Réforme des retraites : le projet de la CAVP pour protéger le modèle des pharmaciens

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Réforme des retraites : le projet de la CAVP pour protéger le modèle des pharmaciens

Publié le 6 avril 2018
Par Francois Pouzaud
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La réforme systémique des retraites que s’apprête à engager le gouvernement a été au cœur de la deuxième édition des Rencontres de la CAVP qui s’est tenue le 5 avril à Paris. Comme l’a vanté Monique Durand, présidente de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), « le modèle de retraite des pharmaciens libéraux, combinant répartition et capitalisation, est éprouvé et visionnaire et son régime complémentaire par capitalisation, datant de 1962, est le plus ancien des fonds de pension français qui a toujours su traverser les épreuves du temps. » Il n’y a donc pas de raison que cela cesse. Selon la CAVP, le modèle des pharmaciens est « Macron compatible » et conforme aux normes européennes. « Ce régime est robuste, contribue au financement de l’économie réelle et constitue un modèle adapté aux enjeux de financement des retraites de demain pleinement cohérent avec le projet du gouvernement », présente-t-elle. Dans cette phase de concertation avec le haut-commissaire à la réforme des retraites, Monique Durand entend préserver au mieux ce régime. La CAVP défend un projet dans lequel elle demande que l’assiette de cotisations des pharmaciens n’excède pas un PASS (plafond annuel de la sécurité sociale : 39732 euros pour 2018) et que les taux des cotisations soient réduits pour les professionnels libéraux.

Par ailleurs, la CAVP dispose de 8,3 Mds€ de réserves, fruit des efforts consentis par les affiliés au travers des cotisations, à même de garantir leurs droits jusqu’en 2040. « La CAVP refuse qu’ils soient affectés au financement du régime universel, alors qu’ils peuvent servir à revaloriser les pensions futures des pharmaciens, renforcer les fonds propres, financer de nouvelles prestations par rapport à la dépendance, passer les caps démographiques difficiles…» Car, en 2022, il y aura un actif cotisant pour un retraité allocataire.

Ces réserves sont vitales car la CAVP doit combler un déficit technique inédit sur la part du régime complémentaire par répartition de 1 M€ en 2018. En effet, les cotisations des actifs ne couvrent plus les pensions des allocataires. Selon ses prévisions, ce déficit va s’accroître pour atteindre 80 M€ en 2032. Bien qu’elle dispose de 1,3 Md€ de réserves pour y faire face, la CAVP ne pourra pas faire l’économie d’une nouvelle réforme des paramètres techniques de ce régime (baisse des prestations ou augmentation des cotisations).

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