Prix de dispensation d’ordonnance : technicité et empathie récompensées

Prix de dispensation d’ordonnance : technicité et empathie récompensées

Publié le 11 juin 2024
Par Alexandra Blanc
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Alors que le milieu officinal est inquiet, le prix interfacultés de dispensation d’ordonnance donne un souffle d’optimisme. Motivés et prêts à mener leurs missions, les étudiants de 22 facultés de pharmacie sont venus chercher leur récompense, ce vendredi 7 juin, des mains des enseignants et des représentants de la profession.

Le faste de la salle des actes de la faculté de pharmacie Paris Cité. C’est ici que se trouvaient, ce vendredi 7 juin, 22 étudiants de pharmacie venus des 4 coins de la France et de Liège (Belgique), accompagnés de leurs maîtres de stage et de leurs enseignants. Sous le regard des 90 apothicaires peints sur les boiseries de ce lieu plus que centenaire, ils venaient recevoir leur diplôme de lauréat du prix interfacultés de dispensation d’ordonnance et participer à la finale nationale qui allaient récompenser les 3 meilleurs étudiants. Un peu de stress et beaucoup d’excitation pour ces futurs pharmaciens.

Un jeu de rôle pour tester le savoir-faire et le savoir-être

Le prix, créé en 2008, est porté par l’Association pour la promotion des pharmacies expérimentales (Appex) avec le soutien de l’Ordre national des pharmaciens et du Collège des pharmaciens conseillers et maîtres de stage. Tel un jeu de rôle, chaque étudiant volontaire est mis en situation au comptoir face à un patient fictif et une ordonnance identique pour toutes les facultés. Le futur professionnel doit montrer ses compétences relationnelles, pédagogiques et pharmaceutiques en 13 minutes. L’exercice peut sembler a priori assez simple car il ne s’agit de rien de plus que de la vie de l’officine, mais dans l’enceinte de la faculté, devant un jury et des caméras, il y a de quoi être un peu déconcerté. « On ne cherche pas la perfection, précise Noëlle Davout, enseignant à la faculté de Rennes (Ille-et-Vilaine) qui a rédigé l’ordonnance à analyser, mais il faut montrer de la technicité et de l’empathie, le savoir-faire et le savoir-être. » Cette année, le thème était l’insuffisance cardiaque, pathologie pour laquelle l’Assurance maladie a mèné plusieurs campagnes de sensibilisation. La prescription hospitalière portée par une tierce personne aidante, était destinée à une femme de 65 ans en rémission d’une leucémie myéloïde chronique. Une insuffisance cardiaque iatrogène décompensée a mené la patiente à être hospitalisée. Elle sort de l’hôpital avec de nouveaux traitements : Sacubitril/valsartan, bisoprolol, dapagliflozine et furosémide en cas de signes congestifs. L’aidante, un peu dépassée, demande des explications.

Des connaissances solides et de la pédagogie pour les 3 gagnants

Avec assurance et bienveillance, la gagnante du prix, Celina Franco-Rodriguez, étudiante à la faculté de Toulouse (Haute Garonne), a su expliquer simplement la maladie et le repérage des signes de décompensation, assurer le bon usage des traitements, promouvoir des mesures diététiques, proposer un bilan partagé de médication et sensibiliser à la vaccination. Cette future pharmacienne d’origine espagnole est arrivée en France il y 13 ans, après une formation de danseuse classique. Une blessure l’a obligée à repenser son parcours professionnel. Elle se retrouve alors en Paces et choisit la pharmacie comme nouveau challenge. « De ma formation initiale de danseuse, je garde la persévérance et la passion que je mets maintenant au service de la pharmacie. Mes prochains défis, passer ma thèse puis m’installer ! » affirme-t-elle surprise et fière de cette reconnaissance de la profession.

Sur la 2e place du podium, Lucie Breon, de la faculté d’Angers (Maine-et-Loire) a également fait preuve d’une grande compétence et de pédagogie ainsi que Lucas Rossi, de la faculté de Dijon (Côte-d’Or), à qui revient la 3e place du prix.

La pharmacie, un métier de passion

Pour les appexiens, ordinaux, maîtres de stage et enseignants présents, cette cérémonie fut également l’occasion de transmettre les valeurs de leur métier et leurs espoirs face à des étudiants enthousiastes : « Certes, la pharmacie d’officine connaît des turbulences. Mais je vous envie ! Le métier s’enrichit de nouvelles missions. La pharmacie de demain est un joyau, il faut l’entretenir. » a déclaré Noëlle Davoust qui a récemment pris sa retraite de l’officine. « Ce regard entre humains, patients-pharmaciens, est essentiel et nous protège des plateformes d’e-commerce. C’est un métier de passion, gardez votre conviction, votre éthique » a-t-elle proclamé à la relève de la profession.

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