Le pharmacien, sentinelle de la dispensation des HBPM

Pour la première fois, une étude s’est penchée sur l’impact que peuvent avoir les pharmaciens au cours de la dispensation des héparines de bas poids moléculaire (HBPM). Lancée par l’Ordre dans le cadre de la lutte contre l’iatrogénie, cette étude prouve le rôle essentiel des officinaux. Sur les 964 cas analysés dans la région Rhône-Alpes, 21,2 % ont nécessité l’intervention officinale, plus exactement 16,8 % des ordonnances d’HBPM en préventif et 45,3 % en curatif. Intervention motivée par une erreur de prescription, un problème de posologie, de durée de prescription, de suivi plaquettaire déficient… « En particulier, la clairance de la créatinine – nécessaire pour les patients de plus de 75 ans – n’est quasiment jamais mentionnée », peut-on lire dans Les Nouvelles pharmaceutiques.

Interventions fructueuses

L’Ordre a regardé de plus près quelles ordonnances étaient concernées (Fragmine, Fraxiparine, Fraxodi, Innohep et Lovenox) et constaté que la plupart provenaient de généralistes. Leurs prescriptions ont entraîné 36 % d’interventions officinales, contre 19 % pour celles émanant d’hospitaliers. Surtout, ces interventions ont permis une modification de la prise en charge du patient dans 5 % des prescriptions préventives et 17 % des curatives. Certes, les pharmaciens et préparateurs ayant participé à cette étude, tous volontaires, avaient été formés. Mais, comme le précise l’Ordre, « de 5 à 12 mois après la fin de l’étude, 95 % des pharmaciens utilisent toujours la procédure de dispensation des HBPM proposée à cette occasion ».