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- La délivrance à l’unité vous paraît-elle utile dans certaines situations ?
La délivrance à l’unité vous paraît-elle utile dans certaines situations ?
NON MAIS
Guillaume Campo, titulaire à Hagetmau (Landes) d’une pharmacie de centre bourg employant 10 salariés dont 2 adjoints. Groupement : aucun ; syndicat : aucun.
J’appartiens à l’école de ceux qui pensent que la dispensation à l’unité n’est pas utile, mais je suis aussi de ceux qui sont prêts à s’investir dans toutes les missions demandées aux pharmaciens. Edition de notices, reconditionnement, traçabilité des unités délivrées… cela va être une vraie usine à gaz ! Alors que les industriels commercialisent des antibiotiques sous des conditionnements adaptés, correspondant à une pathologie et à une indication données. Ce problème ne se poserait pas si les prescriptions médicales étaient plus respectueuses des posologies mentionnées dans les résumés des caractéristiques du produit. Le plus important pour l’observance n’est pas d’avoir à délivrer le nombre exact de comprimés, mais d’assurer une prise en charge globale du patient, avec le médecin et le pharmacien qui tiennent le même discours, lui rappellent pourquoi il doit aller au bout de son traitement.
OUI
Josselin Vanderaspaille, titulaire dans le centre-ville de Cluses (Haute-Savoie), emploie 2 salariés dont 1 adjoint. Groupement : Ceido ; syndicat : aucun.
La délivrance à l’unité est une source d’économies pour la Sécurité sociale (moins de gâchis). Sur le plan médical, elle a du sens aussi, car elle est utile à l’observance et dans la lutte contre l’antibiorésistance liée au mauvais usage des antibiotiques. J’ai lu que dans 50 ans il n’y aura plus d’antibiotiques actifs pour cette raison. La Grande-Bretagne a adopté un modèle de délivrance à l’unité qui me paraît sensé. Je ne pense pas qu’il faille la réserver à certaines situations ou à des patients en particulier, elle doit être étendue à tout le monde. Ce travail (facultatif) sera chronophage, les syndicats pharmaceutiques ont donc intérêt à négocier une rémunération intéressante, sinon peu de pharmaciens seront prêts à le réaliser.
NON
Patrick Fabry, titulaire en milieu rural à Plouhinec (Finistère), emploie 3 salariés plus un adjoint avec statut de conjoint collaborateur. Groupement : aucun ; syndicat : aucun.
La dispensation à l’unité ne changera rien. Tant que les médecins ne prescriront pas les antibiotiques pour une durée de traitement conforme aux recommandations de l’autorisation de mise sur le marché, il restera toujours des médicaments non utilisés. Tout cela est politique, car les rapports d’expérimentation sur la délivrance à l’unité n’ont jamais rien démontré. Elle était dans le programme du candidat Macron à l’élection présidentielle de 2017 et elle refait maintenant surface à six mois de la nouvelle échéance électorale. Quand aurons-nous le temps de la faire ? A la pharmacie, nous sommes arrivés à saturation avec les missions liées au Covid-19, la sérialisation, les autres tâches demandées, et nous n’arrivons pas à recruter. Si c’est pour être payé 1 €, ça ne vaut pas la peine !
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