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20 ans d’opinions pharmaceutiques !
Au Québec, l’opinion pharmaceutique et le refus de délivrance sont deux actes pharmaceutiques reconnus et rémunérés, respectivement 12,20 euros et 5,49 euros. Et les pharmaciens adjoints qui en réalisent touchent le plus souvent une partie de ces honoraires.
Mise en place depuis plus de 20 ans au Québec, l’opinion pharmaceutique est un « avis motivé d’un pharmacien portant sur l’histoire pharmacothérapeutique d’un patient ou sur la valeur thérapeutique d’un traitement prescrit sur ordonnance ». Cet avis doit comporter une recommandation propre au patient et être adressé au médecin.
On dénombre 11 motifs d’opinions classiques remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec, sur la base de 17,23 $ (12,20 Euro(s)). Chacun comportant un code spécifique permettant leur remboursement : interruption de traitement pour effet secondaire, modification du dosage pour manque d’efficacité, ajout d’un médicament, substitution d’un produit par un autre pour interaction… A cela s’ajoutent, entre autres, l’opinion pour profil lourd (plus de 8 médicaments), celle pour la mise en place d’un calendrier de sevrage aux benzodiazépines et celle pour inobservance d’un traitement antihypertenseur. Et, bientôt : l’opinion pour inobservance dans l’asthme, le diabète, les dyslipidémies, l’épilepsie, les psychotropes, le traitement VIH…
L’« opinion verbale » est pour bientôt.
A l’heure actuelle, l’opinion est obligatoirement remise par écrit au prescripteur, mais l’opinion verbale, après échange téléphonique mais sans trace écrite envoyée au médecin, pourrait entrer en vigueur prochainement. C’est en tout cas le souhait des pharmaciens, comme de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires.
Petit frère de l’opinion, le refus de délivrance suit le même schéma, mais n’est remboursé que sur la base de 7,80 $ (5,49 Euro(s)). Là encore le motif du refus doit être codé : ordonnance falsifiée, choix de produit irrationnel, dose sous-thérapeutique ou dangereusement élevée, duplication de traitement…
En 2004, la Régie a remboursé 46 698 opinions et 57 425 refus, soit un peu plus d’une opinion ou refus par semaine et par officine. En deux ans, le nombre d’opinions a progressé de 36 %, mais il reste encore des pharmaciens à convaincre ! Près d’un tiers des pharmacies n’en font jamais ou ne les déclarent pas, par manque de temps ou sous prétexte que l’opinion fait partie de leur travail de base. Au vu des statistiques, 120 pharmacies sont réellement actives et font à elles seules la moitié des opinions. Seules 12 pharmacies en font au moins une par jour. Les refus sont plus répandus : 85 % des pharmacies en ont déjà rédigé.
Le nombre de refus a progressé de 21 % en deux ans. Les pharmaciens salariés sont souvent incités à rédiger opinions et refus par le versement d’un pourcentage (de 25 à 50 %) des honoraires correspondants.
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