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EN PRATIQUE : LA TOUX GRASSE
AU COMPTOIR : « Avec ce refroidissement, je tousse énormément depuis cinq jours »
QUE FAIRE FACE À UNE TOUX GRASSE ?« J’ai envie de cracher, comme si j’avais des glaires dans les poumons que je n’arrive pas à expulser. Je tousse toute la journée et encore plus au réveil et après avoir fumé. Je sais que le tabac ne favorise pas la guérison mais je ne peux me passer de mes quinze cigarettes quotidiennes. Heureusement, je n’ai ni fièvre ni maux de tête. Avec cette toux qui m’agace, ce serait le bouquet ! »
Votre réponse
« Votre toux est grasse, c’est un phénomène naturel de défense des voies respiratoires qu’il ne faut surtout pas contrarier. C’est pourquoi vous allez prendre une cuillère à soupe à la fin des trois repas de ce sirop expectorant. Il ne bloque pas la toux. Au contraire, il favorise l’élimination des mucosités et libère ainsi les voies aériennes.
S’il n y a pas d’amélioration des signes d’ici cinq à six jours, consultez votre médecin traitant. »
Quel expectorant choisir ?
Mucolytiques, mucorégulateurs, fluidifiants se partagent le traitement des toux grasses.
Le choix du principe actif dépend de l’aspect des mucosités
Lorsque celles-ci sont très visqueuses : acétylcystéine (mucolytique pur) ou carbocistéine (mucorégulateur).
Si elles sont plus fluides : la carbocistéine s’impose car en tant que mucorégulateur elle peut réduire la viscosité d’un mucus épais, mais aussi augmenter celle de sécrétions trop fluides.
Le choix du principe actif est fonction de l’état de santé du malade
– Si celui-ci présente un antécédent d’ulcère gastrique, préférer les fluidifiants (terpine, sulfogaïacol, guaïfénésine, Hedera helix), carbocistéine et acétylcystéine étant contre-indiquées.
Les précautions à prendre
– En aucun cas le sirop ne doit être pris le soir au coucher. Les sécrétions risquent alors de s’accumuler et d’inonder les bronches durant le sommeil.
– En cas de diabète ou de régime hypoglucidique, tenir compte de la teneur en saccharose des sirops et donc préférer les spécialités non sucrées (sirop sans sucre ou comprimés à sucer).
– En cas de prise concomitante de médicaments pouvant induire une somnolence (dépresseurs du système nerveux central) ou un effet antabuse (disulfirame), déconseiller les sirops contenant de l’alcool qui risquent de potentialiser leurs effets indésirables.
– En cas de sensibilité gastrique, préconiser la prise du traitement à la fin des repas.
5 règles d’hygiène à respecter
-#gt; Arrêter, ou au moins diminuer la consommation de tabac.
-#gt; Assurer une bonne humidification de l’atmosphère car l’air sec diminue l’activité ciliaire bronchique.
-#gt; Eviter les changements brusques de température.
-#gt; Boire régulièrement des boissons chaudes (lait sucré, infusions).
-#gt; Dormir la tête surélevée.
Des adjuvants thérapeutiques
L’écoulement rhinopharyngé postérieur est l’une des causes principales de l’entretien de la toux grasse.
Rappeler l’intérêt du mouchage et l’utilisation de sérum physiologique ou de solutions d’eau de mer stériles (Physiomer, Stérimar, Humex…).
Les inhalations ou les suppositoires à base d’eucalyptol (Eucalyptine Lebrun, Trophirès…) peuvent éviter la survenue d’une surinfection grâce à leurs propriétés antiseptiques.
POUR APPROFONDIR : Le mode d’action des mucorégulateurs, des mucolytiques et des fluidifiants
LA MUQUEUSE BRONCHIQUEFRANCK L’HERMITTEMucolytiques, mucorégulateurs, fluidifiants, que cachent ces termes ? Les molécules sont-elles si différentes les unes des autres ? Détail des modes d’action.
