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BIEN PRÉPARER SON AVENIR

Publié le 1 novembre 2020
Par Francois Pouzaud
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Pour se rémunérer au sein de son entreprise soumise à l’IS, le pharmacien a principalement le choix entre une rémunération de gérance et des dividendes. Est-il avantageux de privilégier l’une ou l’autre solution, pour optimiser ses revenus au moment de la retraite ?

DANS UNE PHARMACIE PROSPÈRE, le titulaire peut envisager de mieux se rétribuer. Alors, un arbitrage entre complément de rémunération et dividende se pose. « L’avantage revenait presque toujours au complément de rémunération (en régime TNS – travailleur non salarié) jusqu’en 2017, mais avec les réformes – notamment la baisse du taux de l’impôt sur les sociétés et la flat tax -, ce constat est moins tranché », explique Amélie Bouttemy, expert-comptable du cabinet AdequA. Lorsque le dirigeant d’une entreprise soumise à l’IS se verse un salaire, il est imposé selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu après un abattement de 10%. Depuis le 1er janvier 2018, si le dirigeant se verse des dividendes, il est imposé “par défaut” au prélèvement forfaitaire unique de 30% (PFU ou flat tax), sans abattement. Ce taux de 30% se répartit entre la CSG/CRDS (17,2%) et l’impôt sur le revenu (12,8%). Mais, le titulaire peut aussi décider de choisir le régime antérieur, – soit une taxation au barème de l’imposition sur le revenu après un abattement de 40% -, mais, dans ce cas, il optera pour la flat tax. « En fait, lorsque le contribuable atteint la tranche d’imposition marginale d’IRPP (Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques) à 41% – c’est-àdire que tout revenu complémentaire est taxé à ce taux -, il a intérêt à privilégier le versement de dividendes. Toutefois, il serait absurde et socialement non justifié de se rémunérer que sous forme de dividendes », détaille Amélie Bouttemy. En effet, si le dirigeant se rémunère principalement en dividendes, il devra disposer parallèlement d’une couverture sociale, dont le coût peut augmenter rapidement. Attention à ne pas se laisser aveugler par le seul attrait fiscal !

La retraite CAVP : une base solide.

La CAVP tend à démontrer l’intérêt de cotiser en régime complémentaire par capitalisation, en produisant des simulations, notamment par rapport au régime universel du haut-commissariat aux retraites. Ces conclusions vont toutes dans le même sens, les pensions versées par le régime complémentaire par capitalisation sont dans tous les cas supérieures aux prestations du régime universel, quel que soit le niveau de revenus à 1, 2 et 3 PASS.

Trouver un juste équilibre.

Augmenter les salaires, c’est augmenter les cotisations sociales tout en diminuant le bénéfice taxable et les dividendes. Et baisser les salaires, c’est accroître sa capacité de distribution, de même que l’IS, puisque la société paye l’IS sur les bénéfices avant de les distribuer. Ainsi, avec l’aide de son expert-comptable, le dirigeant doit trouver le juste équilibre entre le versement indispensable de salaires et la prise de dividendes, en fonction de la situation financière de sa société, de la sauvegarde de sa protection sociale et de la consolidation de sa pension future de retraite. Le plus judicieux consiste à respecter un « savant » dosage entre les salaires et les dividendes, surtout si le pharmacien ne dispose pas d’autres revenus que ceux tirés de son entreprise. « Compte-tenu de la complexité des données à appréhender, le contribuable doit se faire conseiller », conclut Amélie Bouttemy.

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LES DIVIDENDES : UN LEVIER D’INVESTISSEMENT PLUS FORT

Pour augmenter ses revenus à la retraire, Philippe Richard, gérant d’Optipatrimoine, cabinet conseil en gestion de patrimoine, conseille la distribution de dividendes : « Cela permet d’effectuer des investissements plus efficients que de souscrire à des cotisations pour abonder le régime de retraite. L’échantillon constitué par mes clients démontre que les pensions des pharmaciens d’officine retraités (après le prélèvement à la source) se situent dans une fourchette comprise entre 1200 € à 1400 € par mois, quel que soit l’effort consacré par le pharmacien pour sa retraite CAVP. »