Les médecins relancent la propharmacie

Les médecins autrichiens ont lancé une offensive pour étendre leur droit à dispenser des médicaments. Alors que la règle actuelle (autorisation de délivrer si le cabinet médical se trouve à plus de 6 km d’une pharmacie) vaut en milieu rural, l’Ordre a proposé d’autoriser la délivrance de « 20, 30 ou 40 médicaments » par tous les docteurs. Même si le revenu fixe prévu serait inférieur au forfait par boîte auquel a droit le pharmacien, il pourrait être un facteur d’attractivité pour de jeunes médecins.

« chacun doit rester dans son métier »

Alors que le gouvernement prépare une réforme de l’exercice des généralistes présentée en juin, l’extension de la propharmacie fait donc figure de monnaie d’échange. Les médecins ont obtenu un large écho dans les journaux grâce à un voyage de presse organisé en Suisse, destiné à montrer le fonctionnement harmonieux de la propharmacie à Zurich.

L’Ordre des pharmaciens a réagi vivement, estimant que chacun devait « rester dans son métier » et qu’il serait malsain que le prescripteur soit intéressé financièrement à la vente d’un médicament. Il a ajouté que la propharmacie généralisée n’était pas appliquée dans toute la Suisse et qu’une étude de l’université de Berne menée en 2013 concluait à un coût supérieur de 30 % de la dispensation faite par les médecins. De son côté, le ministre de la Santé, Alois Stöger, est resté prudent, faisant savoir qu’il était « ouvert à la discussion », dans le cadre de la réflexion sur la revalorisation de l’exercice des médecins généralistes.