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Les soins des pieds
EN PRATIQUE : LES CORS ET LES KÉRATOSES
AU COMPTOIR : « J’ai une boule sur un orteil. Elle me gêne quand je marche »
« J’ai une petite boule de peau morte sur un orteil. Il y a un mois cela ne me faisait pas mal, mais depuis quelques jours, c’est plus sensible. Je travaille debout et j’ai du mal à supporter mes chaussures toute la journée. Regardez à quoi cela ressemble.
Que puis-je faire ? »
Votre réponse
« Il s’agit tout simplement d’un cor. Avant tout, vous devez porter des chaussures adaptées à vos pieds pour réduire les frottements et les pressions responsables de l’apparition et de l’évolution du cor.
Puisque ce cor vous gêne, n’hésitez pas à l’éliminer. Pour cela, vous avez le choix entre des pansements spéciaux qui réduisent la callosité, des solutions ou des pansements coricides.
Il existe également des protecteurs très utiles pour isoler le cor, réduire les phénomènes de frottements et soulager votre douleur.
Ensuite, pour éviter l’apparition de nouveaux cors, hydratez bien votre peau et éliminez régulièrement la corne à l’aide d’une pierre ponce, d’une râpe ou de crèmes exfoliantes. »
Reconnaître un cor
Le cor est une kératose due à une hypertrophie de la couche cornée de l’épiderme consécutive à un excès de pression exercée sur la peau.Face aux frottements, la peau, prise en sandwich entre l’os et la chaussure, se protège par une couche cornée. Les cors sont de véritables clous cornés, de petite surface, en forme de cône qui s’enfoncent dans la peau. Ils possèdent en leur centre un noyau de coloration plus pâle (jaune-gris). Ils siègent à la surface dorsale du pied, au niveau de l’articulation (cor dur) ou entre les orteils (cor mou ou oeil-de-perdrix)
ÉVOLUTION D’UN CORParmi les complications possibles d’un cor au pied, les bursites sont une inflammation de saccules, lesquels sont destinés à faciliter le glissement de tendons ou de muscles.Les variétés d’inflammation des bourses séreuses sont désignées sous le nom d’hygromas. Périostite, ostéite et ostéomyélite sont les trois niveaux d’atteinte de l’os.Quand la consultation s’impose
Dans certaines situations, une consultation chez un podologue ou un dermatologue est nécessaire.
-#gt; Si le patient est diabétique, souffre de problèmes circulatoires, d’arthrite rhumatoïde, d’artériopathies ou de problèmes dermatologiques (psoriasis, dermatite…).
-#gt; S’il prend des anticoagulants, des immunosuppresseurs.
-#gt; S’il a d’autres callosités ou d’autres cors sur les pieds.
-#gt; Si le cor est rouge, douloureux, chaud et suintant.
En attendant, des pansements sans coricide et/ou des accessoires protecteurs peuvent être conseillés.
Soulager
– Les protecteurs
Destinés à isoler la kératose des frottements et des surpressions localisées, les protecteurs (Scholl, Saul’Action, Feuille de Saule, Peditex…) se déclinent sous différentes formes (tubes, coussinets, coquille, emplâtre…) et diverses matières (moleskine, feutre, mousse, molleton, gel hydrocolloïde et gel de silicone).
Ces protecteurs apportent une aide temporaire mais ne traitent pas la cause. Ils ne doivent donc jamais être utilisés de façon prolongée et continue.
Les formes adhésives ne s’emploient pas sur une peau abîmée ou irritée.
Les supports et accessoires (séparateurs d’orteils, coussinets, couvre-orteils…) sont également utiles lorsqu’il existe des déformations osseuses associées, car ils assurent une redistribution des appuis plantaires.
– Les semelles orthopédiques
A la fois correctrices, préventives et palliatives, les semelles orthopédiques permettent de rétablir les fonctions physiologiques et statiques du pied : amortissement, stabilisation, incitation au mouvement, propulsion, adaptation au sol et ajustement de l’équilibre.
Les zones d’hyperpression se trouvent atténuées, permettant ainsi la disparition des troubles douloureux et dermatologiques associés.
Plusieurs professionnels bénéficient de l’agrément pour leur fabrication : pharmaciens diplômés d’orthopédie, pédicures-podologues, podo-orthésistes, orthoprothésistes et orthésistes.
Certaines de ces semelles sont disponibles en série.
La plupart du temps, elles sont cependant façonnées artisanalement après un examen podologique approfondi. L’orthèse plantaire est mise dans la chaussure et se présente sous forme d’une pièce en cuir ou en liège sur laquelle sont fixées d’autres pièces correctrices choisies en fonction de la pathologie et du résultat escompté.
NE PAS CONFONDRELes durillons Localisés sur la face plantaire au niveau des appuis métatarsiens, ce sont des kératoses assez étendues, compactes et souvent mal délimitées. Les oignonsPrésents habituellement en cas d’hallux valgus, ils siègent sur la face interne de l’articulation métatarsophalangienne.Traiter
– Les pansements actifs
L’application de pansements « actifs » permet de protéger la peau des pressions et des frottements. La douleur est soulagée rapidement et les kératoses disparaissent en une dizaine de jours.
-#gt;Les hydrocolloïdes (Compeed, Pédi-Relax, Urgo, Tricostéril…) stimulent la régénération de l’épiderme en maintenant la peau dans un environnement humide (effet « bain de pieds »).
Après application, le pansement doit être maintenu pendant environ une minute pour une meilleure adhérence, et peut éventuellement être renforcé par la pose d’un sparadrap microporeux uniquement à la périphérie.
Il est destiné à un usage unique.
Imperméable, il reste en place plusieurs jours et ne doit être changé que lorsqu’il commence à se décoller, soit tous les trois à quatre jours.
L’utilisation chez le diabétique est à risque. Elle impose de bien désinfecter au préalable ; dans ce cas bien particulier, renouveler l’hydrocolloïde chaque jour.
