre donc que plus d’un jour de maladie sur quatre (27 %) s’est traduit par du présentéisme, une pratique qui consiste à aller travailler tout en étant malade. Selon différentes études, cette pratique a en moyenne pour effet d’aggraver les problèmes de santé des salariés et, à moyen et long terme, le nombre d’absences pour raisons de santé. Parmi les pays européens, la France est particulièrement touchée par ce phénomène.

La propension au présentéisme, c’est-à-dire la proportion de jours de maladie passés au travail, varie d’abord en fonction de l’état de santé des salariés. Plus le nombre annuel de jours de maladie est élevé, plus la part des jours de présentéisme dans l’entreprise est faible. Ainsi, lorsque les salariés ne signalent qu’un ou deux jours de maladie dans l’année, ils passent 83 % de ces jours au travail. Le présentéisme tombe à 21 % lorsque les salariés cumulent plus de 15 jours de maladie.

A état de santé et conditions de travail comparables, la propension au présentéisme est moins élevée pour les hommes alors qu’elle est plus forte pour les cadres, les salariés de plus de 60 ans et ceux qui travaillent dans de petites structures.

La propension au présentéisme dépend également des conditions de travail dans l’entreprise : les salariés qui signalent de mauvaises relations avec leur hiérarchie, un travail intense ou un sentiment d’insécurité économique ont tendance à passer au travail une part plus importante de leurs jours de maladie.

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