On connaît la fuite…

L’UFC-Que Choisir a annulé sa nouvelle enquête officinale lundi dernier suite à des fuites. Il est vrai que la méthodologie pour tester les conseils prodigués en pharmacie laissait perplexe. Mais il faut aussi avoir l’honnêteté de reconnaître que la demande spontanée d’aspirine et d’ibuprofène était grosse comme une baleine. On répète à l’envi que la santé n’est pas une marchandise comme les autres. C’est exact, et ce n’est pas négociable. A contrario, il est parfaitement légitime que les patients éprouvent le besoin de le vérifier régulièrement. A force de rechigner à s’autoévaluer, à force de repousser toujours à demain la mise en place de procédures qualité, la profession laisse délibérément d’autres acteurs le faire à sa place. Pas forcément avec bienveillance d’ailleurs.

En pleine négociation d’une nouvelle rémunération où l’on parle beaucoup d’honoraires de dispensation et d’expertise, en pleine phase de redéfinition des rôles et missions des pharmaciens, il serait vraiment fâcheux de rejouer le scénario de 2009 où, face à la même demande conjointe d’aspirine et d’ibuprofène, six fois sur dix aucune mise en garde n’avait été communiquée. Plus que jamais soyez « officinovigilants ».