Dispensation Réservé aux abonnés

Tous ces médicaments compliqués

Publié le 20 septembre 2019
Par Laurent Lefort
Mettre en favori

Alors qu’ils ne devraient être que solution, la quasi-totalité des médicaments « innovants » débarquent en officine avec leur lot de contraintes administratives : conditions de prescription et de surveillance multiples et variées, critères de dispensation et de conservation des pièces justificatives spécifiques… C’est ainsi que la liste des médicaments dits « à délivrance particulière » s’allonge à vue d’œil. A tel point qu’il est à peine caricatural de dire que l’on passe au comptoir autant de temps à contrôler l’aspect réglementaire qu’à se concentrer sur les aspects pharmacologiques. Et quand bien même identifierait-on un (petit) problème de paperasserie, on ne se voit pas appeler et donc « déranger » le Grand Professeur pour lui dire qu’il n’a pas coché la bonne case. Alors, dans ces cas-là, on fait quoi ? On refuse la délivrance et on laisse le patient en plein désarroi ? Après tout, il peut reconsulter, le CHU n’est qu’à 2 heures de route et, avec un peu de chance, un nouveau rendez-vous sera fixé dans les 2, 3, 6 mois peut-être. Ou alors on n’a qu’à refuser le tiers payant. Non, évidemment. Ce n’est pas l’ADN du métier. Et les pharmaciens prennent le risque. Celui de se prendre un ou plusieurs indus de quelques milliers d’euros dans la figure. Alors oui, une simplification des règles de prescription et de dispensation est désormais indispensable. Et c’est très bien que des groupes de travail se mettent en place entre syndicats pharmaceutiques, représentants de la Direction de la Sécurité sociale (DSS) et de la Direction générale de la santé (DGS). Mais si, pour une fois, ça pouvait aller vite.

Publicité