Retraite Réservé aux abonnés

Un Madelin pour votre retraite

Publié le 22 février 2014
Mettre en favori

Les contrats Madelin assurent aujourd’hui une rentabilité financière correcte et garantissent un complément de retraite avec un bel avantage fiscal. Tous les détails.

Créés en 1994, les contrats retraite Madelin, réservés aux travailleurs non salariés et libéraux, conservent leurs avantages. Et surtout le principal d’entre eux : vous assurer un complément de revenus au moment de la retraite, sous forme de rente viagère, avec une réduction d’impôt sur les cotisations. « Une partie de l’effort d’épargne est donc financée par une économie d’impôts, ce qui permet de se constituer un complément de retraite à moindre coût », souligne Eric Girault, responsable du site mesplacements.fr.

Rente à terme

En contrepartie de cette carotte fiscale (voir encadré), vous ne pourrez pas récupérer votre épargne (capital et intérêts) avant votre retraite (sauf dans un cas grave comme l’invalidité, le décès du conjoint, la fin de droits au chômage ou la liquidation judiciaire). A ce moment-là, vous toucherez une rente viagère, fiscalisée comme les autres revenus. A moins que cette dernière ne soit inférieure à 40?euros par mois, auquel cas une sortie en capital en une seule fois est autorisée.

Ce placement n’est donc pas liquide et doit être souscrit après avoir constitué une épargne de précaution, dans laquelle puiser en cas de coups durs, et investi dans des produits qui vous permettent de récupérer un capital (de type assurance vie ou immobilier locatif).

Deuxième contrainte de ce produit : vous devez vous engager sur un montant de versements annuels. Les années suivantes, vous pourrez épargner entre une et dix fois cette somme de départ, sans pouvoir suspendre votre obligation.

Publicité

Astuce : si les rendements de votre contrat deviennent médiocres, il est possible de cesser vos versements, à condition d’en ouvrir un nouveau et de respecter les mêmes contraintes de versements. « En effet, l’engagement de versement annuel s’entend par travailleur non salarié et non par contrat », explique Eric Girault. Dans ce cas, votre ancien contrat continuera de vous rapporter des intérêts et, au moment de votre retraite, vous toucherez deux rentes Madelin (une de chaque contrat).

Vous avez dit support ?

Concrètement, un contrat Madelin se présente comme une enveloppe d’assurance vie multisupport. Vous y placez votre épargne comme vous l’entendez. Certains supports garantissent votre capital et rapportent un intérêt annuel (ce sont les fonds en euros), d’autres permettent d’investir en actions ou en obligations et présentent donc un risque de moins-value. Si vous êtes néophyte, une troisième classe d’actifs (les fonds à horizon) permet de bénéficier d’un « pilotage automatique ». Une fois défini votre horizon de placement, votre épargne sera investie directement sur les marchés par un professionnel, qui diminuera la part d’actions (et donc de risque) dans votre portefeuille au fur et à mesure que vous vous rapprochez de la retraite de façon à sécuriser vos gains.

Pour choisir le contrat qui vous correspond le mieux, privilégiez ceux avec peu de supports si vous cherchez la sécurité, et ceux qui intègrent une palette de fonds si vous cherchez la « performance ».

Dans tous les cas, vérifiez que le rendement de leur fonds en euros soit proche de ceux d’une assurance vie classique (entre 2,7 et 3 % l’an passé).

Attention aux frais !

Dernier point à vérifier avant de souscrire un contrat : examiner les frais de votre contrat. En moyenne, ils oscillent entre 0 et 5 %, et les frais de gestion doivent être inférieurs à 1 %.

Bon à savoir : les frais d’entrée se négocient, surtout si vous placez une somme importante au départ. Enfin, soyez vigilant et surveillez bien que votre contrat ne facture aucun frais de sortie, parfois appelé « frais sur arrérage », ponctionnés sur chaque versement de rente.

Avantage

Carotte fiscale

Le principal avantage du Madelin est la « carotte fiscale » qu’il offre sur les versements.

Les primes versées sont déductibles du bénéfice imposable de l’année en cours, dans la limite d’une enveloppe de base de 10 % du bénéfice, plafonnée à 8 Pass annuels (plafond de la Sécurité sociale, dont la valeur change chaque année, 37 548 € en 2014) augmentée d’une enveloppe complémentaire (15 % de la fraction du bénéfice comprise entre 1 et 8 Pass annuels). De plus, les déductions d’impôts annuelles obtenues grâce à un Madelin n’entrent pas dans le plafond global des 10 000 €.