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LES SOINS DU QUOTIDIEN
Publié le 9 novembre 2019
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ALIMENTATION, FATIGUE ET ACTIVITÉ PHY SIQUE
Selon les études, entre 30 et 50 % des patients atteints de cancer sont amaigris et potentiellement dénutris dès le diagnostic. Cette situation est aggravée par la mise en place des traitements et génère une fatigue importante. A contrario, un excès de poids peut favoriser les récidives, notamment des cancers hormonodépendants. La pratique d’une activité physique contribue alors dans les 2 cas à une amélioration de l’état du malade.
ALIMENTATION
Impact d’un cancer et des traitements
L’état nutritionnel du patient atteint de cancer doit être pris en compte car la dénutrition a un impact sur la maladie en perturbant les fonctions de l’organisme. Elle modifie aussi l’activité des médicaments et en augmente la toxicité. Ainsi, une diminution de la survie et une altération de la qualité de vie sont observées. Plusieurs facteurs peuvent être impliqués dans l’amaigrissement :
– le cancer lui-même qui diminue l’appétit et induit un hypercatabolisme ;
– la présence d’une tumeur dans les voies digestives faisant obstacle ou modifiant le fonctionnement d’un organe impliqué dans la digestion ;
– les traitements modifient le goût, induisant des nausées et des vomissements, favorisant les troubles digestifs (diarrhées, constipation) ou provoquant des douleurs ou ulcérations digestives.
Certains traitements anticancéreux induisent une prise de poids qu’il est nécessaire de limiter pour éviter des récidives.
Le patient peut demander au cancérologue de bénéficier d’un conseil diététique par un professionnel impliqué (nutritionniste, diététicien, infirmière, aide soignant ou encore comité de liaison alimentation et nutrition en établissement de santé).
L’amaigrissement
➜ CONSEILS GÉNÉRAUX
Chez la plupart des patients, les besoins nutritionnels sont augmentés : 30 à 35 kcal/kg/jour et 1,2 à 1,5 g/kg/jour de protéines. Pour répondre à ces besoins, il faut inciter le patient à privilégier les aliments à forte densité calorique, enrichir les plats en ajoutant de la crème, du gruyère râpé, du jambon mixé ou de la poudre hyperprotéinée, par exemple. Prévoir des collations à 10 h et 16 h.
En fonction du déroulement des traitements (cures de chimiothérapie) et de la fatigue qui en découle, préparer à l’avance des plats portionnables pouvant être réchauffés ou consommés froids.
Il est possible de participer à des ateliers culinaires ou de rechercher des informations permettant de diversifier et agrémenter les apports (site internet vite-fait-bienfaits.fr, par exemple).
La supplémentation par des compléments nutritionnels oraux n’est pas systématiquement recommandée et se fait plutôt en fonction du contexte (risque avéré de dénutrition, cancers des voies digestives, troubles du goût, etc.). Conseiller la consommation de 2 compléments hypercaloriques, normo ou hyperprotidiques par jour, en variant les goûts et les textures pour éviter la lassitude. Privilégier une prise dans la soirée pour limiter le jeûne nocturne.
Lorsque la dénutrition est sévère et en fonction de la situation, il est possible de mettre en place une nutrition par voie entérale (à privilégier) ou par voie parentérale.
➜ CONSEILS SPÉCIFIQUES
En cas de nausées ou de vomissements, éviter les aliments avec une odeur forte ou épicée ou les aliments trop chauds. Fractionner les prises alimentaires au cours de la journée, à raison de 4 à 5 repas par jour.
Mucites et œsophagites induisent des douleurs et des ulcérations. Eviter les aliments durs, piquants ou acides. Préférer des aliments liquides ou semi-liquides (crèmes, compotes, soupes enrichies) ou mixés. Les rendre plus onctueux en ajoutant des sauces, de la crème, du lait ou des laitages.