-#gt; Les gels de silicone ou polymériques (Saul’Action, Scholl…) sont utilisés en tant qu’isolants et protecteurs. Ils peuvent être appliqués plusieurs fois et renferment souvent, dispersée dans le gel, de l’huile minérale. La diffusion de l’huile se fait par simple pression et crée un film protecteur sur la peau irritée.
– Les coricides
A base d’agents kératolytiques (acide salicylique, acide lactique, urée, chlorure de potassium…), d’émollients (huile de ricin) et d’agents occlusifs (collodion), ils accélèrent le processus de desquamation des cellules épithéliales.
Diverses présentations sont disponibles : solutions, pommades, emplâtres, disques…
Les formes occlusives sont les plus efficaces car elles maintiennent la kératose dans un environnement humide idéal au traitement.
– Les coupe-cors
L’utilisation de coupe-cors (Sanodiane, Scholl, Marvel, Vitry…) est à conseiller avec prudence en raison du risque d’hémorragie et de surinfection en cas de mauvaise utilisation. Elle est ainsi totalement proscrite chez les personnes à risque (diabétiques, personnes âgées ou à mouvements limités en amplitude…).
Prévenir
Pour éviter les récidives, les patients doivent porter des chaussures adaptées, soigner tout particulièrement les zones sensibles en les hydratant quotidiennement et en utilisant une pierre ponce, une râpe et une crème anticallosités (Akileïne, Keraderm, Pédi-Relax…).
L’utilisation ponctuelle de protecteurs peut être utile lorsque le pied est inhabituellement sollicité (longue marche, station debout prolongée, nouvelles chaussures…).
POUR APPROFONDIR : Ne pas confondre cors et verrues plantaires
Les verrues sont des tumeurs intraépidermiques bénignes dues aux Papillomavirus humains. Elles touchent près de 10 % de la population (enfants et jeunes adultes surtout).
Les verrues se transmettent par contact direct, par auto-inoculation ou par l’intermédiaire d’objets contaminés.
La période d’incubation est en moyenne de 2 à 3 mois. 30% des lésions se résorbent spontanément en 6 mois, 66 % en 2 ans et la plupart en 5 ans.
Comment les reconnaître ?
-#gt; Les verrues plantaires siègent au niveau de la zone d’appui du pied.
-#gt; Elles se présentent sous forme de masses blanchâtres creusant en profondeur, parfois ponctuées de fins capillaires et entourées d’un anneau hyperkératosique.
-#gt; Fermes, elles peuvent être plates ou saillantes, uniques ou multiples.
-#gt; La taille varie d’une tête d’aiguille à la grosseur d’une pièce de monnaie.
-#gt;Lorsqu’elles deviennent confluentes, ce sont des verrues mosaïques.
La plupart sont asymptomatiques mais peuvent devenir douloureuses ou gênantes en raison de leur taille, ou de leur localisation. Les verrues plantaires sont alors sensibles au pincement latéral et provoquent une douleur lancinante lors de la marche.
– A ne pas confondre avec
-#gt; Les callosités (douloureuses à la pression et sans vascularisation).
-#gt; Un corps étranger (écharde…).
-#gt; Un molluscum (petite papule hémisphérique, rosée, au centre déprimé), rare à cette localisation.
-#gt; D’autres tumeurs : nævus pigmentaire…
Les traitements
Les verrues plantaires ne sont pas systématiquement traitées. Souvent elles régressent spontanément au cours du temps (parfois en plusieurs années).
Le traitement n’est indiqué que si elles provoquent des douleurs, un inconfort et des problèmes posturaux. A l’heure actuelle, il n’existe aucun agent antiviral disponible. Les techniques reposent principalement sur l’élimination physique ou chimique de la lésion.
– Méthodes par destruction chimique
Représentés par des acides (salicylique, lactique, nitrique, phénique, mono- et trichloracétique, chlorhydrique, pyrogallique, chromique…), les kératolytiques sont employés sous forme d’onguents, de crayons, de solutions, de cristaux ou d’emplâtres. Appliqués de façon répétée, ils assurent la guérison sans douleur notable.
-#gt; L’acide salicylique et l’acide lactique sont les deux molécules de choix dans le traitement ambulatoire.
Moins caustiques que les autres acides, ils sont souvent associés dans les solutions verrucides et dispositifs proposés en automédication (Duofilm, Kérafilm, Nitrol, Le Diable, Transvercid…).
-#gt; La phytothérapie
Les sucs de la chélidoine (Chelidonium majus) et de certaines euphorbes (Euphorbia sylvatica et Euphorbia hermentiana) présentent des propriétés caustiques et verrucides.
Le thuya sous forme de teinture mère et l’argile en cataplasme sont également utilisés.
-#gt; Des kératolytiques oui, mais pas en cas de :
– verrues multiples ou de plus de 1 cm de diamètre ;
– inflammation, infection, saignements ;
– apparition rapide de verrues qui continuent à croître ;
– diabète, problèmes circulatoires périphériques ou immunodépression.
– Méthodes par destruction physique
Ces méthodes invasives sont surtout réservées aux dermatologues et aux podologues.
-#gt; La cryothérapie
C’est le traitement anti-verrues le plus couramment utilisé.
L’agent cryogénique (azote liquide, neige carbonique ou protoxyde d’azote) appliqué localement provoque une anoxie intracellulaire de la verrue et une thrombose intravasculaire consécutive. La verrue se trouve alors littéralement gelée.
La cryothérapie peut être douloureuse pendant et après le traitement.
A l’officine, CryoPharma est un aérosol utilisable à partir de quatre ans. Il diffuse de l’azote liquide à travers un tampon mousse.
-#gt; Le laser CO2
Cette technique est réservée aux verrues récalcitrantes. Elle détruit les cellules épidermiques infectées par bouillonnement et éclatement cellulaire. Douloureuse, elle est réalisée sous anesthésie locale et entraîne un handicap physique temporaire (deux à six semaines). Des récidives existent dans 20 % des cas.
-#gt; Le curetage chirurgical et l’électrochirurgie
Ces méthodes ne sont pratiquement plus utilisées dans le traitement des verrues plantaires en raison du grand nombre de récidives et de la présence de cicatrices au niveau des points d’appui souvent douloureuses à la marche, inesthétiques et kératosiques.
