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Molnupiravir à l’officine : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Le molnupiravir (Lagevrio), antiviral anti-Covid-19 par voie orale fourni par l’Etat, passera par l’officine, mais les modalités de commande et de dispensation sont encore en construction. Il ne devrait finalement pas arriver avant la fin de l’année en pharmacie.
Le ministère de la Santé a présenté ce 29 novembre aux syndicats pharmaceutiques les deux plateformes dévolues à la prescription et à la délivrance du molnupiravir. Le médecin libéral et le pharmacien d’officine doivent préalablement s’inscrire sur un premier site pour obtenir leur code d’accès. Une fois cette opération réalisée, le médecin est le premier à se diriger sur la seconde plateforme pour enregistrer le patient symptomatique éligible à ce médicament. Le numéro d’enregistrement du patient est porté sur son ordonnance de molnupiravir. Le pharmacien accède avec ses codes à la plateforme d’enregistrement, saisit le numéro figurant sur la prescription, rentre les coordonnées du patient puis vérifie les conditions de délivrance du molnupiravir : test de dépistage du Covid-19 positif (qu’il sera peut-être amené à réaliser lui-même dans le cas d’une ordonnance conditionnelle), réalisation d’un test de grossesse sanguin ou urinaire auprès des femmes en âge de procréer en raison du risque tératogène, etc. Le pharmacien récupère alors un numéro de commande à transmettre au laboratoire par mail ou à partir d’une plateforme téléphonique.
L’approvisionnement des officines se fera directement par le dépositaire CSP. « Les commandes seront ouvertes du lundi au vendredi de 9 h à 20 h pour une livraison dès le lendemain, et le samedi matin pour une livraison le lundi », précise Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La livraison du dimanche, annoncée dans un premier temps, n’a plus cours.
Rappelons que le molnupiravir doit être administré dans les 5 jours qui suivent l’apparition des symptômes chez des patients à risque de forme grave de Covid-19.
« Espoir » déçu ?
50 000 traitements sont disponibles dans un premier temps. Avant le démarrage, « un DGS-urgent doit préciser les règles de priorisation une fois qu’elles auront été définies par la Haute Autorisé de santé (HAS) », précise Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), ajoutant qu’il est attendu dans les tout prochains jours.
La rémunération pour cette dispensation a été revalorisée, incluant les différents honoraires HT possibles (1 € à la boîte, 0,50 € à l’ordonnance, 3,50 € pour médicament spécifique et 1,55 € lié à l’âge) et 5,40 € HT d’honoraire d’enregistrement. Selon que le patient a plus ou moins de 70 ans, la rémunération est donc de 11,95 € HT ou de 10,40 € HT. En revanche, pas de rémunération supplémentaire en cas de dispensation à domicile.
Le tout pour un antiviral dont l’efficacité est revue à la baisse. Porté comme « espoir » par le ministère de la Santé, le molnupiravir ne serait pas aussi efficace qu’on le pensait. Les résultats d’étude de phase III diffusés vendredi 26 novembre par la Food and drug administration (FDA) américaine montrent finalement une réduction de 30 % du risque d’hospitalisation ou de décès chez les patients atteints de Covid-19 léger à modéré après 29 jours, par rapport au placebo, alors qu’une analyse préliminaire de Merk annonçait une réduction de 50 % dans un communiqué du 1er octobre. L’étude a été menée sur 1 433 patients.
Le molnupiravir est en cours d’évaluation par l’Agence européenne du médicament (EMA). Le 19 novembre, le comité des médicaments à usage humain (CMUH) de l’EMA a rendu un avis favorable à l’utilisation de Lagevrio dans le Covid-19, avis sur lequel les autorités françaises peuvent s’appuyer pour accorder une autorisation d’accès précoce à cet antiviral oral.
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