Hausses des salaires : deux sans trois

Après deux augmentations de 3 % de la valeur du point les 16 mars et 31 août derniers, les salariés de la pharmacie d’officine ne verront pas la couleur d’une troisième revalorisation de leurs salaires en 2022. Alors que l’accord de revalorisation des salaires signé en juin avait inclus une clause de « revoyure » actant l’ouverture d’une nouvelle négociation le 17 octobre, les syndicats patronaux ont déclaré forfait, faute d’avoir un mandat en ce sens donné par leur conseil d’administration ou assemblée générale. Pour expliquer cette fin de non-recevoir, ils avancent les négociations sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et le manque de visibilité sur l’avenir. « Nous sommes tenus par une certaine prudence pour maintenir l’équilibre économique des officines alors que les honoraires et marges des pharmaciens n’ont pas été augmentés et qu’il faut s’attendre à des coups de rabot supplémentaires avec le PLFSS 2023 », explique Daniel Burlet, en charge des affaires sociales pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Pour Philippe Denry, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), négocier en octobre, entre deux revalorisations du Smic, n’est pas la meilleure date. « Même si nous avons conscience de l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat de nos salariés, il est préférable de ne pas s’engager maintenant dans une négociation alors que la prochaine revalorisation du Smic est programmée en décembre. » La négociation sur une prochaine revalorisation du point sera à l’ordre du jour de la commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation (CPPNI) du 5 décembre 2022. Dans la meilleure des hypothèses, la prochaine revalorisation des salaires n’interviendra pas avant février ou mars 2023, étant donné « que son application est toujours différée d’au moins trois mois à l’extension du prochain accord », souligne Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de Force ouvrière pharmacie d’officine.