Substitution des biosimilaires en ville : une fausse bonne idée, selon quinze associations de patients

© Biosimilaires, substitution, générique, PLFSS 2020, association de patients, traçabilité - aydinmutlu/iStock

Substitution des biosimilaires en ville : une fausse bonne idée, selon quinze associations de patients

Publié le 7 octobre 2019
Par Francois Pouzaud
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L’arrivée sur le marché des biosimilaires a reçu un écho favorable dans la plupart des associations de patients. Mais on ne peut pas en dire autant du droit de substitution des officinaux. Dans une tribune publiée ce lundi 7 octobre, un collectif de 5 associations majeures de patients (l’Association nationale de malades et proches pour vaincre la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, l’Association nationale de défense contre l’arthrite rhumatoïde, Europa Donna France contre le cancer du sein, France Psoriasis et la Ligue Française contre la sclérose en plaques), avec le soutien de 10 autres associations, s’opposent à la substitution des médicaments biologiques en officine et s’inquiètent des conséquences qui pourraient se faire au dépend de leur sécurité et de leur bien-être. Mais l’avantprojet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, présenté quelques jours plus tôt, a tout lieu de les rassurer. Pour des questions de traçabilité et de sécurité sanitaire non maîtrisées, il envisage la suppression du droit de substitution des pharmaciens en ville.

Lors d’une conférence de presse organisée ce même jour, ce collectif a témoigné son attachement au médecin pour assurer la sécurité et le bien-être du patient, et garantir une substitution contrôlée. « L’initiation d’un traitement avec le choix d’un médicament biologique de référence ou du biosimilaire doit intervenir dans le cadre d’une décision partagée avec le médecin prescripteur », estime-t-il.

La tribune n’est pas tendre à l’égard des pharmaciens qui ne substitueraient, selon leurs auteurs, que par intérêt économique. Le collectif justifie son rejet de la substitution en officine en soulignant que, dans les maladies chroniques, le médicament réclame une véritable démarche d’appropriation et d’acceptation, indispensable à l’adhésion au médicament. Il reprend aussi l’argument avancé par le gouvernement : « La traçabilité est un impératif que la substitution en officine ne permet pas de garantir notamment en raison des changements itératifs liés aux changements de fournisseurs. »

Favorables au maintien de la prescription en nom de marque plutôt qu’en DCI, ces associations de patients souhaitent également réserver la possibilité d’interchangeabilité aux seuls médecins, toujours dans le cadre d’une décision médicale partagée.

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