Bilan économique 2020 : les petites officines en crise

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Bilan économique 2020 : les petites officines en crise

Publié le 26 mars 2021
Par Francois Pouzaud
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La situation des petites officines réalisant moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires annuel est plus que préoccupante. Selon les statistiques professionnelles de la pharmacie publiées ce 26 mars par le réseau CGP, c’est la seule catégorie d’officines en taille à enregistrer une baisse de l’excédent brut d’exploitation (EBE) à 81,7 k€ en 2020 contre 84,5 k€ en 2019, soit une érosion de 3,3 %  en 1 an et de 7,7 % sur 2 ans. Ce constat est d’autant plus inquiétant que, dans le même temps, l’EBE 2020 enregistre en moyenne, toutes catégories confondues, une légère hausse de 1 300 euros, l’évolution de la marge brute ayant compensé la hausse des frais généraux et des frais de personnel.

Ces petites officines, malgré une année 2020 mouvementée avec le Covid-19 au cours de laquelle leur activité progresse en CA à peu près au même rythme que toutes les autres (+ 2,97 % en moyenne, il n’y a plus de prime à la taille avec la crise sanitaire), n’ont plus une activité attractive et rentable. Leurs titulaires ont gagné l’an dernier 22 200 euros nets en moyenne, ce qui représente 28,28 % de leur EBE et à peine le salaire d’un préparateur en pharmacie. Alors même que l’année 2020 a connu sa plus forte évolution d’activité de ces 15 dernières années, constate CGP, et que d’une manière générale les officines de proximité ont tiré leur épingle du jeu au détriment des officines de passage.

Cette tendance dénote les difficultés qu’ont depuis quelques années les pharmacies de petite taille à compenser par la fréquentation et le volume des ventes, la baisse des prix des médicaments remboursables (- 2,61 % en 2020), des volumes de prescription (- 3,16 %), la hausse des charges externes (+ 2,24 %) et des frais de personnel (+ 3,47 %). Et ce, en dépit du rôle d’amortisseur joué par les nouveaux honoraires de dispensation.

Pour elles, c’est l’effet domino. Elles n’ont pas toujours les moyens et le temps de mettre en œuvre les nouvelles missions et notamment celles nées pendant la crise (tests antigéniques, puis vaccination contre le Covid-19) qui sont des facteurs de croissance pour l’officine.

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