– Traitements per os
Souvent associés au traitement local, ils ont une action verrucide encore mal connue. Le magnésium et certaines souches homéopathiques (Thuya occidentalis, Nitricum acidum, Antimonium crudum, 3 granules de chaque 2 fois par jour) sont les plus couramment utilisés.
La prévention
Tout traitement pharmacologique doit être associé à des mesures d’hygiène pour éviter la contamination d’autres personnes et la réinfection.
Eviter de marcher pieds nus à la maison ou dans les lieux publics.
Porter des sandales aux abords des piscines et dans les douches.
Pour réduire le risque de prolifération, penser à se laver les mains après contact avec les verrues et désinfecter ou remplacer régulièrement le linge de toilette et les semelles internes des chaussures pour éviter les récidives.
EN PRATIQUE : LES PIEDS AU JOUR LE JOUR
AU COMPTOIR : « L’ongle de mon gros orteil me rentre dans la peau »
« Depuis deux jours, mon ongle est très douloureux. Il n’est pas infecté (je ne vois pas de pus s’écouler), mais la douleur est vive quand mon second orteil appuie dessus. Il y a quelques années, j’ai dû me faire opérer d’un ongle incarné. J’ai peur que cela recommence. Je n’ai vraiment pas de chance, parce qu’en plus mes pieds sont souvent fendillés. Que puis-je faire ? »
Votre réponse
« Eliminez tout d’abord les facteurs responsables de pression au niveau de votre orteil. Portez des chaussures confortables, pas trop serrées, ni trop hautes. Séparez les orteils qui se touchent à l’aide d’un séparateur ou d’une petite compresse pliée.
Evitez les chaussettes en matière synthétique qui favorisent la macération et risquent de provoquer une infection.
Contre l’inflammation, après un bain de pied chaud et l’application d’un antiseptique non coloré, recoupez l’ongle avec une pince spéciale adaptée, préalablement désinfectée à l’alcool à 90°. Contre la sécheresse de vos pieds, un seul mot d’ordre, hydratez ! Au fait, votre vaccination antitétanique est bien à jour ? »
L’ongle incarné
Conflit entre la plaque unguéale et les tissus cutanés adjacents, l’ongle incarné se manifeste par une simple gêne douloureuse jusqu’à l’effraction du sillon et l’infection. On parle alors de périonyxis et de paronychie aiguë.
La prise en charge du traitement de l’ongle incarné reste plutôt réservée aux médecins, chirurgiens ou pédicures. Vous pouvez cependant conseiller quelques mesures préventives et symptomatiques.
Souvent localisée au niveau du gros orteil, l’incarnation de l’ongle touche davantage les hommes que les femmes. Elle est le résultat d’une hypercourbure de l’ongle, mais elle peut également avoir pour origine le port de chaussures mal adaptées (trop étroites ou trop hautes) ou la coupe défectueuse de l’ongle qui laisse subsister un éperon qui s’enfonce dans les tissus adjacents. La technique à adopter est de couper l’ongle en évitant que les angles ne soient trop vifs. Pour cela, il ne faut pas hésiter à limer les côtés soigneusement sur 2 à 3 mm.
Sont également responsables les troubles trophiques (peau mince des enfants, des adolescents, des personnes âgées, diabétiques ou alitées ou au contraire hypertrophie du bourrelet périunguéal), les déformations osseuses des orteils et les troubles statiques : hallux valgus (déviation en dehors du gros orteil de l’articulation métatarsophalangienne), pied plat…
Il faut s’assurer que l’ongle incarné n’est pas consécutif à une pathologie sous-jacente (psoriasis, onychomycoses ou autres pathologies infectieuses) et qu’il ne s’agit pas :
– d’une onycholyse (décollement de l’ongle par rupture de ses attaches) ;
– d’une onychomadèse (décollement de l’ongle au niveau de la matrice) ;
– d’une hyperkératose sous-unguéale.
Quand orienter vers la consultation ?
– Le diagnostic n’est pas sûr et il y a suspicion de pathologies associées.
– Il y a présence d’inflammation importante et/ou d’infection.
– Il y a récidive.
BIEN CHOISIR SES CHAUSSURESChoisir des chaussures ni trop souples, ni trop rigides, avec un talon de 3 cm environ et dont la largeur respecte la forme du pied. Pour cela, tracer le contour du pied sur une feuille de papier et comparer le tracé avec la chaussure. Celle-ci doit recouvrir entièrement l’empreinte et non le contraire.Soin des pieds secs
L’eau calcaire, les frottements, le froid, les traumatismes peuvent perturber l’équilibre hydrolipidique naturel de la peau des pieds. La peau se déshydrate, on parle alors de xérose.
Localisée au niveau des points d’appui (talon, plante, bords externes du pied), la sécheresse se traduit par l’apparition de plaques calleuses localisées, de fendillements, de crevasses parfois prurigineuses et pouvant s’infecter.
Les traitements
– L’objectif : préserver le film hydrolipidique de la peau et éviter l’apparition d’hyperkératoses.
Pierre ponce, crèmes de gommage et crèmes hydratantes viendront à bout des pieds secs.
– Les crèmes hydratantes
Composées d’actifs filmogènes, de restructurants, de vitamines, d’humectants, les crèmes hydratantes ont pour mission d’améliorer la rétention d’eau au niveau du stratum corneum.
Elles s’appliquent matin et/ou soir du bout des doigts, jusqu’à complète absorption en insistant plus particulièrement sur le coussin plantaire et le talon.
– Les crèmes exfoliantes
Les soins exfoliants composés de kératolytiques ne s’appliquent qu’une à deux fois par semaine sur une peau propre et sèche, en prenant soin d’éviter les zones fendillées et crevassées.
Soin des pieds fatigués
Piétinements, chaussures neuves ou trop serrées, station debout prolongée, longue marche… autant de raisons pour que les pieds soient gonflés et fatigués.
Pour les soulager, diverses formules existent sur le marché : sprays, sels pour bains de pieds, gels et crèmes.
