Négociations conventionnelles : les honoraires de dispensation seront-ils assez revalorisés ?

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Négociations conventionnelles : les honoraires de dispensation seront-ils assez revalorisés ?

Publié le 29 mai 2024
Par Véronique Hunsinger
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Mardi 28 mai, l’Assurance maladie a reçu la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). L’occasion pour le syndicat de rappeler ces exigences et les points de convergence. 

Les échanges se multiplient. Les négociations s’éternisent. Entamés en décembre dernier, les pourparlers en vue d’un accord à l’avenant économique prendront-ils fin le 5 juin prochain lors d’une énième réunion multilatérale ? Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a fait part de son impatience. « La proposition de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) comporte une revalorisation de l’honoraire de dispensation de 10 centimes. Elle pourrait intervenir six mois après la publication de l’avenant. Donc, par définition, plus les discussions s’éternisent, plus la revalorisation est retardée », explique-t-il. Cette première salve de revalorisation correspondrait à une enveloppe de 62 millions d’euros par an. À quoi pourrait s’ajouter une revalorisation de 10 centimes pour l’honoraire lié à l’âge, soit 22,5 millions d’euros supplémentaires. Une seconde étape devrait avoir lieu en janvier 2027 avec 5 centimes supplémentaires par ordonnance. « Nous avons convenu de nous redonner rendez-vous en juin 2026 afin de mesurer la croissance de la marge et des honoraires et faire le point sur les revalorisations suivantes. Nous devons privilégier des revoyures fréquentes à des renégociations tous les 5 ans. »

Ne surtout pas baisser les estimations des remises génériques

Selon la FSPF, à l’horizon 2025, les pharmaciens devraient aussi s’approprier davantage les nouvelles missions et notamment les bilans de médication. Le projet d’avenant prévoit ainsi des primes dès le premier acte afin de lancer la machine, une philosophie jugée intéressante par le syndicat. La discussion d’hier a également porté sur les génériques et les biosimilaires. « Les remises génériques ne doivent surtout pas être vues au rabais. Le marché sera très dynamique dans les années à venir. Or, si les estimations sont trop basses aujourd’hui nous ne serons pas en mesure de demander une révision de l’enveloppe lors des revoyures », raconte Philippe Besset.

Toutes les pharmacies en situation de fragilité doivent être aidées

Le point clé de l’avenant, selon lui, reste « le maintien du maillage territorial à travers le soutien qui sera apporté aux pharmacies situées dans les zones fragiles ». L’enveloppe de 20 millions d’euros proposée par la Cnam satisfait la FSPF, ainsi que le montant de l’aide de 20 000 euros. « En revanche, je ne suis pas du tout d’accord avec cette méthode jacobine consistant à aider 10 pharmacies rurales par département. Si à Paris nous n’en dénombrons aucune, dans la Creuse, 19 sont aujourd’hui en difficulté », avertit Philippe Besset. L’USPO a été reçu à son tour ce mercredi à 17 heures. La prochaine et normalement dernière séance de négociation multilatérale est prévue le 5 juin prochain. Le poids de la mobilisation de la profession de ce jeudi 30 mai jouera dans ces dernières discussions.

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