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« Une banque n’est pas un juge de paix »
En ces temps difficiles, les banques semblent redoubler de prudence face à des chefs d’entreprise en difficulté. Qu’en est-il ? L’analyse de Jérôme Sicot, directeur du marché des professionnels de LCL.
« Le Moniteur » s’est fait l’écho de la suppression d’une facilité de caisse par LCL à l’un de ses clients pharmaciens installé dans les Bouches-du-Rhône. Pour quelle raison ?
Généralement, en cette conjoncture délicate, il faut rappeler qu’aucune entreprise – et les pharmacies n’échappent pas à la règle – n’est à l’abri d’une passe difficile. Il est évident que, lorsque des tensions sur la trésorerie apparaissent, le rôle de la banque devient déterminant. Toutefois, il appartient au chef d’entreprise d’anticiper les difficultés ou quand, malheureusement, elles s’amoncellent, d’arrêter avec l’aide de son expert-comptable les mesures qui s’imposent. Si, d’une manière générale, un pharmacien n’a pas vu ou su détecter les problèmes, ni prendre, en réponse, les bonnes dispositions à temps, ce ne saurait être à la banque de pallier le manque de sens des responsabilités du chef d’entreprise et donc d’être le seul acteur du redressement de l’officine.
Cela signifie-t-il qu’une banque peut arrêter de soutenir un chef d’entreprise à tout moment ?
Il faut cesser de considérer la banque comme un juge de paix, prenant de façon unilatérale et soudaine la décision d’arrêter son soutien financier. Elle ne peut mettre fin à un découvert sans respecter un préavis et, en règle générale, la décision n’est prise qu’après discussions avec son client afin de rechercher les solutions idoines. Si l’unique réponse de l’entrepreneur est d’attendre de la banque qu’elle fasse seule l’effort de l’accompagner alors que des solutions internes à l’entreprise peuvent également être trouvées, il n’y aura guère d’appui bancaire possible.
Quelles sont alors les limites du soutien financier d’une banque ?
Les décisions ne sont jamais simples à prendre : la banque qui accorderait trop de crédit peut se voir reprocher un soutien abusif et, a contrario, elle peut être attaquée pour rupture abusive. Dans les deux cas, la banque peut être pénalement condamnable.
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