-#gt; A base d’actifs apaisants, rafraîchissants, décongestionnants et/ou actifs sur la circulation, ces soins apportent un bien-être immédiat. Ils peuvent s’utiliser matin et soir pour activer la circulation sanguine. Bien insister sur la voûte plantaire et les chevilles.
-#gt; Les pieds peuvent aussi être plongés 10 à 20 minutes dans un bain d’eau tiède contenant une poignée de sels relaxants qui permettent de préparer aux soins antifatigue.
-#gt; Les gels, crèmes, sprays sont appliqués en massage, en débutant de l’extrémité des doigts de pied et en remontant vers la cheville.
POUR APPROFONDIR : Le pied du diabétique
Le diabète diminue la sensibilité à la douleur, au froid et au chaud. Une simple coupure, piqûre ou ampoule peut avoir de graves conséquences : mal perforant plantaire, nécrose, amputation…
L’hyperglycémie chronique provoque des macroangiopathies (artériosclérose, athérosclérose), des microangiopathies et des troubles neurologiques auxquels peut s’ajouter l’infection.
Les atteintes du pieds sont une des plus grandes causes de morbidité et de mortalité du diabète : 20 % des diabétiques hospitalisés le sont pour des lésions aux pieds et 70 % des amputations sont pratiquées chez les patients diabétiques.
Les mesures à prendre
-#gt; Examen régulier des pieds avec l’aide d’une tierce personne ou d’un miroir.
-#gt; Ne jamais marcher pieds nus.
-#gt; Lavage quotidien à l’eau tiède et au savon de Marseille, séchage soigneux, surtout entre les orteils pour éviter la macération et l’apparition de mycoses.
-#gt; Application quotidienne d’une crème hydratante en cas de pieds secs.
-#gt; Ne pas utiliser d’objets blessants (ciseaux pointus, coupe-cors…).
-#gt; Ne pas faire de bains de pieds prolongés.
-#gt; Jamais de bouillotte même en cas de froid aux pieds.
-#gt; Ne pas avoir recours aux coricides en cas de callosités. Leur préférer les soins du pédicure.
-#gt; Porter des chaussures adaptées (voir encadré p. 6) et, dans la journée, changer de paires de chaussettes (en coton ou en laine) en cas de transpiration excessive. Eviter toutefois les modèles à élastiques qui serrent les mollets.
EN PRATIQUE : LES AMPOULES
AU COMPTOIR : « J’ai une ampoule avec mes nouvelles chaussures »
« Je viens de m’acheter de nouvelles chaussures, je les ai portées une demi-journée et voici que j’ai sur le talon une grosse ampoule qui me gêne quand je marche. Je meurs d’envie de la percer, mais je préfère tout de même vous demander votre avis avant de faire une bêtise. »
Votre réponse
« Vous avez bien fait de patienter car il est préférable de ne pas percer l’ampoule. Je vous conseille de la recouvrir d’un pansement protecteur (le fameux hydrocolloïde) en attendant qu’elle se résorbe d’elle-même.
Si l’ampoule est vraiment très volumineuse et qu’elle vous gêne dans vos activités, vous pouvez exceptionnellement la percer à l’aide d’une aiguille préalablement désinfectée à l’alcool à 90°.
Une fois le liquide évacué, procédez au nettoyage minutieux de la plaie à l’aide d’eau et de savon suivi de l’application d’un antiseptique. Laissez sécher et protégez ensuite la plaie avec un pansement hydrocolloïde qui accélérera le phénomène de cicatrisation. Pensez quand même à bien surveiller le moindre signe d’infection c’est-à-dire chaleur, rougeur, douleur, oedème… »
Physiopathologie
Les ampoules ou phlyctènes apparaissent lorsque la peau du pied est soumise à des frottements, pressions et cisaillements anormaux et répétés. Elles sont localisées généralement au niveau des points de friction entre le pied et la chaussure. On les retrouve ainsi fréquemment sur la face postérieure du talon, au niveau des premier et cinquième orteils et parfois même au niveau des espaces interdigitaux lorsque les chaussures portées sont trop étroites. La couche cornée se désolidarise du reste de l’épiderme. Dans un premier temps apparaît une boursouflure remplie de liquide séreux. La peau est rouge. Si les frottements deviennent récurrents, une sensation de brûlure apparaît.
La cloque peut alors se rompre, laissant apparaître une zone rose vif, suintante et très douloureuse.
Les pansements protecteurs et cicatrisants
Les pansements hydrocolloïdes (Tricostéril, Urgoactiv, Compeed, Scholl) et les pansements hydrogels (Saul’Action, Spenco) protègent efficacement des pressions et des frictions et soulagent immédiatement la douleur. Ils stimulent le processus naturel de cicatrisation.
– Mode d’emploi des pansements hydrocolloïdes
La plaie avant d’être recouverte doit être soigneusement nettoyée au sérum physiologique ou à l’eau puis à l’aide d’antiseptiques. Insuffisamment désinfectée, elle peut macérer et se surinfecter.
-#gt; Choisir la bonne taille
Le pansement idéal doit recouvrir largement la peau saine.
Il ne faut jamais redécouper un pansement hydrocolloïde.
-#gt; Le faire adhérer
Pour une meilleure adhérence, le pansement doit être réchauffé quelques instants dans la main.
Après la pose, il doit être maintenu pendant une minute en le lissant sur toute sa surface.
-#gt; Le garder
Garder le pansement jusqu’à saturation ou lorsque celui ci se décolle de lui même.
-#gt; Le retirer
Pour éviter d’endommager la toute nouvelle cicatrice au moment du décollement, il faut tirer sur les bords opposés du pansement et parallèlement à la peau. Le pansement s’étire doucement et préserve les nouveaux tissus.
– Avantages
La cicatrisation est assurée beaucoup plus rapidement qu’avec des pansements classiques. Elle est de plus réalisée dans des conditions optimales.
La plaie est isolée, protégée et guérit dans les meilleures conditions.
– Inconvénients
Ils ne peuvent pas être proposés en cas :
– de plaies surinfectées,
– de mycoses,
– d’artériopathie sévère,
– de plaie diabétique,
– d’allergie à l’adhésif.