Les troubles du goût (modification de la perception, goût métallique) sont fréquents avec la chimiothérapie cytotoxique. Rehausser la saveur des aliments en ajoutant du citron ou des épices. Eviter d’utiliser des ustensiles métalliques et privilégier les couverts en bois ou en céramique.
En cas de diarrhées, éviter légumes et fruits crus, lait et aliments gras.
La prise de poids
Surpoids et obésité favorisent la survenue de cancers hormonodépendants et augmentent le risque de récidive. Certains traitements de cancers (sein, etc.) peuvent induire une prise de poids de 3 à 5 kg.
Adapter le régime alimentaire en privilégiant les aliments de faible densité énergétique. Privilégier les aliments sources de protéines et pauvres en graisses (poissons, viandes maigres, œufs). Consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour.
Une activité physique régulière peut aussi limiter cette prise de poids.
Jeûne et régimes restrictifs
Malgré de nombreux discours mettant en avant les bienfaits du jeûne et des régimes apparentés (restriction glucidique, calorique) sur l’évolution de la maladie, l’analyse des connaissances actuelles à ce sujet ne permet pas d’en démontrer l’intérêt. En effet, un rapport de 2017, édité par le réseau National alimentation cancer recherche (Nacre) compilant des études chez l’animal ainsi que des études épidémiologiques et cliniques, n’a pas permis d’apporter un niveau de preuve suffisant des bénéfices des régimes restrictifs. Au contraire, dans le cadre du cancer, ils aggravent la sarcopénie et la dénutrition, 2 facteurs pronostiques péjoratifs reconnus au cours des traitements.
Selon certaines études, un jeûne court réalisé avant la cure de chimiothérapie pourrait améliorer l’efficacité et la tolérance des traitements anticancéreux mais ceci n’est pas encore scientifiquement établi.
FATIGUE
La fatigue représente le principal symptôme du cancer déclaré par le patient. Même s’il est nécessaire d’écarter une autre cause impliquée (progression tumorale, hypothyroïdie, anémie, dénutrition), la fatigue est le plus souvent due à un déconditionnement physique. En l’absence d’effort physique, une diminution de la masse et de la force musculaire est observée, ce qui engendre une fatigue persistante et invalidante pouvant conduire à l’épuisement.
La fatigue a des répercussions sur la vie quotidienne, familiale, sociale et professionnelle et impacte la qualité de vie. Hormis la pratique d’une activité physique dès le début mais aussi tout au long du traitement, il n’existe pas de traitement efficace spécifique contre cette fatigue.
ACTIVITÉ PHYSIQUE
IMPACT DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
Pratiquée régulièrement, l’activité physique améliore les capacités cardiorespiratoires et physiques limitant ainsi le déconditionnement physique. Elle permet de maintenir ou normaliser le poids et la composition corporelle (masse grasse, masse maigre) et d’améliorer la tolérance aux traitements et, ainsi, la qualité de vie. L’activité physique aurait une influence positive sur plusieurs voies de signalisation impliquées dans le mécanisme d’apparition des cancers ce qui limiterait le risque de récidive (sein, colon, prostate) ; elle prolongerait ainsi l’espérance de vie.
LA PRATIQUE
Adopter un mode de vie le plus actif possible, essayer d’instaurer un temps de marche quotidien, par exemple. Interrompre les phases d’inactivité de 2 heures par quelques minutes d’activité.
Pour une efficacité maximale, l’activité physique doit être pratiquée régulièrement et préférentiellement dans le cadre d’un programme avec un moniteur de sport adapté. S’informer dans les centres anticancer, auprès de la Ligue contre le cancer, de la Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV) ou de la Cami sport & cancer (voir p. 16).
Encourager le patient à cette pratique en le rassurant sur ses capacités physiques.
Expliquer les bénéfices attendus sur le plan physique mais aussi moral, notamment aux patients en surpoids ou obèses avec, à long terme, une limitation du risque de récidive.
Insister sur l’intérêt d’échanger avec des patients rencontrant les mêmes difficultés et confrontés à la même maladie.
