Rémunération : retour à l’équilibre en avril

Après un mauvais départ en janvier, un redressement en février, un léger repli en mars, le bilan d’avril sur la rémunération fait bonne figure. Par rapport au même mois de 2017, le chiffre d’affaires des officines sur le médicament remboursable progresse de 3,57 % (+ 71,3 M€) et la rémunération de 1,92 % (+ 7,8 M€), selon les derniers chiffres communiqués par IQVIA-Pharmastat. Comme en février, avril profite d’une hausse des unités (+ 0,53 %), une tendance que l’on ne retrouve ni au niveau des ordonnances (- 1,27 %) ni des ordonnances de 5 lignes et plus (- 0,44 %), qui ne cessent de diminuer. 

Avec ce mois positif, le premier quadrimestre 2018 est dans le vert en termes d’évolution du CA (+ 0,78 %) par rapport à la même période de l’année précédente (pénalisée, il est vrai, par une baisse cumulée des unités presque 3 fois supérieure), mais pas encore en rémunération (-0,10 %) qui se rapproche de l’équilibre. 

Selon Gilles Bonnefond, président de l’USPO, les résultats d’avril vont faire taire les critiques. En effet, pour la première fois, le gain de rémunération est conforme à l’apport de marge prévu dans l’avenant n° 11 (6 M€ chaque mois à périmètre constant) et même supérieur. « Les effets protecteurs de la réforme se font de plus en plus sentir, la marge se stabilise malgré une concentration des baisses de prix en début d’année, constate-t-il. En cumul de janvier à avril, la marge en valeur baisse 40 fois moins et les volumes chutent en pourcentage plus vite que la marge alors que c’était l’inverse l’an dernier », constate-t-il. 
Sur les quatre premiers mois de 2017, la rémunération a diminué de 71,3 M€ avec une baisse de 25,85 millions d’unités ; en 2018, la perte de marge est de 1,74 M€ avec une baisse de 8,94 millions d’unités. « Dans un contexte baissier des volumes, l’honoraire à la boite nous pénalise, il faudra le retravailler », ajoute-t-il. 
Pour autant, les inquiétudes de la FSPF demeurent, car le résultat d’avril est calculé par rapport au plus faible mois de l’année précédente (baisse de 8,5 % du CA en avril 2017). « Cette perte vient conforter notre crainte de l’insuffisance de l’avenant n° 11,  il manque 25 millions d’euros par rapport aux promesses », souligne Philippe Besset, vice-président de la  FSPF. « Sur ce premier quadrimestre, nous aurions dû faire nos meilleurs mois car l’impact complet des baisses de prix reste à venir. »