Consommation d’antibiotiques en France : quelle situation ?

« En 2020, une baisse de 17 % de la consommation [d’antibiotiques], exprimée en nombre de doses définies journalières [posologie quotidienne usuelle de référence pour un adulte de 70kg, NdlR], a été observée et une baisse de 18 % en nombre de prescriptions par rapport à ce qui était attendu. » Tel est le constat dressé par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) n° 18-19 du 16 novembre 2021. Les gestes renforcés d’hygiène, les mesures de distanciation sociale, les périodes de confinement et le moindre nombre de consultations médicales y sont sans aucun doute pour beaucoup. Il n’en reste pas moins que cette baisse de 18 % du nombre de prescriptions l’an dernier est équivalente à celle relevée en… 10 ans, sur la période 2009-2019.

Malgré tout, la consommation d’antibiotiques en France reste toujours bien supérieure (de 30 %) à la moyenne européenne. La prescription de ville, qui concerne 85 % des antibiotiques dispensés, représente de ce fait un enjeu majeur. Selon le BEH, « les études suggèrent qu’environ la moitié des prescriptions d’antibiotiques sont inutiles ou inappropriées »  en termes de choix de l’antibiotique ou de durée de traitement. Une grande marge de progression peut donc être espérée en ville, où les antibiotiques sont prescrits à environ 70 % par les généralistes, 10 % par les chirurgiens-dentistes et 20 % par les établissements de santé. C’est pourquoi Santé Publique France annonce le déploiement dès 2022 d’une campagne pédagogique destinée aux professionnels de santé de ville, en vue d’améliorer leur bon usage des antibiotiques et de limiter l’émergence de résistances.