Les salariés réclament une augmentation de 4 %

Chantier prioritaire du nouveau gouvernement, le niveau de vie des Français, en particulier les plus modestes, fait l’objet d’une première mesure annoncée par le premier ministre Michel Barnier dans son discours de politique générale : la revalorisation « par anticipation » du Smic. Cette hausse de 2 %, qui portera le salaire minimum à 1 426 euros nets au lieu de 1 398,70 euros actuellement, aura lieu le premier novembre et non pas le premier janvier comme c’est habituellement le cas. Elle est censée compenser l’inflation, évaluée par l’Insee entre 1,8 et 2,2 % en 2024.

Un accord doit être trouvé pour que la grille salariale soit conforme

« Il reste dans notre pays des branches professionnelles dans lesquelles les minima sont inférieurs au Smic. Ce n’est pas acceptable et cela fera l’objet de négociations rapides », a ajouté Michel Barnier, qui souhaite revoir le dispositif d’allègement de charges patronales, responsable selon lui d’une stagnation des salaires au-dessus du Smic.Dans les officines, les salaires subissent cet effet de tassement : 16 coefficients sur les 25 de l’officine ont en effet été rattrapés par le salaire minimum. Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), n’élude pas le problème : « Il faut évidemment que nous négociions avec les syndicats de salariés parce qu’il n’est pas acceptable que la grille salariale de la pharmacie d’officine débute en dessous du Smic », a-t-il expliqué lors de sa conférence de presse de ce vendredi 4 octobre. « Nous avons un mandat de notre conseil d’administration et nous espérons parvenir à un accord avec les salariés. Notre grille des salaires doit être conforme à la réglementation. »

Le salaire minimum à quelques euros du premier coefficient de préparateur

« Cette augmentation du Smic est une bonne chose dans l’absolu. Mais le résultat de cette hausse est que le salaire minimum va être très proche du premier coefficient de préparateur en pharmacie », affirme David Brousseau, secrétaire fédéral Force ouvrière pour la pharmacie d’officine. Le syndicaliste espère que le prochain round de négociations salariales connaîtra un dénouement satisfaisant pour l’ensemble des parties. « Nos revendications ne sont pas déraisonnables : nous souhaitons voir aligner le premier coefficient de la classification au niveau du Smic ainsi qu’une augmentation de 2 % », poursuit David Brousseau. Les demandes des salariés seront-elles entendues le 18 octobre, date de la reprise des pourparlers ? « Nous sommes ouverts au dialogue », assure le patron de la FSPF.