Certains effets secondaires peuvent apparaître après la pose de pansements hydrocolloïdes : macération, formation d’odeur, allergie à l’un des composants et possible eczématisation de la peau périlésionnelle.
Il est alors obligatoire de retirer le pansement et de traiter rapidement. Un avis médical est souvent nécessaire.
Les accessoires antifrottements
En mousse ou en gel de silicone, ils sont destinés à isoler les pieds des frottements. Sont rangés dans cette catégorie le Kit antiampoules et antifrottements Scholl qui est une plaque adhésive en mousse, prédécoupée ; le pansement Epitact Md à l’épithélium 27, une coiffe protectrice en gel de silicone ; Digitube (Epitact, Saul’Action), qui est là encore une coiffe protectrice en gel de silicone qui amortit la douleur lors des pressions.
Les conseils
-#gt; Avant tout, choisir des chaussures confortables, suffisamment larges et souples.
-#gt; Eviter de porter des chaussettes trop grandes ou trop épaisses.
-#gt; Les préférer en coton.
-#gt; A la moindre rougeur, poser un pansement protecteur.
-#gt; En cas de pratique sportive ou de longues marches, enduire ses pieds d’un corps gras ou d’une pommade antifrottements nourrissante et lubrifiante type Nok.
POUR APPROFONDIR : Le mode d’action des hydrocolloïdes
LE MÉCANISME DE CICATRISATION SOUS PANSEMENT HYDROCOLLOÏDELes différentes étapes chronologiques-#gt; Autodétersion de la plaie par les macrophages-#gt; Multiplication cellulaire-#gt; Stimulation de la synthèse du collagène et de l’élastine (formation de tissu conjonctif)-#gt; Maturation tissulaire et épidermisationLes pansements hydrocolloïdes proposés dans le traitement des ampoules sont directement issus des techniques de cicatrisation employées pour soigner les escarres.
Leur principe est de protéger la plaie des agressions extérieures et de la maintenir dans un environnement chaud et humide propre à favoriser la cicatrisation.
Composition et caractéristiques physiques
Les pansements hydrocolloïdes sont composés de deux couches.
La première couche est directement en contact avec la plaie. Elle est composée d’une matrice hydrophobe adhésive en élastomère et d’une sous-couche de molécules hydrophiles (carboxyméthylcellulose, pectine, gélatine ou polyisobutylène). Ces particules, au contact des exsudats, vont se transformer en un gel chaud et humide, protecteur et absorbant. Une couche externe recouvre la première couche et assure la protection de la plaie. Composée d’un film de polyuréthanne étanche, elle assure les échanges gazeux et isole la plaie des bactéries.
Propriétés et mode d’action
Les pansements hydrocolloïdes par leur structure particulière réunissent toutes les conditions favorables à la cicatrisation.
-#gt; La plaie se trouve protégée et isolée des agressions extérieures (eau, bactéries…).
-#gt; Les particules hydrophiles du pansement vont former au contact de la plaie un gel protecteur et amortissant.
-#gt; Les exsudats et les débris fibrineux sont absorbés et drainés.
-#gt; La plaie est maintenue dans un milieu chaud et humide propice et le pH environnant, légèrement acide, confère aux pansements hydrocolloïdes des propriétés bactériostatiques.
Les pansements hydrocolloïdes, possédant leur propre pouvoir cicatrisant, favorisent le bourgeonnement et l’épithélialisation, permettant alors au phénomène de cicatrisation de débuter.
EN PRATIQUE : LES MYCOSES ET LE PIED D’ATHLÈTE
AU COMPTOIR : « J’ai les pieds qui me démangent, surtout entre les orteils »
« En examinant mes pieds hier soir, j’ai remarqué que la peau entre l’avant-dernier orteil et le petit était rouge, malodorante, qu’elle pelait et que du liquide s’échappait. En plus, cela me démange beaucoup. L’ongle et le reste du pied ne sont pas touchés. J’ai fait un bain de pieds, mais ce matin c’est toujours pareil. »
Votre réponse
« Vos symptômes correspondent aux signes d’une mycose que l’on appelle pied d’athlète. Le champignon se développe quand il se trouve dans un milieu humide et chaud, des chaussures fermées par exemple. Ce n’est pas grave, mais on l’attrape très facilement. Le traitement passe en premier lieu par l’adoption de règles simples. »
Comment reconnaître un pied d’athlète ?
La plus commune des infections fongiques touche près de 50 % des habitants des pays industrialisés, au moins une fois dans leur vie. Le champignon en cause peut être un candida ou un dermatophyte. En effet, les mycoses superficielles plantaires sont majoritairement dues à deux groupes d’agents pathogènes : les dermatophytes et les levures.
– Les dermatophytes
-#gt; Les dermatophytes sont des organismes parasites pathogènes qui colonisent la peau et les phanères (jamais les muqueuses) et se développent en se nourrissant de la kératine.
-#gt; Trois espèces principales sont responsables : Trichophyton rubrum, Trichophyton mentagrophytes et Epidermophyton flocossum.
– Les levures
-#gt; Les levures (principalement Candida albicans) sont présentes sous forme saprophyte. Elles se développent dans les zones de plis et deviennent pathogènes sous l’influence de facteurs physiologiques (grossesse, bas âge…), pathologiques (diabète…) ou iatrogènes (antibiothérapie, corticothérapie…).
-#gt; L’intertrigo interdigitoplantaire candidosique reste difficile à différencier d’une dermatophytose.
– Le pied d’athlète
Le pied d’athlète est plus fréquent chez les hommes que chez les femmes et son incidence augmente durant l’été et sous les climats tropicaux.
-#gt; Lésions et symptômes
– Le plus souvent, atteinte unilatérale du 4e espace interdigital et parfois atteinte plantaire (talon et face plantaire des orteils).
– Desquamations blanchâtres en forme de collerette sur fond épidermique érythémateux et parfois suintant dans les formes plus graves.
– Fissures plus ou moins douloureuses.
