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© Getty Images/iStockphoto
Dispensation à l’unité : elle avance peu
Les modalités particulières de conditionnement, d’étiquetage, d’information du patient et de traçabilité des médicaments délivrés à l’unité en pharmacie d’officine sont définies par le décret du 31 janvier, publié au Journal officiel du 2 février, dans le cadre de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire de 2020. Ces modalités sont conformes à celles annoncées par Le Moniteur des pharmacies en novembre dernier.
La dispensation à l’unité devait entrer en vigueur le 1er janvier 2022.
La dispensation à l’unité est possible pour certains conditionnements : soit la spécialité est présentée sous forme de blister comportant au moins les informations sur le produit, son dosage, le numéro de lot, la date de péremption et le nom du titulaire de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), et dans un conditionnement extérieur ; soit la spécialité est présentée en sachet-dose dans un conditionnement extérieur.
Pour la délivrance, le pharmacien prélève dans le conditionnement extérieur initial « par tout moyen permettant de garantir leur intégrité », les unités de prise prescrites et les place dans un nouveau conditionnement extérieur adapté, permettant d’en assurer le transport et la conservation. « Le nouveau conditionnement extérieur ne doit pas contenir des spécialités de lots différents », dicte le texte. Le conditionnement secondaire initial peut être dispensé au patient lorsque le pharmacien libère les dernières unités.
Le pharmacien place alors sur le nouveau conditionnement une étiquette portant 10 mentions « inscrites de manière à être facilement lisibles, clairement compréhensibles et indélébiles » :
– le nom de la spécialité pharmaceutique, le dosage et la forme pharmaceutique ;
– le cas échéant, la mention du destinataire (« nourrisson », enfant » ou « adulte ») ;
– la ou les dénominations communes lorsque le médicament contient au maximum trois substances actives ;
– le cas échéant, les précautions particulières de conservation ;
– la date de péremption en clair ;
– le numéro de lot de fabrication ;
– les nom et prénom du patient ;
– la posologie, et la durée du traitement ;
– la date de délivrance ;
– le nombre d’unités délivrées au patient.
Le pharmacien fournit également au patient une version imprimée de la notice d’information ou, sous réserve de l’accord du patient, lui communique « par tout moyen » les modalités d’accès à la version dématérialisée de la notice.
Reste à savoir pour quels médicaments la dispensation à l’unité s’applique. Le texte précisant que seuls les antibactériens à usage systémique présentés dans des conditionnements primaires adaptés pouvaient être soumis à une délivrance à l’unité, n’est pas publié.
Un décret qui ne change rien
Le décret ne change pas grand-chose à l’existant. Mise en place dans les faits depuis le 1er janvier 2022, avant même la parution de ce texte réglementaire, la dispensation à l’unité des antibiotiques n’avait pas trouvé d’écho favorable dans la profession, dans la mesure où celle-ci reste optionnelle pour le pharmacien et où ce dernier n’est pas rémunéré spécifiquement pour le travail supplémentaire, suivant les modalités particulières de conditionnement, d’étiquetage, d’information de l’assuré et de traçabilité des médicaments délivrés à l’unité précisées dans ledit décret.
Opposant de la première heure à la dispensation à l’unité jugée comme une évolution rétrograde, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) renouvelle son mot d’ordre auprès des pharmaciens de ne pas y aller. « Le pharmacien n’est pas l’exécutant d’une prescription d’antibiotiques qui n’est pas conforme aux recommandations de l’ANSM et de la HAS, mais est le garant du bon usage du médicament », commente Gilles Bonnefond, porte-parole et conseiller du président de l’USPO. Le syndicat souhaite plutôt relancer des pistes de travail comme la révision des conditionnements mal adaptés, la prescription médicale et l’amélioration de l’observance des médicaments auprès des patients.
« La dispensation à l’unité est probablement une option » pour Carine Wolf-Thal, présidente de l’Ordre des pharmaciens. Lors d’une conférence de presse ce 2 février, elle proposait de « mettre en place d’autres mesures pour lutter contre l’antibiorésistance, comme le développement du Trod angine. Il faudrait aussi que les antibiotiques soient mieux prescrits, en suivant les recommandations de la HAS. Le pharmacien devrait pouvoir adapter les prescriptions ». Car l’expérimentation menée en 2014 n’avait pas donné de résultats probants.
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