Réaliser une activité mixte avec, 5 fois par semaine, 30 minutes d’activité d’intensité modérée à élevée associées, 2 fois par semaine, à du renforcement musculaire et quelques assouplissements. Chez l’enfant, elle peut être pratiquée à raison de 1 heure tous les jours.
Certaines situations, souvent transitoires, représentent une contre-indication à la pratique de l’activité physique : fatigue extrême, anémie sévère, dénutrition sévère, syndrome infectieux sévère, suite précoce de chirurgie, décompensation cardiopulmonaire. ●
Les effets indésirables cutanés des traitements anticancéreux sont fréquents. Des mesures de bon sens et des soins dermocosmétiques appropriés les limitent afin d’améliorer la qualité de vie et de permettre la poursuite du traitement dans les meilleures conditions. En règle générale, une photoprotection est indispensable, soit en raison des propriétés photosensibilisantes de la molécule anticancéreuse, soit pour ne pas aggraver les effets indésirables cutanés très fréquents induits par le traitement. Les produits d’hygiène et de soins à recommander doivent idéalement être sans parfum, sans alcool et sans substances irritantes ou allergisantes pour ne pas agresser la peau. CONSEILS DERMOCOSMéTIQUES
LES PROTHÈSES CAPILLAIRES
La chimiothérapie mais aussi la radiothérapie peuvent induire une perte des cheveux et parfois des poils. Cet effet indésirable est très souvent réversible mais a un impact psychologique majeur sur les patients.
POUR COMPRENDRE
Sous cytotoxiques
Le pouvoir alopéciant des molécules est variable et dépendant du schéma thérapeutique utilisé et des doses prescrites. Les taxanes, le cyclophosphamide, les anthracyclines et l’irinotécan, par exemple, sont considérés comme très alopéciants.
La perte des cheveux, totale ou partielle, débute généralement 10 à 20 jours après la première séance de chimiothérapie avec un effet maximal environ 2 mois après. Des démangeaisons et des picotements peuvent être ressentis avant et durant la chute. Une dépilation plus générale, axillaire et pubienne voire des cils et sourcils, est possible selon le degré alopéciant du protocole.
La repousse débute généralement 4 à 6 semaines après la dernière séance avec, parfois, une modification de la texture (cheveux ondulés, bouclés, plus souples, etc.) et de la couleur des cheveux (notamment un blanchiment accéléré). Une repousse incomplète des cheveux ou des poils, notamment cils et sourcils, est parfois observée, en particulier lors de chimiothérapies lourdes.
Sous thérapies ciblées
Si une alopécie survient, elle est généralement plus modérée que sous cytotoxique et plus tardive, après environ 3 à 4 mois de traitement. Elle peut s’accompagner d’un allongement des cils (trichomégalie), qu’il est conseillé alors de couper.
En cas de radiothérapie
Une chute des cheveux et/ou des poils s’observe au niveau de la zone irradiée. La repousse est plus lente et plus tardive que lors d’une chimiothérapie. En fonction de la dose d’irradiation, l’alopécie peut être irréversible.
ANTICIPER LA CHUTE
Lorsqu’il existe un risque alopéciant et en fonction des explications données par l’équipe de soins, le patient peut opter pour le port d’une prothèse capillaire ou d’un accessoire (foulard, turban, chapeau, etc.). Outre un intérêt esthétique, il s’agit également de protéger le cuir chevelu du soleil et du froid. Le retentissement psychologique doit être pris en compte avec la possibilité d’un accompagnement adapté. Il est préférable d’anticiper ces décisions avant le début du traitement afin, notamment, de faciliter le choix de la perruque (coupe, couleur des cheveux, etc.).
En cas de cheveux longs et lorsque le risque alopéciant est important, il est souvent proposé de couper les cheveux plus courts afin de diminuer l’impact de la chute lorsque celle-ci se produira. Lorsque les cheveux commencent à tomber, il peut être conseillé au patient le rasage afin d’écourter le temps de chute et faciliter l’entretien du cuir chevelu.