– Prurit, inflammation, odeur fétide.
Les règles de base font appel aux conseils d’hygiène à rappeler systématiquement. Elles s’accompagnent de la délivrance d’un traitement local antifongique.
En cas de maladie (diabète, artériosclérose…), chez les sujets immunodéprimés ou si la mycose est étendue au reste du pied ou aux ongles, une consultation médicale est nécessaire.
Les conseils d’hygiène
-#gt; Se laver les pieds tous les jours avec un savon doux ou alcalin.
-#gt; Eviter les bains de pieds prolongés qui favorisent la macération et sécher soigneusement la peau en insistant entre les orteils. Au besoin, utiliser des mouchoirs en papier voire la chaleur d’un sèche-cheveux.
-#gt; Eviter les chaussures fermées, serrées (chaussures de sport…) ou en plastique au profit de chaussures en cuir aérées ou de sandales. Ne pas porter plus de 24 heures les mêmes chaussures.
-#gt; Changer régulièrement de chaussettes (plusieurs fois par jour en cas de transpiration excessive) et les choisir en coton plutôt qu’en matières synthétiques.
-#gt; Eviter de marcher pieds nus dans la maison ou dans les lieux publics pour ne pas contaminer d’autres personnes et se réinfecter.
-#gt; Le linge de toilette et les serviettes doivent être changés tous les jours et réservés à l’usage unique des pieds.
Le traitement local
Le traitement vise trois objectifs : l’éradication du germe pathogène, la guérison et l’absence de récidive.
Dans tous les cas, il faut traiter tous les foyers d’infection, supprimer les facteurs favorisants et éradiquer la source de contamination.
Le traitement local est efficace dans la majorité des mycoses superficielles (80 à 90 % des cas). Il doit être appliqué sur la lésion après toilette et séchage.
Le choix de la présentation locale est orienté par la localisation et l’aspect de la mycose.
-#gt; Les lotions, crèmes et poudres sont choisies pour le traitement des mycoses des plis.
-#gt; Les pommades sont appliquées sur les lésions sèches.
-#gt; Les crèmes sont plutôt destinées aux lésions suintantes.
Deux applications par jour sont nécessaires, pendant deux à quatre semaines au moins.
Le traitement doit être poursuivi pendant les deux semaines qui suivent la guérison afin d’éviter tout risque de rechute.
Les chaussures, véritables foyers de champignons, devront être également décontaminées à l’aide de la poudre au moins une fois par semaine.
En cas de transpiration et de macération importantes, l’application du produit antifongique peut être précédée par celle de topiques astringents à base de sels d’aluminium.
Si aucune amélioration n’est constatée malgré le traitement et les mesures conseillées, si la mycose s’étend ou récidive régulièrement, le traitement topique peut nécessiter l’ajout de médicaments per os. Cela requiert obligatoirement une consultation médicale.
Quel antifongique choisir ?
Les antifongiques à large spectre sont actifs sur les dermatophytes et les candidoses. Ils comprennent les dérivés imidazolés (éconazole, fenticonazole, isoconazole, miconazole, sertaconazole) et la ciclopiroxolamine. Ils exercent leur activité fongicide et fongistatique en inhibant la synthèse de l’ergostérol, composant de la membrane cytoplasmique des cellules du champignon.
Ils peuvent entraîner une irritation, un érythème ou un prurit.
– Les topiques antidermatophytiques exclusifs
Ils sont représentés par l’acide undécylénique (Mycodécyl) et le tolnaftate (Sporiline). Une irritation peut parfois survenir lors de leur application.
– Les topiques anticandidosiques exclusifs comme la solution de Millian ont l’inconvénient de provoquer une coloration persistante. Elle peut être employée chez le nouveau-né.
POUR APPROFONDIR : Transpiration et hyperhidrose
La sueur assure la thermorégulation et l’élimination des déchets (urée, acides organiques). Elle confère à la peau un pH acide et assure une activité antiseptique. Composée d’acide lactique, d’urée et d’acides aminés (substances au pouvoir hydratant), elle protège les pieds du dessèchement. Sous l’influence de facteurs physiologiques (stress, troubles endocriniens…) ou mécaniques (chaussettes synthétiques, chaussures fermées…), la transpiration peut devenir excessive : c’est l’hyperhidrose ou éphidrose. Les matières organiques de la sueur se décomposent en libérant de mauvaises odeurs : il s’agit de la bromhidrose. La sécrétion surabondante de sueur provoque la macération de la peau, surtout dans les espaces interdigitaux mal aérés. La peau se crevasse et devient plus sensible aux germes pathogènes.
Agir contre la moiteur
Une hygiène rigoureuse des pieds est indispensable pour réduire au maximum le phénomène de macération et les risques de mycoses et d’infection.
Pour cela, toilette au savon doux et bains de pieds à l’eau tiède une à deux fois par jour.
Changer quotidiennement de chaussettes en coton ou en laine.
Porter des chaussures en cuir, si possible ouvertes.
Dans la journée, si la transpiration est très abondante, changer de paire de chaussures ; ne les remettre seulement qu’une fois l’humidité partie.
Agir contre les odeurs
– Les déodorants sous forme de solutions ou de crèmes peuvent être appliqués quotidiennement sur pieds lavés et bien séchés en insistant sur les orteils.
– Les déodorants antibactériens (acide undécylénique, triclocarban, triclosan, ammoniums quaternaires) stabilisent la flore bactérienne locale et bloquent le phénomène de dégradation responsables des odeurs.
– Les déodorants capteurs d’odeurs (amidon, talc, résine échangeuse d’ions) et chélateurs d’odeurs (complexe cuivrique et zincique) absorbent l’humidité et certaines molécules volatiles d’odeur désagréable.
– Les déodorants antioxydants réduisent la production d’acides gras odorants.
– Les déodorants inhibiteurs enzymatiques (sels de l’acide malonique) suppriment les phénomènes de fermentation et de dégradation.
– Les antitranspirants régulent la sudation sans la stopper. Ils sont appliqués soit tous les jours, soit plusieurs fois par semaine.
