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Dispensation à l’unité : pourquoi les autorités y tiennent
La dispensation des médicaments à l’unité afin d’éviter le gaspillage ne décolle pas. Pour autant, les autorités de santé persistent. Bilan un an après sa mise en application.
« On a délivré 772 000 médicaments à l’unité entre mai et décembre 2022, avec environ 20 000 officines », compte Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Soit une moyenne de 38 actes par officine. Avec une rémunération négociée à 1 € TTC par dispensation à l’unité avec l’Assurance maladie, on est loin du plafond annuel fixé à 500 € TTC. « On réalise 600 millions d’actes de délivrance de médicaments remboursables par an. La dispensation à l’unité, ça représente 0,1%… », poursuit Philippe Besset.
Promesse du candidat Macron en 2017, introduite dans la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire de 2020 et entrée en application en mars 2022, la dispensation à l’unité ne séduit pas. Tout juste a-t-elle infléchi en fin d’année 2022… du fait des mesures prises pour lutter contre les tensions d’approvisionnement en amoxicilline. « Des questions qu’on avait il y a un an n’ont toujours pas trouvé réponse, explique Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens. Ça reste une petite mesure, à faible efficacité et qui n’a pas été réellement étudiée en amont pour bien en mesurer les gains. »
« Si le pharmacien doit mettre ses comprimés dans un contenant, si ce contenant est en plastique, s’il faut refaire des étiquettes, réimprimer une notice… Pas certain que le bilan soit positif par rapport à une boîte en carton », poursuit Carine Wolf-Thal. Pour autant, les autorités y croient toujours. « Ce dispositif présente un intérêt sur le plan sanitaire, environnemental et potentiellement financier. Il contribue à éviter l’automédication inappropriée (consommation des unités restant dans les boites) et à réduire le gaspillage des médicaments non consommés financés par la sécurité sociale », rapporte la Direction générale de la santé (DGS). Qui voit même encore plus loin : « La présence croissante de résidus pharmaceutiques dans l’environnement et les tensions d’approvisionnement sont des situations qui permettent d’envisager un déploiement de la dispensation à l’unité à d’autres médicaments ». Pour l’heure, la DGS indique ne pas avoir entrepris de démarche auprès des industriels du secteur pharmaceutique.
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