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Pharmaciens contre propharmaciens

Publié le 6 avril 2013
Par Marie Luginsland
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Le ton monte entre pharmaciens et médecins helvètes. PharmaSuisse, l’association faîtière des pharmaciens suisses, dénonce un communiqué de la FMH (la fédération des médecins suisses) qui vante la propharmacie comme « une pratique sûre et avantageuse pour le patient ». La propharmacie – ou dispensation de médicaments par des médecins – est autorisée par 17 des 26 cantons suisses dans les régions reculées comme solution d’urgence. Cependant, la propharmacie perd peu à peu de son caractère d’exception pour empiéter sur le terrain de l’officine.

Selon Interpharma*, le volume des ventes par les médecins est passé de 611 millions d’euros à 994 millions d’euros au cours des dix dernières années. Il s’agit du canal de distribution enregistrant la plus forte croissance, tout comme l’hôpital qui a vu ses ventes de médicaments doubler à 820 millions d’euros. Entre 2010 et 2011, les médecins dispensateurs ont connu une hausse de 1,5 % de cette activité, le nombre de boîtes vendues augmentant de 2 %.

Stagnation des ventes pour les officines

Pendant ce temps, les pharmaciens, qui détiennent 52,2 % du marché du médicament, n’ont augmenté leurs ventes que de 0,2 % (+ 1,2 % en unités). PharmaSuisse rappelle par ailleurs que la principale société de vente de médicaments par correspondance, Zur Rose, appartient à des médecins.

Alors que le chiffre d’affaires moyen de l’officine ne cesse de reculer (2,3 millions d’euros en 2011 contre 2,38 en 2010), les titulaires helvètes déploient aujourd’hui leurs pratiques officinales sur le terrain de ces prescripteurs-dispensateurs. C’est ainsi que PharmaSuisse propose à ses membres des cours de « techniques d’injection et de prélèvements sanguins ».

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* Association des entreprises pharmaceutiques suisses spécialisée dans la recherche pharmaceutique.