Futurs pharmaciens : bataille autour du numerus clausus

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Futurs pharmaciens : bataille autour du numerus clausus

Publié le 29 avril 2021
Par Anne-Hélène Collin
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La réforme de l’accès aux études de santé ne se fait décidément pas sans heurts. Le Conseil d’Etat a suspendu, par ordonnance du 28 avril, l’arrêté fixant le nombre d’étudiants de première année commune aux études de santé (Paces, ancienne réforme) autorisés à poursuivre leurs études en médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique à la rentrée universitaire 2021-2022. « Le Conseil d’Etat a été saisi par des étudiants issus de la réforme et leurs parents qui estiment que le respect d’égalité n’est pas garanti et qu’un trop grand nombre de places en Paces est accordé », explique Adrien Cazes, vice-président en charge de l’Enseignement supérieur pour l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF).

Depuis la rentrée 2020, la Paces est remplacée par le parcours d’accès spécifique santé (Pass, avec une majeure santé) ou les licences avec option santé (L.AS, avec une mineure santé). Selon l’arrêté publié en janvier dernier, 6 482 étudiants issus de Paces (« redoublants ») étaient exceptionnellement autorisés à intégrer le nouveau parcours et poursuivre leurs études à la suite des épreuves de l’année universitaire 2020-2021, dont 1 645 en pharmacie. Le numerus clausus total pour l’année n’a, lui, pas encore été communiqué. 

Pour calculer ce nombre d’étudiants issus de Paces autorisés à poursuivre leurs études, les autorités se sont basées sur le pourcentage des redoublants des trois dernières années, pour le rapporter au nombre d’inscrits à la rentrée 2020. Une proportion trop importante et non équitable, qui n’a pas pris en considération les places disponibles en 2e année, estiment les requérants, suivis par le Conseils d’Etat. L’arrêté de janvier « a pour effet de laisser un nombre de places résiduel aux étudiants actuellement en [Pass] souhaitant poursuivre leurs études en médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique et affecte donc de façon directe et certaine les intérêts des requérants », concluent les juges.

Ainsi, un nouveau numerus clausus sera fixé au plus vite, promettent les ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur. Un nouvel arrêté sera publié « probablement ce week-end », explique l’ANEPF. Il est d’autant plus attendu que les concours, qui se déroulent dans quelques jours ou quelques semaines pour certains, sont maintenus…

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