Négociations salariales en 2023 : les patrons ne ferment pas la porte mais…

La proposition des chambres patronales d’augmenter la valeur du point de 1,8 %, soit juste dans la ligne de la hausse du Smic au 1^er janvier 2023, a provoqué l’indignation générale des centrales syndicales de salariés, même si l’Unsa et la CFDT réfléchissent encore à parapher ou pas le projet d’accord salarial. « En accordant une augmentation supérieure à l’inflation, on prend un risque financier pour les petites officines de proximité, importantes en termes de répartition sur le territoire », se justifie Daniel Burlet, responsable des relations
sociales à l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

Pour Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) en charge du volet social, les travaux de la Commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) doivent porter prioritairement sur « une refonte structurelle de la grille des salaires et des classifications qui ne correspond plus à la réalité du terrain, notamment sur les salaires bas au démarrage ».

Conduire ce chantier lui paraît plus logique afin de mieux répondre aux attentes des salariés en matière de rémunération. « Cela ne sert à rien d’avoir des mandats pour négocier des revalorisations de salaires tous les 3 mois parce qu’on se fait rattraper par l’inflation, c’est mettre un pansement sur une jambe de bois », défend Philippe Denry. Sans pour autant fermer la porte des négociations si les centrales syndicales de salariés ne veulent pas de cette refonte de la grille. « La réflexion doit se concentrer sur la grille de raccordement (coefficient 100 à 230) qui est systématiquement rattrapée par l’inflation », propose Daniel Burlet.

Un travail qui pourrait prendre 4 à 6 mois s’il est démarré rapidement.