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Le groupement Giropharm arrive à bon apport
L’arsenal des modalités de financement de l’installation des pharmaciens s’enrichit chez Giropharm. Ce groupement lance un booster d’apport inédit sur le marché florissant des aides à l’acquisition.
Giroboost est une brique supplémentaire dans le programme d’installation Girotransmission », expose Gilles Unglik, directeur général opérationnel du groupement Giropharm. Un dispositif lancé en 2016 qui a concrétisé plus de 70 projets d’installation. Le nombre devrait être « boosté » dans les prochains mois par cette nouvelle solution qui mixe les valeurs coopératives du groupement et un financement participatif « éthique ».
En effet, l’idée est de s’appuyer sur la capacité d’investissement des coopérateurs du groupement, permettant des levées de fonds à destination d’une filiale d’investissement Giropharm (Giroinvest) qui financera les projets de première installation (ou de réinstallation) des pharmaciens.
Comment ? En ne prenant que les bons côtés des montages financiers des obligations convertibles en actions (OCA) – qui ne sont pas convertibles du fait de la réglementation pharmaceutique et qui ont défrayé la chronique avec l’offensive des fonds d’investissement spéculatifs sur la pharmacie.
« La filiale de Giropharm, forte de ressources mutualisées, souscrira aux emprunts obligataires émis par les pharmaciens ayant un projet d’installation », explique David Carré, directeur administratif et financier de Giropharm. L’indépendance du pharmacien installé est garantie puisque c’est uniquement la filiale d’investissement qui financera son projet, les investisseurs, quand bien même diplômés en pharmacie, ne prendront pas de participation au capital dans le projet. Giroboost sera également cofinancé par la société Esfin Gestion, filiale du Crédit coopératif.
Complémentaire de l’emprunt bancaire, Giroboost financera donc sous la forme d’obligations non convertibles les projets d’installation. Ce financement n’est pas limité à un doublement ou à un triplement de l’apport personnel du jeune pharmacien, l’emprunt pouvant aller jusqu’à 500 k€ selon le dossier. « Le montant apporté par Giroboost ne représentant qu’une fraction du financement global, et avec des taux d’emprunt bancaire oscillant actuellement entre 0,45 et 0,7 % hors assurance, le taux de financement moyen sur la globalité de l’opération sera inférieur à 2 % », détaille David Carré.
Le remboursement du capital financé par Giroboost s’opérera à l’issue de l’emprunt bancaire principal au bout de 12 ans. Il diffère donc d’autres boosters d’apport dont le remboursement est attendu à moyen terme (5 à 6 ans), ce qui peut produire des impasses financières conduisant à une restructuration complète des dettes. Au contraire, l’objectif de Giroboost n’est pas de créer un mur de dettes. « A l’extinction du prêt bancaire, le remboursement en capital pourra être étalé sur trois ans », précise-t-il.
Autre avantage : le taux annuel d’intérêt de l’emprunt obligataire est de 5,5 % et les intérêts sont payés annuellement à la filiale d’investissement sans qu’ils soient capitalisés. Quant au taux de rendement des souscripteurs (mise de fonds minimum de 5 000 €), il est présenté comme attractif à 4 % et sera fixé tous les ans par le conseil d’administration de Giropharm. Enfin, il n’y a pas de prime de non-conversion des obligations.
Réponse sous 15 jours
Le dossier du demandeur est examiné par une commission d’investissement composée de pharmaciens adhérents et de salariés experts qui étudient et valident les projets financiers. Une prise de décision intervient sous 15 jours après dépôt du dossier. L’objectif est de financer environ 15 dossiers par an (ciblés sur des pharmacies de plus de 1,3 M€), avec l’aide de cabinets de transactions partenaires (l’Auxiliaire pharmaceutique, accords régionaux avec des transactionnaires). « Une fois installé, le “jeune” titulaire pourra profiter des formations de Giroacademy qui aide les titulaires à devenir dirigeants, à manager et à mieux appréhender leur prise de poste », ajoute Gilles Unglik. En contrepartie, il s’engage pour cinq ans avec le groupement avec pour obligation de passer sous enseigne et de référencer sa marque propre.
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