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Traitement de substitution aux opiacés : des pistes pour améliorer la prise en charge
D’après une enquête du groupe de réflexion Santé Addictions, 77 % des pharmaciens sont les uniques dispensateurs d’un traitement de substitution aux opioïdes à l’ensemble de leurs patients, indiquant une fidélité des patients à leur officine. Rappelons toutefois que le nom du pharmacien choisi par le patient pour la délivrance du traitement doit être inscrit sur l’ordonnance lors de la consultation médicale.
Le groupe Santé Addictions est formé de représentants de patients, médecins généralistes, pharmaciens, psychiatres et addictologues, ayant pour objectif d’alerter les autorités sur « la fragilité de la prise en charge des addictions en France ».
L’enquête, réalisée en février 2018 par l’institut de sondage OpinionWay auprès de 102 médecins généralistes et 50 pharmaciens d’officine ayant au moins 5 patients avec un traitement de l’addiction aux opioïdes, révèle également que le risque de sanctions financières et juridiques est générateur d’inquiétudes à la fois pour les médecins et les pharmaciens. Ces perceptions sont moindres chez les médecins ayant reçu une formation en addictologie. Mais pour 70 % des pharmaciens, la dispensation de ces traitements est synonyme de difficultés administratives et financières.
Selon lMarie-Josée Augé-Caumon, pharmacien, conseiller auprès de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), « les résultats correspondent à la perception de la profession. On déplore qu’il y ait trop peu de médecins et de pharmaciens qui s’intéressent à ces patients. Si on veut que les professionnels s’engagent, il faut les aider, mieux les former et leur donner les moyens de communiquer entre eux. Il n’y a pas de raison qu’on réussisse le parcours de soins du patient diabétique et qu’on ne réussisse pas celui du patient dépendant aux opioïdes. »
Des propositions pour transformer la prise en charge
Pour Miguel Velazquez, membre de l’association Auto-Support et Réduction des risques parmi les Usagers de Drogues (ASUD), l’enjeu est l’évolution de la prise en charge pour éviter la stigmatisation et améliorer l’accès des patients aux soins de proximité : « Les patients se plaignent de ne pas trouver un médecin généraliste qui accepte de prescrire des traitements de substitution aux opioïdes. C’est un parcours du combattant, surtout en province, et le même problème se pose avec les pharmacies. Certaines avancent même le faux prétexte d’avoir atteint un plafond de délivrance qui n’existe pas. Les patients doivent faire face à une stigmatisation dans la société mais également auprès des professionnels de santé, alors qu’il n’y a en réalité que 10 % à 20 % de patients problématiques ».
Le groupe Santé Addictions recommande donc plusieurs évolutions pour améliorer la prise en charge :
- le renforcement et l’adaptation de la formation initiale et continue en addictologie ;
- la revalorisation de la prise en charge des addictions par les professionnels de santé de premier recours ;
- le développement d’outils connectés facilitant l’interaction entre les acteurs de soins ;
- l’évaluation de la pertinence de la prise en charge à travers des indicateurs de suivi ;
- ou encore la création de modalités de prise en charge spécifiquement adaptées aux femmes.
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