Dispensation supplémentaire de contraceptifs : rester prudent !

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Dispensation supplémentaire de contraceptifs : rester prudent !

Publié le 29 novembre 2022
Par Alexandra Blanc
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Si les pharmaciens sont autorisés à délivrer, pour une durée de 6 mois supplémentaires, les contraceptifs oraux à partir d’une ordonnance dont la durée de validité est expirée, ce renouvellement est à éviter en initiation de traitement. C’est le message passé au cours des Journées pharmaceutiques internationales de Paris (JPIP) qui se sont tenues ce lundi 28 novembre. Explications.

Cette année, les JPIP avaient pour thème la santé de la femme. Gynécologues, cardiologues, cancérologues, urologues, sage-femmes se sont relayés dans l’amphithéâtre de la faculté de pharmacie de Paris V pour pointer les spécificités de la prise en charge des femmes et définir l’accompagnement du pharmacien auprès de cette population.

Le Dr Sandrine Pérol, gynécologue médicale à l’hôpital Cochin (Paris), a notamment fait le point sur la contraception hormonale en insistant sur l’augmentation du risque de thromboembolie veineux liée à la prise de contraceptifs estroprogestatifs. « Cette majoration est immédiate dès l’introduction du contraceptif et est plus importante en début de traitement. Le risque augmente avec l’âge de la patiente », précise-t-elle. Ainsi, la spécialiste recommande la plus grande prudence aux pharmaciens au moment de procéder à une dispensation supplémentaire de contraceptifs hormonaux estroprogestatifs. « Si le médecin établit une première ordonnance de 3 mois, c’est pour vérifier la bonne tolérance du contraceptif et repérer les situations à risque thromboembolique démasquées par la prise d’hormones. Une consultation de contrôle en début de traitement est donc importante », insiste la gynécologue. En cas de nécessité, le Dr Pérol invite donc les pharmaciens à ne délivrer, en initiation de traitement, qu’un mois supplémentaire en attendant une visite médicale et à éviter de dispenser 6 mois supplémentaires comme l’autorise le dispositif.

Une position plus frileuse que celle de la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, qui, le 21 novembre, lors de la 34e journée de l’Ordre, a évoqué « l’initiation d’une contraception régulière par les pharmaciens d’officine afin de simplifier l’accès à la contraception, notamment lorsque le médecin ou la sage-femme n’est pas disponible rapidement ».

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