A base de formol, de méthénamine, de glutaraldéhyde, d’acides tanniques ou de sels d’aluminium, ils agissent en rétrécissant le diamètre des canaux excréteurs et en réduisant le flux de sueur.
COMMUNIQUEZ ! LES SOINS DES PIEDS
DES IDÉES DE VITRINES
LA CONCEPTION EN IMAGES : METTRE LE PIED SUR UN PIÉDESTALLe pied, encore un peu tabou, reste le plus souvent caché. Il est parfois difficile d’en parler et encore plus de le montrer. Communiquer sur le pied n’est pas forcément une sinécure.
La vitrine « nuages »
Cette vitrine obéit à un seul mot d’ordre : la légèreté. Elle est conçue autour de la thématique des nuages et du ciel bleu. A dominante bleu clair, elle fait la part belle à l’exposition des produits présentés sur trois plots.
Le plot « pieds secs » est symbolisé par la présence d’un soleil. Le plot « cors, durillons, oignons, oeil-de-perdrix » est surmonté d’un éclair. Quant au plot « transpiration », c’est un nuage de pluie qui délimite son espace.
Au sol, n’hésitez pas à réaliser des traces de pas qui convergent vers les plots. Elles seront faites avec de la pâte à modeler ou de la peinture au pochoir.
Les nuages seront fabriqués dans du coton ou du molleton.
La vitrine « devinette »
Misez sur la simplicité pour cette vitrine conçue comme une devinette.
Recyclez un ancien panneau recouvert d’un papier blanc ou d’un tissu opaque et uni. Il sera orné d’un gigantesque point d’interrogation (rouge) accompagné du texte suivant : « Qui… s’échauffe… s’assèche… peut se déformer ? »
Sur un second panneau tendu de papier ou de tissu rouge, figurera un énorme point d’exclamation blanc et le texte : « Réponse : le pied. »
DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Ne laissez pas les gondoles à Venise
Jouez la carte de la saisonnalité pour mettre en avant les soins des pieds. L’un des endroits offrant le plus de visibilité est la gondole qui favorise l’achat d’impulsion.
– Au retour des beaux jours et de la chaleur, disposez votre choix de déodorants, crèmes antitranspirantes, talcs absorbants…
– L’hiver, présentez les crèmes pour pieds secs.
– Sur la thématique de la randonnée, disposez-y les sels de bains délassants, les produits pour ampoules, les pansements protecteurs…
Il est impératif de créer un effet de masse sur les gondoles. N’hésitez pas non plus à mettre en avant vos offres commerciales : « lots de 2 »…
Vous pouvez utiliser les cartons nuages de la vitrine à plus petite échelle pour délimiter vos gammes en fonction du besoin :
– Pieds secs : hydrater.
– Pieds fatigués : relaxer.
– Transpiration : moduler.
– Dans le cadre d’une présentation en linéaire
-#gt; Vous pouvez choisir d’installer les produits pour les pieds parmi d’autres produits pour le corps classés en fonction de leur domaine d’action ou de consacrer un espace entièrement dévolu aux pieds. Il sera balisé par une signalétique claire : pieds secs, transpiration, relaxation, déodorants, soins des diabétiques, sportifs, cors-ampoules-durillons, accessoires. Sans oublier les semelles et les chaussures.
Veillez cependant à ne pas placer en libre accès des médicaments disposant d’une AMM. Si vous le pouvez, des testeurs ou l’offre d’échantillons seront les bienvenus.
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Pour que les diabétiques prennent leurs pieds en main
Les clients dont la pathologie est chronique imaginent trop souvent que s’ils suivent leur traitement, tout ira bien. Malheureusement, ils en oublient parfois de respecter les mesures hygiénodiététiques pourtant indispensables, par ignorance ou par lassitude. Le fait simplement d’aborder le sujet les ennuie prodigieusement. Les soins des pieds chez les diabétiques en sont l’exemple type.
Trouver le bon moment pour aborder le sujet
Le plus simple est évidemment le moment où votre patient se plaint d’une blessure qui cicatrise mal. Seulement voilà, n’est-ce pas déjà un peu tard pour en parler ?
Le meilleur moment est certainement lors du renouvellement de son ordonnance. Il vous suffit alors pour aborder le sujet de dire : « Votre traitement vous convient-il toujours aussi bien ? », « Alors ça y est, avec ce traitement, votre taux de sucre est enfin stabilisé ? », « Tout va bien, pas d’autres soucis ? »
Ces simples phrases peuvent vous apprendre bien des choses sur le comportement de votre client, sur son régime, ses maladies ou ses « bobos ».
Trouver le bon ton
Le ton du conseil ne doit être ni autoritaire (« Si vous ne faites pas ça… »), ni alarmiste (« Attention, c’est dangereux ! »), ni paternaliste (« Vous savez, je serais content que vous fassiez ça »). Votre conseil se doit d’être informatif et basé sur un raisonnement et sur des faits. Par exemple, si vous souhaitez que votre client améliore les soins de ses pieds en utilisant des produits adaptés, sachez le convaincre que sa pathologie le rend plus sensible aux infections, surtout des membres inférieurs, et que la meilleure des préventions est le suivi de règles simples, comme d’éviter d’utiliser des ciseaux pointus, d’hydrater pour éviter la formation de corne ou de crevasse. Vous devez donner des conseils pratiques simples faciles à mettre en oeuvre de façon immédiate.
Trouver une aide dans l’écrit
Vous pouvez employer un support technique comme une brochure sur les soins de pieds des diabétiques. L’attention de votre interlocuteur sera améliorée par l’apport du texte et de l’image. Les personnes âgées sont culturellement plus sensibles à l’écrit qu’à l’oral. Ce qui est écrit les rassure. Il leur est plus facile de relire que de faire répéter. Nous imposons notre rythme à la lecture, pas au débit vocal d’une tierce personne. Pour chacun l’image renforce le discours en lui permettant de se fixer sur une réalité en évitant une longue description. C’est le fameux : « un dessin vaut mieux qu’un long discours ».
