Premier recours : ces économies réalisées grâce au pharmacien

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Premier recours : ces économies réalisées grâce au pharmacien

Publié le 27 janvier 2023
Par Francois Pouzaud
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Les produits de premier recours se portent bien. C’est le principal enseignement du baromètre 2022 de Nères, l’organisation professionnelle représentative des laboratoires pharmaceutiques de produits de santé et de prévention de premier recours. « Depuis mars 2021, l’augmentation du trafic en pharmacie dont profitent ces produits est structurelle, liée à l’extension des nouvelles missions du pharmacien et à une période inédite qui a révélé des réflexes et de nouvelles habitudes des Français », explique Nicolas Grélaud, directeur des opérations d’OpenHealth company.

L’an dernier, ils ont représenté près de 52 % des dispensations en pharmacie (353,5 millions, +14,4 % par rapport à 2021), dont 27,9 % hors prescription. Avec une belle marge de progression : les prescriptions médicales ne contenant que des produits de premier recours représentent un coût de 91,4 M€ de visites dont on pourrait faire l’économie grâce au pharmacien. Et économiser par là-même du temps médical, domaine dans lequel la France accuse un retard par rapport à ses homologues européens : «1,20 h/jour/médecin contre 2,4 h en Europe », indique Luc Besançon, délégué général de Nères.

Accessible, la pharmacie assure de plus en plus la permanence des soins sans rendez-vous, au vu de la répartition du nombre des dispensations des produits de premier recours selon l’heure de la journée : 33 millions de dispensations à l’heure de la pause-déjeuner et 61 millions en dehors des horaires de bureau. Les pharmacies de proximité sont celles qui tirent le mieux leur épingle du jeu sur ce segment.

Pour faire face aux déserts médicaux, Vincent Cotard, président de Nères, demande plus d’outils et de moyens pour les pharmaciens, parmi lesquels une mise à niveau des délistages au niveau européen. Une demande ancienne qui pourrait se heurter à la concurrence des dispensations protocolisées. « Les délistages représentent une alternative plus simple, plus fluide et mieux acceptée par les médecins que les dispositions protocolisées, ils permettent aussi d’avoir une communication large auprès du public », estime Luc Besançon.

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Le pharmacien « référent prévention »

L’aspiration des français à la prévention ne se dément pas : 40,2 % des produits de premier recours vendus en pharmacie sans ordonnance en 2021 ont une visée préventive. S’appuyant sur cette dynamique, Nères propose que les pharmaciens deviennent les « référents prévention » des Français et de conduire une expérimentation dans différents territoires pour tenir compte des particularités géographiques et démographiques, portant sur des thématiques précises, avant de valider ce nouveau statut.