Les mucolytiques vrais
Les dérivés de l’acétylcystéine ont un effet qui repose sur la propriété que possède la molécule de scinder les ponts disulfures intra- ou intermoléculaires des protéines du mucus présentes dans la phase gel (voir ci-dessus). La viscosité et l’élasticité des sécrétions bronchiques diminuant, leur expectoration devient plus facile.
Les mucorégulateurs
Ces dérivés de la carbocistéine ont deux niveaux d’action. D’une part, ils agissent sur la phase gel du mucus, vraisemblablement en rompant les ponts disulfures des glycoprotéines, favorisant alors l’élimination des sécrétions (soit par expectoration sous forme de crachats, soit par élimination par les selles chez les bébés incapables de cracher).
D’autre part, ils stimulent la synthèse de sialomucines qui inhibent l’action de facteurs inflammatoires et spasmogènes que sont les kinines et qui, associées aux immunoglobulines A, rétablissent la viscosité et l’élasticité du mucus.
Les fluidifiants
Encore appelés agents hydratants, la guaïfénésine, le sulfogaïacol, la terpine et les dérivés de la terpine agissent sur la phase sol (voir ci-dessus) du mucus. Ils ont pour propriété d’augmenter la sécrétion séreuse bronchique directement ou indirectement par stimulation vagale de la sécrétion gastrique. L’eau de la muqueuse, par effet osmotique, est alors attirée à la surface. Les mucosités ainsi hydratées sont dès lors plus facilement transportées par les cils bronchiques et donc expectorées.
EN PRATIQUE : LA TOUX SÈCHE
AU COMPTOIR : « Je suis pris de quintes de toux qui m’empêchent de m’endormir »
PRISE EN CHARGE D’UNE TOUX SÈCHE« Depuis hier matin, je tousse et j’ai la gorge irritée. Je n’ai pas le nez qui coule, pas de crachats qui me gênent dans les bronches ni de fièvre mais, dès que je m’allonge, je tousse sans pouvoir m’arrêter. Du coup, je ne dors pas bien et je suis fatigué durant la journée pour travailler sur mes dossiers. »
Votre réponse
« Afin de bloquer la toux, je vous conseille un sirop antitussif que l’on dit antihistaminique, c’est-à-dire anti-irritant. Dans le but de calmer le mal de gorge, sucez 6 à 8 fois par jour des pastilles antiseptiques et anesthésiques locales. Puisque la toux vous fatigue, prenez chaque matin un comprimé de vitamine C.
Pour le sirop, une cuillère à soupe trois fois par jour est nécessaire. Evitez une utilisation trop matinale qui risque de provoquer somnolence ou sensation d’ébriété, ainsi que la consommation d’alcool lors du traitement. Faute d’amélioration d’ici cinq jours, consultez votre médecin. »
En allopathie, les molécules aux propriétés antitussives sont des opiacés, des antihistaminiques ou la pentoxyvérine. Selon leurs propriétés, leurs indications diffèrent.
Quel sirop pour quelle toux ?
– Les opiacés sont représentés par la codéine, la codéthyline, la pholcodine ou le dextrométhorphane. Ce sont des dérivés morphiniques indiqués lors de toux non productives gênantes de diverses origines.
– Les antitussifs antihistaminiques (chlorphénamine, dexchlorphéniramine et triprolidine) possèdent des propriétés sédatives mises à profit pour traiter les toux d’irritation, plus spécifiquement nocturnes, à l’origine d’insomnies.
Ces principes actifs sont souvent associés dans les formes pharmaceutiques à des opiacés. Il est donc indispensable de prendre en considération à la fois leurs contre-indications et leurs effets secondaires propres ainsi que ceux des dérivés morphiniques.
– La pentoxyvérine est à préférer face à une toux sèche spasmodique, irritative et de type quinteux.
Conseils associés
Des médicaments aux propriétés antiseptiques ou antifatigue sont des compléments efficaces au traitement d’une toux sèche.