DOCUMENTEZ-VOUS
ASSOCIATION
Fédération nationale des podologues
17, rue de l’Echiquier, 75010 Paris. Tél. : 01 44 79 90 91. Fax : 01 44 79 08 02. http://www.fnp-online.org/pages/pied.html
La Fédération nationale des podologues est une organisation syndicale professionnelle. Elle a entre autres pour vocation la défense des intérêts du patient, l’amélioration de la qualité des soins, la sécurité. Elle participe également à la recherche d’une harmonisation des pratiques. Son site propose des informations accessibles aux patients. L’espace « questions-réponses » propose des solutions à des cas cliniques ainsi que l’incontournable dossier sur la santé des pieds.
INTERNET
Tout sur la podologie
Ce site animé par des podologues et médecins bénévoles est le portail de référence de la podologie. Il s’adresse aux professionnels et aux particuliers. Informations sur les traitements, les pathologies, les études et les soins, vous y trouverez des rappels anatomiques, de nombreux conseils complémentaires, les textes juridiques et du Journal officiel.
LIVRES
La podologie pour le pharmacien orthésiste : les orthèses plantaires
Jacques Callanquin et P r Pierre Labrude, « Abrégés Masson »
Cet ouvrage rassemble les connaissances nécessaires à l’exercice de la podologie. Il propose des notions théoriques, pratiques et plus de cent illustrations. On y trouve notamment un développement des particularités du pied du diabétique, et un vaste chapitre consacré à la podologie à l’officine détaille largement la réalisation des orthèses plantaires.
Le collodion
De consistance sirupeuse, incolore ou faiblement opalin, très inflammable (car contenant de l’alcool absolu et de l’éther rectifié), le collodion laisse après évaporation une pellicule incolore et adhérente. Il doit être conservé en flacon bien bouché, loin de toute source de chaleur. Il est dit élastique quand il contient de l’huile de ricin. Le collodion élastique sert à préparer le collodion salicylé. Ce caustique léger des cors et verrues renferme de l’acide salicylique. Quelques gouttes d’éther alcoolisé sont nécessaires pour solubiliser l’acide salicylique. Ajouter ensuite le collodion et agiter jusqu’à dissolution.
Les kératolytiques au quotidien
Ramollir et nettoyer la peau par un bain de pied (10 à 15 minutes), puis bien sécher avant la pose du kératolytique.
Protéger le pourtour de la lésion par une rondelle évidée couvrant la peau saine ou par un vernis (vernis protecteur Cochon, Verlim…)
Appliquer la solution goutte par goutte sur la lésion en attendant que la solution sèche entre chaque goutte.
Veiller à ne pas déborder sur la peau saine ou rincer immédiatement le cas échéant.
Envelopper d’un pansement protecteur et/ou occlusif.
Dans le cas où le kératolytique se présente sous forme de pansement, vérifier son adéquation (ni trop grand, ni trop petit). Adapter la durée de la pose journalière du kératolytique en fonction de l’activité : l’excès de frottements peut déplacer le pansement qui se trouve alors en contact avec la peau saine. Dans ce cas, préférer le port seul de protecteur.
Renouveler l’application tous les jours jusqu’à disparition complète de la lésion (entre 10 et 14 jours), en prenant soin d’éliminer les peaux mortes à l’aide d’une pierre ponce ou d’une râpe.
Attention aux engelures !
Dues aux frottements, au froid, à l’humidité et à une déficience de la circulation périphérique (syndrome de Raynaud), les engelures donnent des douleurs à type de brûlures. Le port de chaussures à semelles épaisses et imperméables, de chaussettes ou de collants chauds les prévient.
Afin de stimuler la circulation sanguine locale, les patients doivent se frictionner énergiquement les pieds puis les masser avec une crème « antifroid » à base de capsicine. Autre astuce, alterner le soir des bains de pieds chauds et froids.
Il faut en revanche éviter de se réchauffer les pieds en les posant sur un radiateur ou une bouillotte.
Quand consulter ?
Ampoules multiples et/ou volumineuses.
Ampoules infectées et non jugulées par les moyens habituels.
Chez les sujets à risque (diabétiques, immunodéprimés, artéritiques…).
Vaccination antitétanique non à jour.
Trois choses à ne pas faire
Percer l’ampoule, car il y a un risque de créer une infection.
Appliquer des pansements non adhérents, classiques, qui risquent d’entretenir le phénomène de frottements.
Changer de pansement hydrocolloïde tous les jours et risquer ainsi de perturber le phénomène de cicatrisation.
Antiseptiques et antimycosiques
Les ammoniums quaternaires (Sterlane, Cetavlon…), les dérivés halogénés (Bétadine, Dakin…), l’alcool, les dérivés phénoliques (Cytéal), la chlorhexidine (Septéal, Diaseptyl…) et les colorants (bleu de méthylène, éosine…) ont une activité fongistatique sur les candidoses et dermatophytoses superficielles.
L’ionophorèse
Seule l’ionophorèse permet de réduire de façon prolongée l’hyperhydrose en obstruant presque totalement les glandes sudoripares.
Son principe consiste à utiliser un courant émis par un générateur, l’eau du robinet servant de conducteur entre le bac-électrode et la peau du sujet. Le patient met ses pieds dans le bac, de l’eau est versée et le potentiomètre est lentement tourné jusqu’à atteindre l’intensité optimale (sensations de picotements ou d’inconfort).
Sept à huit séances sont nécessaires le premier mois. Chaque séance dure 20 minutes. Le traitement n’est que symptomatique. Une reprise de sudation recommande de pratiquer une cure d’entretien qui dure en moyenne de 3 semaines à 3 mois. Cette méthode est contre-indiquée pour les porteurs de pacemaker.
Les mots à ne pas dire
Si vous êtes tenté de dire, à bout d’argument, « Moi, ce que je vous en dis… », vous avouez implicitement votre découragement. Faut-il pour autant capituler? Non, il faut juste provisoirement abandonner pour ne pas perdre un temps précieux. Laissez la porte ouverte au dialogue en disant : « Je suis désolé. Je n’ai pas aujourd’hui la solution à votre problème. Je reste tout de même à votre disposition. »
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