AINS et Covid-19 : une vaste étude pour clore le débat

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AINS et Covid-19 : une vaste étude pour clore le débat

Publié le 10 mai 2021
Par Anne-Hélène Collin
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Selon une étude publié le 7 mai dans The Lancet Rheumatology, les AINS ne sont pas associés à un surrisque de décès ou de forme grave de Covid-19 parmi des patients hospitalisés. Cette vaste étude prospective multicentrique (78 674 patients infectés par le Covid-19 ou fortement suspectés, hospitalisés dans 255 centres de santé en Angleterre, Ecosse et Pays de Galle entre le 17 janvier et le 10 août 2020) rassure sur l’une des première controverses du début de l’épidémie de Covid-19.

72 179 patients sont décédés pendant leur hospitalisation (56,2 % d’hommes, âge moyen de 70 ans), 5,8 % prenaient des AINS par voie systémique au moins pendant deux semaines avant leur hospitalisation. Au moment de l’admission, le degré de sévérité du Covid-19 était similaire entre les patients prenant des AINS et ceux n’en prenant pas, et ils n’avaient pas de maladie « plus grave ». L’AINS utilisé était le plus souvent l’ibuprofène.

Selon les résultats de l’étude, il n’y a pas de différence significative de surmortalité chez les patients sous AINS, de même que la prise d’AINS n’a pas été associée de manière significative à différents marqueurs de sévérité, tels que l’admission en réanimation, le recours à la ventilation invasive ou non invasive, le recours à l’oxygénothérapie ou la survenue d’une insuffisance rénale aiguë. Limite : les chercheurs ne savaient pas si les patients poursuivaient leur traitement AINS pendant l’hospitalisation, ni à quelle posologie, ni leur niveau d’adhésion au traitement.

« Les AINS peuvent être utilisés sans risque chez les patients atteints de Covid-19 », concluent les auteurs, avec à l’appui « des preuves claires ». Les patients « vont pouvoir continuer à prendre leur traitement de la même manière qu’avant le début de la pandémie ».

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