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© Match de boxe entre médecins et pharmaciens - Pixabay
Dispensation sous protocole : RTL arbitre d’un match entre Thomas Mesnier et la Fédération des médecins de France
Selon la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, auditionnée par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, au sujet de la dispensation protocolisée, « il faut encore un peu de travail » … et encore beaucoup de débats animés. Comme le 7 mars sur RTL lors d’un échange entre Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), et le député Thomas Mesnier (LREM), rapporteur du projet de loi Santé et auteur de cette proposition, lequel match a été arbitré par le journaliste de la Matinale Yves Calvi.
« Le pharmacien d’officine est une sécurité sanitaire et en 45 ans d’exercice, j’ai toujours remercié les pharmaciens quand ils m’appelaient en cas de doute sur une ordonnance, mais là, on veut leur faire changer de métier », développe d’entrée de jeu le président de la FMF, furieux contre cet amendement. « Une angine ou une cystite devient simple à traiter une fois qu’elle a été examinée, avec cette proposition, on est en train de dégrader les conditions de prise en charge des Français », ajoute-t-il.
Le ton monte encore d’un cran quand il parle du mépris que ressent sa profession : « Les gens s’imaginent que l’on fait de la bobologie à longueur de journée et que ce que l’on fait peut être également fait par l’infirmière ou le pharmacien. »
Pour Jean-Paul Hamon, « il faut régler le problème de la désertification médicale, en ayant plus de médecins, et non pas en soulageant le médecin d’actes simples ». Un discours que Thomas Mesnier a du mal à entendre en termes de pragmatisme : « On a supprimé le numerus clausus mais il faut dix ans pour former un médecin, aujourd’hui, il y a plus de médecins qui partent à la retraite que d’étudiants en médecine qui sortent des facultés, dans l’intervalle, qu’est-ce qu’on fait ? ». En dix minutes d’échanges vifs, ce député a tenté de convaincre qu’une dispensation protocolisée, avec formation ad hoc et communication entre professionnels de santé, ne met pas en danger la qualité des soins et que « l’exercice isolé du médecin, c’est fini ! »
Reconnaissant que l’avenir appartient aux équipes pluriprofessionnelles, Jean-Paul Hamon en semble en faire aussi une affaire de gros sous. « Sur les soins non programmés, les urgences touchent une prime pour adresser un patient en médecine de ville, mais nous, nous ne touchons rien. On parle d’organisation des soins, mais il faut mettre un peu plus d’argent que ce qui est mis aujourd’hui. » En particulier pour les médecins. « Pour leur redonner envie de s’installer, afin de favoriser les stages en zone démographiquement faible ou en zone prioritaire », conclut-il.
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