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Dispensation à l’unité : seulement une volonté politique ?
Lors des 14e Rencontres de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), qui se sont déroulées à Paris le 7 février 2024, la dispensation à l’unité a été évoquée. Pierre-Olivier Variot, président du syndicat, a réitéré son opposition. Mais pour Thomas Fatôme, directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), il s’agit d’une volonté politique.
C’est lors de la deuxième table-ronde sur la sobriété et le bon usage des médicaments que la dispensation à l’unité (DAU) a été évoquée, notamment en termes de réponse aux pénuries de médicaments. « C’est une mauvaise réponse à une bonne question : comment peut-on dispenser la bonne quantité en veillant au bon usage et à préserver la sobriété ? Aujourd’hui, lorsque des prescriptions ne correspondent pas aux recommandations, nous devrions effectivement déconditionner, mais nous ne voulons pas déconditionner. Nous sommes donc obligés de donner plus de comprimés qu’il ne faut », a expliqué Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO. Et d’enchaîner : « Si les prescriptions étaient établies dans le respect des recommandations, nous n’aurions pas besoin de faire cela. Et si les recommandations changent, il faut que les industriels adaptent leurs conditionnements. Ce n’est pas plus compliqué que cela ». Pour Pierre-Olivier Variot, 90 % des problèmes seraient réglés si les industriels proposaient des conditionnements de 7 comprimés d’amoxicilline. Il a également soulevé le problème de la traçabilité et du rappel de lots. « Avec une boîte, je sais faire, avec un comprimé, je suis dans l’incapacité d’appeler le patient pour qu’il le ramène », a-t-il ajouté. Enfin, il a souligné que 90 % des ruptures concernent des formes pédiatriques : « Je vais faire venir les patients à l’officine avec une cuillère pour leur donner le médicament ? », a-t-il lancé.
Un sujet politique
Interrogé sur ce sujet, Thomas Fatôme ne semblait pas très à l’aise. « C’est un sujet compliqué », a-t-il répondu. Et de poursuivre : « Je veux juste partager avec vous qu’il y a un mystère qu’il faudrait arriver à résoudre. Ce que vient de dire le Président Variot est parfaitement rationnel. Pourtant, depuis longtemps, le politique est attaché à cette idée. C’est une réalité et c’est pratiqué dans d’autres pays, je pense que c’est un défi à partager avec les pharmaciens. Il va falloir arriver à convaincre les députés, les sénateurs et les ministres que ce n’est pas un sujet. » Et de conclure : « Je vous invite à convaincre tout le monde que ce n’est pas un sujet ». Faut-il comprendre que la DAU est uniquement un sujet politique et que l’Assurance maladie est contrainte de le traiter avec la profession ?
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