PROTHÈSES CAPILLAIRES
Caractéristiques
Deux types de prothèses capillaires se distinguent : des prothèses totales de classe 1, uniquement composées de fibres synthétiques, et des modèles de classe 2, qui peuvent notamment comporter une implantation de cheveux naturels d’une surface minimale de 30 %.
Légère, la prothèse capillaire synthétique est également facile d’entretien. En revanche, en raison de sa « mémoire de forme », elle ne permet pas de changer de type de coiffure. Le port d’un bonnet fin en fibres naturels (coton, bambou, etc.) à placer sous la perruque est conseillé pour plus de confort et éviter tout risque d’irritation du cuir chevelu.
Les prothèses de classe 2 permettent un rendu plus naturel. La présence de cheveux naturels offre de nombreuses possibilités de coiffage (brushing, lissage, utilisation de produits coiffants, etc.). En revanche, la perruque est généralement plus lourde, plus onéreuse et nécessite plus de soins d’entretien pour éviter que le cheveu ne s’abîme (coiffage régulier notamment, etc.). Les perruques composées uniquement de cheveux naturels n’occupent qu’une très faible part de marché.
Entretien
La prothèse capillaire se lave toutes les 10 à 15 utilisations, davantage si besoin (environnement enfumé, odeurs fortes, etc.), à l’eau tiède avec un shampooing doux (type usage fréquent) ou adapté (proposé par les fabricants). Après rinçage, éponger la perruque sans la tordre, puis la laisser sécher avant de la démêler (ne pas brosser ou peigner une perruque humide ou mouillée).
Lorsqu’elle n’est pas portée, il est recommandé de placer la perruque dans sa boîte de rangement, à l’abri de la poussière. Ne pas la parfumer ni, si elle est synthétique, l’approcher d’une source de chaleur (sèche-cheveux, fer à friser, cigarette, etc.). Ne pas la porter la nuit (au risque de l’abîmer), préférer un bonnet.
ACCESSOIRES
Les accessoires textiles, foulards, turbans, bonnets ou autres tissus hypoallergéniques, permettant de recouvrir la tête nue, sont une alternative au port de la perruque ou s’utilisent en complément de celle-ci. Le coton, le lin ou le bambou ne glissent pas sur le cuir chevelu et sont à préférer.
Il existe aussi des franges, des mèches et des couronnes capillaires à porter sous un foulard, mimant les cheveux, ou encore des bonnets avec cheveux intégrés.
La prise en charge des accessoires est possible, sous certaines conditions, pour les patients ne souhaitant pas de prothèses capillaires (voir encadré ci-dessous).
PRESCRIPTION ET DÉLIVRANCE
La prescription peut être faite par un médecin ou un infirmier dans le cadre du parcours de soins en oncologie ou par un dermatologue.
Tout professionnel de santé ayant validé une formation complémentaire (dont celles proposées par les fabricants) peut délivrer des prothèses capillaires.
CONSEILS
Quel que soit le risque alopéciant, tout facteur traumatisant supplémentaire pour les cheveux doit être limité. Il est ainsi recommandé de privilégier des shampooings doux, une brosse à cheveux douce et d’éviter tout soin agressif : lavages trop fréquents, colorations, permanentes, brushings, lissages ou défrisages des cheveux, emploi de laque ou gel coiffant, etc.
Le minoxidil topique semble utile pour aider à la repousse du cheveu mais il n’est pas efficace en prévention. Les apports en cystine ou vitamine B6 sont intéressants en cas de déficit ou carence mais n’ont pas d’efficacité prouvée en prévention.
Si une chute des cils se produit, il est recommandé de porter des lunettes de soleil pour protéger les yeux de la poussière.
En cas de rasage, le cuir chevelu se nettoie à l’aide d’un dermonettoyant doux ou surgras, d’un lait démaquillant ou d’une eau micellaire. Le masser et l’hydrater quotidiennement avec une crème de jour ou une huile capillaire calme les démangeaisons et prévient la survenue d’irritations (Brume pour cuir chevelu Même, Soin réconciliant Ozalys, Huile capillaire Weleda, etc.).
