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L’Ordre dénonce l’inapplication du décret sur les médicaments vétérinaires

Publié le 1 décembre 2007
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Sept mois après sa parution, le décret « prescription-délivrance » peine à se faire respecter. Ce texte crispe Jean-Charles Tellier, président du conseil central A, et des membres de la commission vétérinaire mixte Ordre/syndicats/APR.

Les résultats d’une enquête de terrain commanditée par la profession et menée auprès de 1 000 éleveurs montrent que le monopole de prescription des vétérinaires entraîne de facto un quasi-monopole de dispensation et un abus de position dominante : 96,7 % des éleveurs interrogés déclarent « ressortir du cabinet vétérinaire le plus souvent avec une ordonnance et les médicaments qui vont avec ». Tandis que 80,2 % pensent que le vétérinaire n’accepterait pas de leur remettre une ordonnance en vue de la faire dispenser en pharmacie.

L’Ordre estime donc que le maintien d’un lien consanguin entre l’acte de prescription et l’acte de délivrance est contraire aux intérêts de l’éleveur qui n’a pas le libre choix du dispensateur, aux intérêts des pharmaciens et même aux intérêts de la santé publique.

Trois types de risques

Jacky Maillet, membre suppléant du Conseil de l’Ordre, a ainsi démontré que la mauvaise application des textes (avec un acte intellectuel du vétérinaire trop dépendant de la prescription) fait courir trois types de risques : présence de résidus dans la chaîne alimentaire, risque de sélection de bactéries résistantes et risques environnementaux. Au contraire, la séparation de la prescription et de la délivrance participe à la maîtrise de la surconsommation, à un meilleur respect des délais d’attente et à une plus grande responsabilisation de l’éleveur. Sans compter que deux actes, donc deux compétences, valent mieux qu’un.

Créer un code de bonnes pratiques de dispensation

L’Ordre sera très attentif à l’évolution des pratiques des vétérinaires et qu’il compte aussi, pour faciliter l’application du décret par la profession, créer des missions d’informations pédagogiques et élaborer un code de bonnes pratiques de dispensation du médicament vétérinaire.

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De son côté, Vincent Ramon, vice-président de l’APR, rappelle que les changements de comportements et d’habitudes ne se décrètent pas et « qu’il faut laisser du temps pour que les vétérinaires modifient leurs pratiques et que l’observatoire de l’application du décret se mette en place ».