– Suppositoires à base de bismuth, pastilles ou collutoires aux propriétés antiseptiques, anesthésiques locales et/ou antibiotiques sont utiles pour venir à bout d’un mal de gorge associé à la toux. Attention cependant aux spécialités contenant des anesthésiques locaux ! Ils peuvent provoquer une fausse route par inhibition de la sensibilité du carrefour oropharyngé. Pour cette raison, il faut recommander de les prendre à distance des repas et, bien sûr, de la prise de sirop. Des effets systémiques (convulsions et dépression du système cardiovasculaire) peuvent apparaître. Attention au risque de contrôle antidopage positif chez les sportifs ! Comme toujours, face à un diabétique, les formes sans sucre sont à privilégier. La durée du traitement ne doit pas excéder 5 jours pour les pastilles et collutoires, 3 jours pour les suppositoires.
– La vitamine C renforce les défenses de l’organisme. Il s’agit d’un recours intéressant, à raison de 1 gramme le matin, pour une toux sèche souvent fatigante.
– Les règles d’hygiène de base à respecter consistent à se couvrir la gorge lors des sorties, à ne pas fumer, à humidifier l’air, à boire des boissons chaudes, à éviter les variations de températures ainsi que le contact avec des substances irritantes (acariens, fumée, poussières…).
Des interactions médicamenteuses
– Tous les antitussifs pouvant induire somnolence, sensations vertigineuses, leur association à l’alcool ou à des médicaments dépresseurs du SNC est fortement contre-indiquée. Pour les mêmes raisons, tenir compte de la teneur en alcool des différentes spécialités voire préférer la forme comprimé aux sirops.
– Les opiacés ne doivent pas être pris conjointement à des analgésiques morphiniques qui majorent l’effet dépresseur respiratoire.
– Les antihistaminiques (souvent associés aux opiacés dans les spécialités) interagissent avec les dérivés atropiniques tels que les antidépresseurs imipraminiques, les anti-H1, les antiparkinsoniens anticholinergiques, les antispasmodiques atropiniques, la disopyramide, les neuroleptiques et la phénothiazine.
Ceci a pour conséquence : une rétention urinaire, une constipation et une sécheresse buccale.
Les IEC, un cas particulier de toux iatrogène
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), prescrits dans le traitement de l’hypertension artérielle et de l’insuffisance cardiaque notamment, peuvent être à l’origine d’une toux non productive. Elle survient chez 3 à 20 % des patients, de trois semaines à un an après le début du traitement.
Diurne et nocturne, parfois insomniante et accompagnée d’une sensation d’irritation pharyngée, la toux résiste aux traitements antitussifs. Seule la suppression des IEC (ordonnée par le médecin) permet en quelques jours la disparition de la symptomatologie.
En aucun cas le pharmacien ne doit se substituer au médecin. Si cette situation est suspectée, informer le patient et à l’amener à consulter en cas de gêne.
L’AVIS DU SPÉCIALISTE
Avant un grand week-end, un patient asthmatique se présente à la fermeture. Il souffre d’une forte toux sèche. Il est trop tard pour consulter un médecin. Que faire ?
Schématiquement, deux cas peuvent se présenter. Soit la toux est asthmatiforme, soit elle ne l’est pas.
Dans le premier cas, la saison (activité pollinique développée), un contact avec les allergènes (acariens, polluants, fumée, animaux…), une respiration sifflante et difficile, agrémentée d’une toux spasmodique, orientent le pharmacien. Il faut alors s’enquérir du traitement antiasthmatique du patient (quels sont les médicaments ? les prend-il correctement ? à doses suffisantes ?), quitte à lui refaire une démonstration de l’utilisation des aérosols. Pour diminuer la toux, le pharmacien peut exceptionnellement conseiller de doubler la posologie des corticoïdes et d’utiliser les bêta-2-mimétiques lorsque le besoin s’en ressent.
Dans le second cas, c’est-à-dire une toux sèche banale, il est possible de recommander, là encore exceptionnellement, et seulement faute de médecin consultable rapidement, une spécialité à base de codéine ou d’antihistaminique.