Un accompagnement esthétique (dans les services de cancérologie, auprès d’associations de patients) permet d’obtenir des conseils de maquillage personnalisés, notamment pour aider à redessiner les sourcils (voir page 9). ●
LES PROTHÈSES MAMMAIRES
Le cancer du sein peut nécessiter une ablation totale (mastectomie) ou partielle (tumorectomie) de la glande mammaire avec, pour conséquence, une altération de l’image corporelle et de la perception de soi. De nombreuses femmes, notamment celles ayant subi une mastectomie, ont recours à la reconstruction mammaire. D’autres optent pour le port d’une prothèse mammaire externe, plus fréquemment en cas de tumorectomie. Certaines femmes encore choisissent dans un premier temps de porter une prothèse externe avant d’opter, secondairement, pour une reconstruction mammaire.
CARACTÉRISTIQUES
La prothèse mammaire externe est indiquée après ablation totale ou partielle du sein. Son rôle est double : restaurer l’image corporelle et, sur le plan physique, restaurer l’équilibre statique et la symétrie du corps (la compensation du poids permet d’éviter d’éventuels problèmes de posture).
Différentes tailles et formes existent. Certaines sont conçues pour le côté droit ou gauche (prothèses asymétriques), d’autres pour les 2 côtés (prothèses symétriques). De couleur chair pour la plupart, certains modèles existent aussi dans des nuances plus sombres pour les peaux foncées.
Les prothèses mammaires se divisent en 2 grands types : les prothèses externes transitoires et celles en silicone.
PROTHÈSE EXTERNE TRANSITOIRE
En mousse, non adhérente et légère, elle permet une compensation de la forme du sein pendant la phase de cicatrisation, juste après l’opération, ou pendant une radiothérapie sur une peau fragilisée. Elle se positionne à l’intérieur d’une brassière postopératoire munie d’une poche intérieure.
PROTHÈSE EXTERNE EN SILICONE
Elle se rapproche de l’apparence du sein manquant et de son poids, permettant ainsi une compensation de sa forme et de l’équilibre statique. Se distinguent les prothèses externes « standards » des prothèses externes « techniques », toutes deux disponibles en modèle « total » (en cas de mastectomie) ou « partiel » (en cas de tumorectomie).
Prothèse externe en silicone
standard
Non adhérente, la prothèse externe standard est prescrite à la suite de la prothèse provisoire à la fin de la phase de cicatrisation, c’est-à-dire au minimum 2 mois après l’opération. Elle se glisse dans un soutien-gorge adapté (avec poches).
Prothèse externe en silicone
technique
Elle n’est indiquée que dans certaines situations (retards de cicatrisation, risques d’œdème ou lymphœdème, douleurs, bouffées de chaleurs, etc.) qui doivent être mentionnées par le médecin sur une prescription type (voir modèle de prescription ci-contre) pour permettre sa prise en charge par l’assurance maladie. La prothèse technique peut présenter diverses particularités : légèreté, meilleure régulation de la transpiration, etc.
Elle peut également être non adhérente.
La prothèse technique adhérente ne convient et ne peut être prescrite que 14 mois après l’intervention chirurgicale. Elle présente plusieurs avantages : elle suit plus facilement les mouvements du corps et peut être portée avec un soutien-gorge classique (néanmoins moins confortable que la lingerie adaptée). L’adhérence assure également un massage sur la cicatrice, ce qui a un impact positif lorsqu’une reconstruction mammaire est envisagée.
PRESCRIPTION ET DÉLIVRANCE
La prescription peut être réalisée par le chirurgien, le médecin traitant ou tout médecin intervenant dans le parcours de soins du patient.
Les professionnels de santé délivrant des prothèses mammaires externes doivent justifier individuellement d’une attestation de formation. Sont exemptés de cette attestation les orthopédistes- orthésistes et les pharmaciens titulaires du DU d’orthopédie.
