Compétences vaccinales élargies : un traitement de faveur pour les infirmiers ?

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Compétences vaccinales élargies : un traitement de faveur pour les infirmiers ?

Publié le 26 avril 2022
Par Francois Pouzaud et Anne-Hélène Collin
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Les compétences vaccinales des pharmaciens, des infirmiers et des sage-femmes ont été étendues à 15 pathologies et pour certaines populations. Pour les pharmaciens, il faudra dans un premier temps une prescription médicale pour administrer les vaccins. Le circuit s’avère facilité pour les infirmiers.

Comme les pharmaciens, les infirmiers voient eux-aussi leurs compétences vaccinales élargies à 15 pathologies : en plus de la grippe saisonnière, ils peuvent vacciner les personnes ciblées par les recommandations contre la rage, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, le papillomavirus humains (HPV), le pneumocoque, les hépatites A et B, les méningocoques (A, B, C, Y et W). Cette mesure fait suite à un avis de la Haute Autorité de santé de fin janvier, favorable à la prescription et l’administration des vaccins non vivants aux adultes et adolescents à partir de 16 ans par les sages-femmes, les infirmiers et les pharmaciens.

Jusqu’ici, pharmaciens et infirmiers étaient autorisés à vacciner sans prescription préalable uniquement les personnes ciblées par la campagne antigrippale. Un décret et plusieurs arrêtés permettent, depuis le 24 avril, aux infirmiers de réaliser sans prescription médicale préalable les vaccination contre les 15 pathologies sur toutes les personnes âgées de 16 ans et plus pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées. L’infirmier inscrit dans le carnet de santé ou le carnet de vaccination et le dossier médical partagé de la personne vaccinée ses nom et prénom d’exercice, la dénomination du vaccin administré, la date de son administration et son numéro de lot. A défaut de cette inscription, il porte les mêmes informations dans le dossier de soins infirmiers et délivre à la personne vaccinée une attestation de vaccination qui comporte ces informations. En l’absence de dossier médical partagé et sous réserve du consentement de la personne vaccinée, l’infirmier ou l’infirmière transmet ces informations au médecin traitant. La transmission de cette information s’effectue par messagerie sécurisée de santé.

Les sages-femmes, qui pouvaient déjà vacciner sans prescription médicale contre plusieurs pathologies, sont aussi concernées par cet éventail des vaccins qu’elles pourront prescrire et administrer chez les femmes enceintes, la mère pendant les huit semaines qui suivent l’accouchement, les nouveau-nés et les personnes qui vivent régulièrement dans leur entourage.

Quant aux pharmaciens, s’ils sont autorisés à administrer ces vaccins à la population cible, ils ne pourront mettre en œuvre la vaccination à l’officine que 6 mois après la publication de la nouvelle convention nationale pharmaceutique, soit pas avant début octobre. Et pour pouvoir les prescrire, il faudra encore attendre un peu plus longtemps.

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