Anne Prud’homme, pneumologue, membre du conseil d’administra-tion de l’association Asthme et Allergies
POUR APPROFONDIR : Le mode d’action des antitussifs
LIEU D’ACTION DES ANTITUSSIFSFRANCK L’HERMITTEDu centre de la toux aux bronches, panorama complet des zones d’action des différents antitussifs.
Les antitussifs opiacés
La codéine, la codéthyline (ou éthylmorphine), la pholcodine et le dextrométhorphane, dérivés morphiniques de l’opium, sont des antitussifs d’action centrale. Ils agissent par inhibition du passage du stimulus tussigène au niveau des neurones de la medulla oblongata (décrite comme centre de la toux), dans la partie dorsolatérale du bulbe. A noter qu’ils entraînent, excepté le dextrométhorphane, une dépression respiratoire. Ce dernier agit sur le centre de la toux par une action sélective et ne provoque donc aucun bronchospasme, ni assèchement des bronches, ni inhibition de l’activité ciliaire.
Les antitussifs antihistaminiques
La chlorphénamine, la triprolidine et le dexchlorphéniramine sont des antagonistes compétitifs de l’histamine au niveau des récepteurs H1. Ils inhibent l’action de l’histamine sur les fibres lisses des bronches, limitant ainsi les phénomènes irritatifs et allergiques.
Les antitussifs non opiacés, non histaminiques
Comme les dérivés opiacés, la pentoxyvérine déprime le centre de la toux. Son action antitussive est favorisée par ses propriétés anesthésiques locales et spasmolytiques.
EN PRATIQUE : CHEZ LA FEMME ENCEINTE
AU COMPTOIR : « Je suis enceinte de deux mois et je tousse »
« Je voudrais un sirop qui stoppe ma toux sèche. Comme je suis enceinte de deux mois, je ne sais pas lequel je dois prendre. J’ai bien conservé dans mon armoire à pharmacie un ou deux sirops de l’hiver dernier, mais, d’après leurs notices, ils sont contre-indiqués en cas de grossesse. Que dois-je faire ? »
Votre réponse
« Tout d’abord, et ceci est valable pour tous les sirops, ils ne se conservent pas plus de 2 mois après ouverture, voire 15 jours pour certains sirops sans sucre. D’une façon générale, je vous déconseille donc de réutiliser des sirops ouverts plusieurs mois auparavant. De plus, vous avez parfaitement raison, la grossesse et plus particulièrement le premier trimestre n’autorise pas la consommation aveugle d’antitussifs. Pour éviter tout risque pour vous et votre futur enfant, je vous recommande un sirop homéopathique à raison de une prise toutes les 6 heures. Si vous fumez, vous savez sûrement déjà que vous devez arrêter. Evitez le contact avec des substances irritantes (acariens, solvants, fumées…). Enfin, s’il n’y a pas amélioration des symptômes en 3 à 5 jours, voire apparition de fièvre ou de douleurs, n’attendez pas pour consulter votre médecin. »
La toux de la femme enceinte peut s’accompagner de signes qui doivent orienter la patiente vers son médecin généraliste ou son gynécologue.
Les limites du conseil officinal
– Une fièvre qui peut laisser soupçonner une pathologie infectieuse d’origine virale ou bactérienne.
– Des vomissements trop fréquents.
– Des douleurs abdominales importantes, des contractions utérines au cours des derniers mois de grossesse.
– Des malaises fréquents.
– Une diminution des mouvements foetaux.
– Une perte, même partielle, des eaux.
– Un col de l’utérus ouvert.
– Une femme asthmatique.
Un conseil associé spécifique
– L’arrêt du tabac va de pair avec le maintien d’une atmosphère saine, dénuée de polluants, d’allergènes (acariens, animaux de compagnie…).
Ne pas surchauffer l’habitat est essentiel à l’amélioration de la respiration de la femme enceinte.
– Face à un catarrhe associé à la toux, les spécialités homéopathiques (Coryzalia, Sinuspax, Rhinallergie…) complétées par un lavage du nez (sérum physiologique, sprays d’eau de mer stériles) sont appropriées. Les gouttes nasales antiseptiques peuvent être employées si elles ne contiennent ni vasoconstricteur ni antibiotique.
