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Décompensation

Publié le 20 juin 2020
Par Laurent Lefort
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Jamais la Sécurité sociale n’a subi une détérioration aussi brutale et rapide de ses comptes », a souligné la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) dans son rapport adopté le 16 juin par Bercy. De fait, le déficit de la branche maladie du régime général pourrait dépasser 31,1 milliards d’euros, conséquences de l’épidémie de Covid-19 obligent. Les dépenses supplémentaires, celles qui vont au-delà de l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam), atteindraient, selon les projections actuelles, 12 milliards d’euros. Dans le détail, les achats de masques chirurgicaux et FFP2 pour la dotation à Santé publique France comptent pour 4,5 milliards. Les nouveaux honoraires de dispensation et les frais de distribution de masques en officine entrent, eux, dans des mesures dites diverses pesant 1,7 milliard. Sur ce dernier point, si l’on en juge par la situation désormais de surstock dans une grande partie des officines, une maîtrise des dépenses est rapidement possible ! La maîtrise justement, on sait qui va y contribuer. La ville, bien sûr, puisqu’une partie de ces dépenses serait compensée à hauteur de 4 milliards d’euros par la baisse des remboursements de soins de ville observée depuis mars. « Dans une situation aussi exceptionnelle, les prévisions actualisées reposent sur l’hypothèse conventionnelle d’un retour relativement rapide à une situation normale, d’ici la fin du mois d’août, suivie d’un rattrapage partiel sur le dernier quadrimestre de 20  % de l’activité perdue pendant le confinement », estime la CCSS. Faut-il la prendre au mot ?

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