Dispensation Réservé aux abonnés

Le guide des bonnes pratiques de dispensation fait polémique

Publié le 9 mars 2013
Par Magali Clausener
Mettre en favori

Le guide des bonnes pratiques de dispensation sur Internet n’a pas encore été publié qu’il suscite déjà la polémique. Elaboré par le ministère de la Santé en concertation avec l’Ordre et les syndicats, il a pour objectif d’encadrer la dispensation des médicaments commercialisés via Internet. Toutes les étapes sont passées en revue : de la création du site (hébergeur agréé de données de santé, présentation des médicaments) à l’envoi des colis en passant par le conseil pharmaceutique et le questionnaire aux patients. La question des prix est aussi abordée. Et c’est elle qui a généré le débat actuel. En effet, les prix sur Internet doivent être les mêmes qu’en officine. En outre, l’envoi du colis doit être facturé à prix coûtant. Enfin, le pharmacien doit avoir en stock les produits vendus en ligne. « ? Ces mesures sont très dissuasives », a déclaré, le 26 février, au Figaro Bruno Lasserre, président de l’Autorité de la concurrence, qui devrait rendre un avis sur ce guide vers la fin mars.

« Redynamiser certaines petites officines »

Un discours repris par les deux fondateurs de 1001Pharmacies.com, qui demandent la suspension de ce guide. Ces pharmaciens sont persuadés que la vente en ligne peut « redynamiser certaines petites officines » et qu’il faut jouer le jeu de la concurrence. Des arguments que ne partagent pas les syndicats. Ainsi, Michel Siffre, président du syndicat des pharmaciens du Var, a lancé une pétition papier contre la vente en ligne des médicaments. Quant à Patrick Zeitoun, président de l’Union des pharmaciens de la région parisienne (UPRP), qui a déposé le 19 février un recours au Conseil d’Etat contre l’ordonnance du 19 décembre, il n’est pas contre la vente en ligne mais s’interroge : « Notre recours repose sur des arguments solides. Par exemple, les médicaments OTC doivent répondre à des dispositions précises pour être vendus en officine. Dispositions qui ne sont pas reprises pour la vente sur Internet. Il y a donc distorsion entre les deux canaux de distribution. » Autre motif évoqué : la décision du Conseil d’Etat qui ouvre la vente aux médicaments non soumis à prescription et permet la commercialisation de Néo-Codion ou Norlevo, et de formules pédiatriques. Un non-sens pour Patrick Zeitoun. La vente en ligne de médicaments n’a donc pas fini de susciter des remous.

Publicité