– S’il s’agit d’une congestion nasale, là encore pour éviter tout risque, préférer les formes homéopathiques (Sinuspax) ou les inhalations (sauf en fin de grossesse). En revanche, sont déconseillés les antihistaminiques H1 et les sympathomimétiques.
– Si la toux s’accompagne d’une irritation de la gorge, peuvent être délivrés en allopathie : pastilles et collutoires renfermant antiseptique et anesthésique local ; en homéopathie : Homéogène 9, Homéovox, Voxpax, Abbé Chaupitre n° 91…
Pensez à l’homéopathie !
De nombreux traitements allopathiques de la toux sont contre-indiqués lors de la grossesse ou présentent des effets indésirables, l’homéopathie apparaît alors comme un recours à ne pas négliger.
Outre les spécialités (Stodal, Drosetux…), des souches spécifiques sont à conseiller :
– Toux sèche aggravée par le mouvement : Bryonia 9 CH, 3 à 5 granules lors des quintes.
– Toux sèche avec nausée voire vomissements, aggravée la nuit, couché et en parlant : Drosera 15 CH, 3 à 5 granules à renouveler plusieurs fois par jour.
– Toux grasse aggravée la nuit, mucopurulente ; la langue gardant l’empreinte des dents : Mercurius solubilis 9 CH, 3 à 5 granules, 3 fois par jour.
– Toux grasse aggravée dans une pièce chaude, avant le coucher et au réveil : Coccus cacti 5 CH, 5 granules au rythme de la toux.
– Toux grasse spasmodique accompagnée de nausées, vomissements. La langue est propre : Ipeca 9 CH, 5 granules, 3 fois par jour.
Comme avec l’allopathie, s’il n’y a pas amélioration des symptômes en 3 à 5 jours au maximum, la patiente doit consulter.
POUR APPROFONDIR : Des effets délétères potentiels chez le foetus et le nouveau-né
La difficulté du conseil d’une spécialité traitant la toux réside dans le fait que peu de molécules ont fait l’objet d’études de tératogenèse, de toxicité foetale ou de risques a posteriori pour l’enfant. Seuls les opiacés et les antihistaminiques ont été étudiés. Les recommandations doivent donc suivre le principe de précaution : se limiter aux molécules dont l’innocuité est certaine ou le risque le plus faible possible.
Les opiacés
Pour la codéine, l’éthylmorphine, la pholcodine, le dextrométhorphane, au cours des trois derniers mois de la grossesse, la prise chronique par la mère, et cela quelle que soit la dose, peut être à l’origine d’un syndrome de sevrage chez le nouveau-né. En fin de grossesse, des posologies élevées, même en traitement bref, sont susceptibles d’entraîner une dépression respiratoire et des hypotonies chez le nouveau-né. Le risque est cependant moindre pour le dextrométhorphane.
La pentoxyvérine
L’utilisation de cet antitussif antispasmodique d’action centrale est déconseillée pendant la grossesse.
Les antihistaminiques H1
Les antihistaminiques H1 peuvent, rarement et à haute dose, induire des troubles digestifs (distension abdominale, iléus méconial, retard à l’émission du méconium, difficulté de la mise en route de l’alimentation), une tachycardie et des troubles neurologiques.
A éviter au cours du premier trimestre.
L’usage doit être très ponctuel par la suite.
L’AVIS DU SPÉCIALISTE
« Pour une femme enceinte, la toux présente différents niveaux de risque selon le déroulement de la grossesse »
« Chez une femme enceinte qui présente une grossesse normale, la toux ne pose aucune difficulté. Elle peut la fatiguer, mais, du point de vue gynécologique et obstétrique, il n’y a aucun risque pour elle ou pour l’enfant qu’elle porte. En revanche, si le col de l’utérus est ouvert, une toux, quel que soit le terme, risque d’aggraver l’ouverture et d’entraîner un accouchement prématuré. Dans le cas d’une femme devant rester en position allongée, si elle souffre d’une toux grasse, sa posture peut l’empêcher d’éliminer les mucosités qui encombrent ses bronches, un cercle vicieux s’installe, la toux peut devenir chronique. Enfin, si la fièvre est associée à la toux, il faut diriger la patiente vers son gynécologue qui lui prescrira des antibiotiques afin d’éliminer, notamment, le risque de listériose.
