Menaces antivax : quand les pharmacies reçoivent de la poudre blanche par courrier

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Menaces antivax : quand les pharmacies reçoivent de la poudre blanche par courrier

Publié le 8 septembre 2021
Par Fabienne Colin
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La semaine dernière, une pharmacie vosgienne a reçu un courrier au discours antivax, contenant une poudre blanche. La titulaire a porté plainte.

Les menaces contre les professionnels de santé se multiplient. La Pharmacie de Vincey, dans les Vosges, a reçu une enveloppe comprenant une poudre blanche et une lettre qui expliquait que le Covid-19 n’existait pas, que le vaccin avait provoqué la mort de patients, qu’il s’agissait d’un complot… Et surtout le texte demandait aussi à la titulaire de « préparer sa valise pour la case prison si ce courrier ne (la) faisait pas réfléchir », détaille la pharmacienne Caroline Boiteux.

Elle reçoit par ailleurs régulièrement des appels téléphoniques d’une personne aux propos antivax qualifiant l’équipe « d’assassins ». En mars, elle avait déjà reçu un courrier signé Réaction 19, une association contre les actions du gouvernement face à la pandémie, que la pharmacienne s’était contenté de procurer aux gendarmes. Cette fois, la titulaire a porté plainte. « Il y a un moment où on ne peut pas laisser faire n’importe quoi », explique celle qui semble quand même plutôt sereine. En constatant la grande quantité de matière (du lait en poudre ?), l’équipe officinale ne s’est pas inquiétée outre mesure, une faible quantité de vrai poison pouvant suffire « pour tuer ».

Conduite à tenir

Une enquête est en cours et la poudre est en train d’être analysée. Toutefois, le Groupement de gendarmeries des Vosges d’Epinal conseille dans une telle situation, de porter des gants pour éventuellement déplacer l’objet suspect et de préserver ce dernier au maximum en évitant de le manipuler. Et par ailleurs d’appeler immédiatement la gendarmerie locale ou le 17.

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De son côté, le président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens du Grand Est René Paulus, titulaire à Blénod-lès-Toul (Meurthe-et-Moselle), entend solliciter l’Ordre national pour savoir s’il existe « une procédure » à diffuser en cas de réception d’une matière potentiellement dangereuse. « J’ai eu par ailleurs la visite dans ma pharmacie, de gendarmes qui m’ont assuré que désormais toutes les officines du département étaient identifiées, que la gendarmerie et la police apportaient un soin tout particulier lors d’un signalement de leur part et que les pharmacies étaient considérées comme prioritaires », confie-t-il. De quoi rassurer.