L’ordonnance doit comporter certaines mentions : sein opéré (droit ou gauche), date de l’opération, renouvellement de prescription, etc. La présence de certains symptômes (lymphœdème, peau fragilisée, bouffées de chaleur, etc.) doit être mentionnée pour permettre la prise en charge par l’assurance maladie d’une prothèse en silicone technique, plus onéreuse que les autres. Un modèle de prescription est téléchargeable sur le site internet de l’Assurance maladie (ameli.fr).
ACCESSOIRES
Ils ne sont pas pris en charge par l’assurance maladie mais peuvent l’être par certaines mutuelles.
Prothèses mammaires
pour la natation
Elle est conçue pour résister au chlore et au sel et est recommandée en cas de pratique régulière de la natation. Allégée en silicone, transparente, elle est non adhérente et se glisse dans un maillot de bain adapté.
Prothèses d’aréole
De teintes et de diamètres différents, elles peuvent être collées (puis décollées) sur la prothèse mammaire externe ou sur le sein après reconstruction mammaire (en attendant la reconstruction du mamelon).
Elles conviennent particulièrement lors du port d’un vêtement ajusté.
Soutien-gorge adapté
Muni de poches, il permet de maintenir en place une prothèse non adhésive. Des bretelles larges et molletonnées assurent un bon confort. Une large bande sous poitrine augmente le maintien et la stabilité. Plusieurs modèles sont proposés, pour le postopératoire ou le port de prothèses en silicone.
Il existe aussi des chemises de nuit avec soutien-gorge intégré permettant d’accueillir la prothèse.
CONSEILS
Le choix de la prothèse se fait sans précipitation. Il est conseillé de se faire accompagner par un proche qui connaît la silhouette habituelle de la patiente et l’aidera dans son choix. Le port d’un haut moulant durant les essayages permet de mieux juger de l’effet rendu.
Des soins spécifiques permettent de nourrir la peau sans altérer l’adhérence de la prothèse (Skin balance gel-cream Amoena, etc.). Attention dans tous les cas à ne pas utiliser de talc ou un soin trop gras pouvant compromettre l’adhérence de la prothèse.
Conseiller de bien tenir compte des recommandations d’entretien du fabricant : en général, la prothèse se lave à l’eau tiède avec un savon doux, 2 fois par semaine pour une prothèse non adhérente, après chaque port pour une prothèse adhérente. Laisser sécher à l’air libre. Certains laboratoires proposent des brosses d’entretien ou des produits nettoyants adaptés.
Lorsqu’elle n’est pas portée, la prothèse doit être rangée dans son étui pour qu’elle conserve sa forme. Attention à éviter tout contact de la prothèse avec un objet pointu ou coupant. ●
RESSOURCES ET CONTACTS UTILES
Institut national du cancer (Inca)
Groupement d’intérêt public, placé sous la tutelle des ministères de la Santé et de la Recherche, cette agence d’État coordonne les différentes actions menées contre le cancer. Ses objectifs sont l’approfondissement des connaissances en matière de cancers et des traitements ainsi que la prise en charge des patients. Pour ces derniers, l’Inca édite des brochures gratuites sur les différents traitements des cancers et met à disposition sur son site internet un service « Cancer info » : il aide les malades et leur entourage dans la connaissance des cancers et des démarches sociales et propose toutes les ressources utiles (associations, lieux de soins, etc.). L’Inca fournit également aux professionnels de santé des recommandations et des expertises visant au bon usage des médicaments anticancéreux, ainsi que d’autres autour de la prévention, du suivi et de la gestion des effets indésirables.
e-cancer.fr – Cancer info : 0 805 123 124 (service et appel gratuits) du lundi au vendredi, de 9 h à 19 h, et le samedi, de 9 h à 14 h
La Ligue contre le cancer
Association loi 1901, organisée en fédérations de 103 comités départementaux qui œuvrent dans les domaines de la recherche, de la prévention et de l’accompagnement des personnes malades et de leurs proches.
