Pénurie de personnel : quand les étudiants désertent la pharmacie

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Pénurie de personnel : quand les étudiants désertent la pharmacie

Publié le 21 septembre 2022
Par Magali Clausener
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Va-t-on « vers une désertification du milieu pharmaceutique » ? L’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf), l’Ordre des pharmaciens, les syndicats professionnels et la Fédération nationale des syndicats d’internes en pharmacie et biologie médicale (FNISP.BM) tirent le signal d’alarme. En effet, 1 100 places seraient non pourvues en deuxième année de la filière pharmacie pour cette rentrée 2022, alertent les organisations dans un communiqué  commun en date du 21 septembre 2022. Cette situation « laisse envisager un avenir inquiétant pour le métier de pharmacien, souffrant d’ores et déjà d’une pénurie de ressources humaines au sein de la profession depuis maintenant plusieurs années », commente l’association.

Cette forte augmentation du nombre de places vacantes (+ 550 % en un an) serait due à « l’application inégale de la réforme de l’entrée dans les études de santé au local, qui, deux ans après sa mise en place, nécessite de nombreux ajustements ». De fait, la mise en place du parcours d’accès spécifique santé (Pass) et de la licence accès santé (Las) depuis 2020 complexifie l’entrée dans les filières de médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie, kinésithérapie. De plus, les professions pharmaceutiques manquent d’attractivité selon les signataires du communiqué. Ceux-ci déplorent que les modules de présentation des métiers, obligatoires durant la première année,  soient « bien trop mal exploités au vu des nombreuses voies professionnelles se présentant aux étudiants ».

« Ces résultats sont un des nombreux signaux d’alarme pour le futur de la profession et de l’accès aux soins des patients. […] 30 % d’étudiants en moins dans nos amphithéâtres, ce n’est ni acceptable, ni viable pour la profession et le système de soin français dans sa globalité », expliquent les organisations. Et de conclure : « C’est pourquoi nous attendons des réactions quant à la communication autour de la filière, des dérogations pour l’année à venir, et une adaptation concrète de la réforme au sein des facultés ».

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