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S’assurer une retraite confortable
Tous les titulaires n’ont pas la certitude de pouvoir récupérer un capital intéressant de la vente de leur officine. Quelles dispositions prendre pour être certain de jouir d’une longue et confortable retraite ? Tour de pistes.
A 65 ans, âge habituel de la retraite, l’espérance de vie moyenne est de 28 ans… « L’idéal est de se constituer une rente de 3 000 € par mois, qui correspond au montant qu’aurait à payer l’entourage familial en cas de placement en maison de retraite », estime Bernard Lagneau, président de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens. Il conseille à un jeune officinal, dès son installation, « d’intégrer son plan de retraite CAVP et d’adhérer dans des classes de capitalisation (sept ou neuf) pour lisser son effort ».
Profiter du contrat Madelin
Le titulaire cotisant au régime des travailleurs non salariés peut aussi souscrire un contrat « Madelin ». « Attention, contrairement à l’assurance vie, il ne pourra percevoir le fruit de son épargne que lors de son départ à la retraite, et sous forme de rente viagère, prévient Philippe Demolin, courtier chez CLC Assurances. Plus le pharmacien commence à cotiser tôt et à un bon niveau en Madelin, mieux c’est, car c’est la prime périodique versée qui conditionne le montant de la retraite. » Philippe Demolin conseille de verser, dès 40 ans, 500 € par mois au minimum (6 000 € annuels). « Les pharmaciens installés depuis peu en SEL doivent pour cela disposer d’une rémunération de gérance d’emblée suffisante, prévient-il. En effet, les cotisations Madelin (payées par l’entreprise) ne peuvent pas être supérieures à 10 % des revenus. Ainsi, si le titulaire d’une SEL touche 2 000 € par mois, sa cotisation Madelin ne pourra être au mieux que de 200 € par mois. » En cas de faible rémunération du jeune titulaire, l’alternative peut consister à capitaliser dans une assurance vie dans les premières années où la pharmacie monte en puissance. Puis les placements CAVP/Madelin prendront le relais de cette assurance vie lorsque le pharmacien sera certain de la régularité et de la consistance de ses revenus.
Acquérir les murs de l’officine
Par ailleurs, en avançant dans l’âge, « devenir propriétaire des murs de son officine fera un excellent complément de revenu par les loyers touchés lors de la retraite, alors que les emprunts auront été payés », poursuit Philippe Demolin. Envisager ce projet au moyen d’une société civile immobilière évite les possibles indivisions lors des successions et facilite les transmissions par la donation de parts. En complément, « on peut aussi diversifier ses placements en faveur d’une sortie en capital avec la garantie qu’il pourra être reversé au moment du décès à la personne de son choix », suggère Michel Barbaroux, de la société Elia Finances. Exemples : le Perco et ses versements fiscalement déductibles (abondement de l’employeur exonéré d’IR et de cotisations sociales dans une certaine limite), le contrat d’assurance vie à revenus garantis (mix entre le contrat d’assurance vie classique et le contrat de rente)…
Racheter des trimestres
Il est possible de racheter des trimestres manquants pour bénéficier d’une pension de retraite pleine et entière. Le rachat de trimestres de dispense de début d’exercice concerne les personnes qui se sont installées avant 2004 alors qu’elles étaient âgées de moins de 30 ans et qui ont été dispensées d’office de la cotisation de leurs quatre premiers trimestres d’affiliation. Attention, ce type de rachat n’est possible que jusqu’à la fin 2015. Le montant du rachat d’un trimestre équivaut à un quart de la cotisation en vigueur l’année du rachat, basée sur le meilleur revenu annuel d’activité libérale ayant servi d’assiette au calcul des trois dernières cotisations annuelles. Les personnes qui n’ont pas validé quatre trimestres par année d’affiliation peuvent, elles, bénéficier du rachat de trimestres d’années d’affiliation incomplètes, seuls ou avec les points correspondants. Ce rachat porte sur 12 trimestres au maximum, sans totaliser plus de 4 trimestres par année civile, à condition que ces trimestres n’aient pas déjà été validés par un autre régime de retraite de base obligatoire.
Le rachat de trimestres dans le régime complémentaire-part gérée en répartition est possible uniquement lors de la liquidation de retraite. En revanche, le rachat de cotisations, partielles ou entières, dans le régime complémentaire-part gérée en capitalisation est possible à tout moment par le pharmacien qui cotise. Le montant correspond à celui de la cotisation versée au régime complémentaire-part gérée en capitalisation au moment du rachat.
Miser sur l’immobilier
La location présente de belles opportunités d’investissement dans le neuf (dispositif Duflot) comme dans l’ancien (dans la mesure où les dépenses de rénovation créeront un déficit foncier imputable sur les loyers, voire sur le revenu global dans la limite de 10 700 € par an). « La location meublée avec gestion déléguée garantit des revenus indexés et son attrait est renforcé par son régime fiscal. En effet, les loyers du propriétaire sont placés dans la catégorie des BIC », souligne Michel Barbaroux.
Le démembrement de propriété sur 15 ou 20 ans offre aussi un réel intérêt. Un pharmacien âgé de 45 ans qui souhaite prendre sa retraite à 65 ans acquiert un bien immobilier en nue-propriété, en ne payant qu’une partie du logement (50 à 70 % selon la durée du démembrement), sachant qu’il ne percevra aucun loyer pendant ce laps de temps. « Les intérêts d’emprunt souscrit par l’acquisition de la nue-propriété sont déductibles de ses autres revenus fonciers, tandis que l’usufruitier (bailleur, organisme de location) empoche les loyers, explique Michel Barbaroux. A la fin du démembrement, le pharmacien devient propriétaire en pleine propriété, loue et perçoit des loyers venant en complément de sa retraite. Ses revenus à la retraite baissant, les loyers seront moins imposés qu’en période d’activité professionnelle. »
Bon planEmigrer au Portugal
Le Portugal est devenu un eldorado depuis une circulaire du 3 août 2012, entrée en vigueur le 1er janvier 2013. Elle prévoit que les résidents portugais percevant des retraites de source étrangère sont exonérés d’impôts sur leurs pensions privées. Pour profiter de cette exonération, les ressortissants français, candidats potentiels au nouveau statut de « résident non habituel », ne doivent pas avoir eu de résidence fiscale lusitanienne lors des cinq dernières années. De plus, ils doivent impérativement devenir résidents fiscaux portugais, et notamment attester de 183 jours au minimum de présence annuelle au Portugal. Enfin, ils ne doivent plus rien posséder en France, et surtout plus de foyer au sens fiscal du terme. Ce régime fiscal avantageux, prévu pour une durée de 10 ans, destiné à soutenir la croissance portugaise en incitant les immigrés à investir, notamment, dans la pierre.
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