Elle leur propose un service d’écoute psychologique, des informations sur la maladie, les traitements, les droits ainsi qu’un dispositif Accompagner pour emprunter (Aidea)
ligue-cancer.net – 0 800 940 939
Cami sport & cancer
Association qui développe des programmes de thérapie sportive pour les personnes touchées par un cancer, à tout moment du parcours de soins.
Les programmes de la Cami sont encadrés par des praticiens en thérapie sportive, des experts de l’activité physique adaptée et du cancer. L’association intervient en cancérologie solide, en hématologie et en oncopédiatrie. Elle propose des séances à l’hôpital et en ambulatoire et référence des clubs partenaires sportifs sensibilisés pour pouvoir recevoir des personnes en rémission. En 2019, la Cami sport & cancer est présente dans 26 départements, avec environ 80 lieux de thérapie sportive en ville et 21 pôles sport & cancer intrahospitaliers.
sportetcancer.com
Fédération française d’éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV)
L’association à but non lucratif, reconnue d’utilité publique, a pour objectif, à partir de ses clubs, de développer la pratique du sport et la lutte contre la sédentarité. La FFEPGV est une fédération multisport qui réunit 6 000 clubs en France. Elle a notamment comme public les personnes atteintes de maladies comme le cancer via le programme « Gym’après cancer ».
sport-sante.fr
Réseau National alimentation cancer recherche (Nacre)
Le réseau Nacre rassemble les équipes de recherche publique et les experts engagés dans le domaine « nutrition et cancer ».
Le réseau a pour mission de contribuer au développement de recherches et de transmettre les savoirs vers divers publics (agences sanitaires, grand public, professionnels de santé, etc.). Ses axes d’interventions sont la prévention nutritionnelle des cancers et des récidives, la prise en charge nutritionnelle des malades atteints de cancer et la prévention nutritionnelle des récidives et seconds cancers. Le site internet met à disposition des dossiers d’information, des documents et des outils destinés au public et aux professionnels de santé et des actualités.
inra.fr/nacre
Association francophone des soins oncologiques de support (Afsos)
L’Afsos a été créée en 2008 à l’initiative de cancérologues et d’associations intervenant en oncologie. Elle a pour but de mutualiser savoir, recherche, formation et protocoles, entre le milieu cancérologique francophone et les différents acteurs des soins oncologiques de support. Le site internet de l’association propose des contenus pour le public et les professionnels, met à disposition des recommandations et des ressources documentaires et permet de localiser et identifier les intervenants dans les soins de support.
afsos.org
Observatoire dédié au cancer
Cette structure, commune aux observatoires du médicament, des dispositifs médicaux et de l’innovation thérapeutique (Omédit) des régions Pays de la Loire et Bretagne, propose des fiches sur le bon usage des thérapies anticancéreuses utilisées par voie orale destinées aux pharmaciens, aux infirmiers mais aussi aux patients.
omedit-paysdelaloire.fr/fr/observatoire-cancer
et omeditbretagne.fr/lrportal/accueil/cancer/ publication/observatoire
Société française de pharmacie oncologique
Cette société regroupe des pharmaciens spécialisés dans la prise en charge des traitements oncologiques, hospitaliers, officinaux et industriels. Le site internet met notamment à disposition des fiches d’aide au bon usage des médicaments anticancéreux oraux et des modules vidéos sur les messages essentiels à délivrer. L’accès au site internet est gratuit sur inscription.
sfpo.com
Réseaux régionaux de cancérologie (RRC)
Chaque réseau régional facilite les échanges entre professionnels de santé afin d’améliorer les pratiques en cancérologie : réunions de concertation, aide à la formation continue, évaluation de la qualité des pratiques en matière de soins, etc.
Coordonnées sur le site internet de l’Inca :
e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/L-organisation-de-l-offre-de-soins/Les-reseaux-regionaux-de- cancerologie
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