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Deux premières études concluantes

Publié le 12 décembre 2015
Par Yolande Gauthier
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L’Ordre des pharmaciens a dévoilé le 7 décembre les résultats préliminaires de deux études indépendantes (Dopi-Offi et Ipadam) évaluant l’intérêt du dossier pharmaceutique (DP) dans le cadre d’interventions pharmaceutiques. Compte rendu.

Etude Dopi-Offi Apport du DP sur les interventions pharmaceutiques* en officine

Etude Ipadam Interventions pharmaceutiques à propos du DP et de l’automédication

Cette étude a porté sur la dispensation hors prescription de 2 molécules, l’ibuprofène et/ou la pseudo-éphédrine. Au cours des 2 semaines qu’a duré l’étude, 12 160 demandes spontanées ont été comptabilisées dans les 482 pharmacies participantes. Un peu plus de la moitié des patients (6 249) avaient leur carte Vitale sur eux. 17 % ont accepté l’alimentation de leur DP déjà ouvert, et 17 % ont accepté la création du DP et son alimentation. Quelque 10 % se sont opposés à l’alimentation de leur DP. Les demandes de délivrance ont occasionné 815 interventions pharmaceutiques (IP) validées : 320 sur l’ibuprofène, 354 sur la pseudo-éphédrine et 141 sur l’association ibuprofène/pseudo-éphédrine. 20 % des patients concernés par une IP avaient plus de 65 ans. Une contre-indication a été une fois sur deux à l’origine de l’intervention : troubles cardiovasculaires (50 %), grossesse (10 %), troubles gastro-intestinaux (14 %, dont 40 % d’ulcères gastroduodénaux). Dans 27 % des cas, le médicament demandé n’était pas approprié. L‘étude relève que l’IP a été déclenchée grâce au DP dans 10 % des cas : demande de pseudo-éphédrine émanant de patients hypertendus, d’ibuprofène chez des personnes atteintes d’ulcère gastroduodénal…

En extrapolant les chiffres de ces études, 6 millions d’IP sur des médicaments prescrits et 2 millions sur l’ibuprofène ou la pseudo-éphédrine pourraient être effectuées chaque année. « Dans 92 % des cas, les patients ou le médecin ont accepté la solution proposée par le pharmacien », ont insisté les coordonnateurs des études, le Dr Pierrick Bedouch (CHU Grenoble), pour la première, et le Pr Brigitte Vennat (faculté de Clermont-Ferrand) pour la seconde. « Le DP est utile et sauve des vies, martèle la présidente de l’Ordre Isabelle Adenot. Son évaluation ne fait que commencer. »

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