Nouvelles règles de prescription des analogues du GLP-1 : ça change quoi ?

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Nouvelles règles de prescription des analogues du GLP-1 : ça change quoi ?

Publié le 10 février 2025
Par Alexandra Blanc, Audrey Chaussalet, Yolande Gauthier et Sana Guessous
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Depuis le 1er février, un nouveau dispositif encadre strictement la prescription des analogues du GLP-1 pour lutter contre les mésusages et sécuriser leur utilisation.

Parmi les spécialités contenant un analogue du GLP-1 (glucagon-like peptide 1) qui sont commercialisées, Ozempic (sémaglutide), Trulicity (dulaglutide) et Victoza (liraglutide) sont indiqués uniquement dans la prise en charge du diabète de type 2. Leur prescription peut se faire par tout médecin, mais leur remboursement sera donc soumis, à partir du 1er février, date de la mise en place du nouveau dispositif, à un document supplémentaire fourni par ce professionnel de santé. Wegovy (sémaglutide) et Saxenda (liraglutide) sont indiqués dans le traitement de l’obésité en deuxième intention. La prescription initiale doit désormais être réalisée, pour ces médicaments, par un médecin spécialiste en endocrinologie, en diabétologie ou encore compétent en nutrition (c’est-à-dire titulaire d’un diplôme d’études spécialisées complémentaires, d’une formation spécialisée transversale ou d’une validation des acquis de l’expérience de nutrition). Quant à Mounjaro (tirzépatide), commercialisé depuis novembre 2024, double analogue du GLP-1 et du GIP, il bénéficie d’une double indication dans le diabète de type 2 et dans l’obésité. Sa prescription initiale est également réservée à des spécialistes. Pour ces trois traitements non remboursés par l’Assurance maladie, les renouvellements d’ordonnance peuvent être réalisés par tout médecin.

Des impératifs renforcés pour le pharmacien

Avec ce dispositif, le remboursement d’Ozempic, de Trulicity et de Victoza est soumis à un questionnaire rempli par le médecin, généralement à l’aide d’un téléservice. Dans tous les cas, celui-ci doit être présenté au pharmacien « qui doit le scanner et l’archiver une fois par patient en plus de vérifier que la prise en charge est autorisée », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Ce document doit également être transmis au service du contrôle médical de l’Assurance maladie par le prescripteur, le pharmacien ou tout autre professionnel de santé. « Le non-respect de ces obligations peut donner lieu au constat d’un indu correspondant aux sommes prises en charge par l’organisme de santé », précise l’article L. 162-19-1 du Code de la Sécurité sociale. « C’est une complexification inutile de notre travail, sans parler des situations malencontreuses auxquelles nous ferons face : si un patient se présente au comptoir sans le document du médecin, qu’est-ce qu’on fait ? On lui refuse la prise en charge ? On le renvoie chez le médecin, qui va protester car il n’aura pas le temps pour cette formalité ? », s’insurge Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).

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