En résumé, le pharmacien doit s’informer, avant de conseiller tout traitement, de l’état du col de l’utérus ainsi que de l’état fébrile ou non de sa patiente. »
Philippe Lalau, gynécologue-obstétricien à Claye-Souilly (77)
EN PRATIQUE : CHEZ LES ENFANTS ET LES NOURRISSONS
AU COMPTOIR : « Mon bébé de quatre mois tousse »
« J’ai remarqué qu’après chaque tétée mon fils, âgé de 4 mois, tousse. Je suis assez inquiète d’autant que la toux précède toujours une régurgitation. Que dois-je faire ? »
Votre réponse
« Le premier point à vérifier est l’absence de fièvre, respiration encombrée ou nez qui coule. Cela dit, si la toux précède une régurgitation, il y a une forte probabilité pour qu’il s’agisse d’une toux provoquée par un reflux gastro-oesophagien. En attendant de consulter votre pédiatre, donnez avant chaque tétée une à deux cuillers à dessert d’une bouillie préparée avec une mesure et demie de poudre épaississante et 50 ml d’eau. Ne placez pas trop rapidement votre bébé en position allongée après ses repas. »
RGO, toux à part
Le pharmacien doit se limiter à prodiguer des conseils diététiques et à orienter le bébé vers un médecin. Il peut recommander le fractionnement des repas qui permet de diminuer le volume du bol alimentaire, le changement éventuel de lait (sur avis médical) pour une spécialité épaissie voire l’utilisation de poudres épaississantes (Gumilk, Gélopectose).
L’hygiène du nez
Lorsque l’enfant tousse, sa respiration nasale doit s’effectuer correctement. La muqueuse a un rôle physiologique essentiel en réchauffant, humidifiant et épurant l’air inspiré. Maintenir une hygiène nasale évite également une surinfection bronchique par écoulement des sécrétions dans l’arrière-gorge et donc un autoentretien de la toux. Selon l’âge, la désobstruction nasale s’effectue différemment.
– Pour le nourrisson et l’enfant en bas âge
– Utiliser du sérum physiologique, une solution contenant un agent désinfectant (Prorhinel) ou un soluté d’eau de mer en dosettes.
– A la fin du lavage des fosses nasales, les mucosités résiduelles sont éliminées à l’aide d’un mouche-bébé (à nettoyer soigneusement).
– Ces instillations peuvent être répétées plusieurs fois par jour.
– Pour l’enfant
– Lui apprendre à se moucher de façon autonome, une narine après l’autre, en obstruant la fosse nasale au repos à l’aide du pouce.
– Un simple mouchage s’avère parfois insuffisant pour désencombrer totalement le nez. Employer alors des sprays d’eau de mer qui permettent de mobiliser les sécrétions.
Congestion nasale associée
A partir de 12 ans, l’enfant peut utiliser trois fois par jour des solutions renfermant des huiles essentielles ou des dérivés terpéniques aux propriétés antiseptiques et décongestionnantes.
Une atmosphère saine
Le confort respiratoire passe aussi par le maintien d’une aération et d’une humidification correctes de l’air. C’est pourquoi il faut éviter les alternances brusques froid-chaud ainsi que le surchauffage des pièces (température idéale :17-19 °C).
Le tabagisme passif, le contact avec les polluants atmosphériques (attention aux promenades urbaines !) sont aussi à prohiber.
La toux peut être d’origine allergique, il convient alors d’éliminer tous les allergènes potentiels.
– Les acariens
Veiller à l’aménagement de l’habitat (plus particulièrement de la chambre). Retirer les tapis, moquettes et plumes, employer des housses antiacariens et des solutions acaricides.
– Les animaux
Limitation des contacts voire éviction.
– Les pollens
Adapter les lieux de vacances et/ou de jeux en fonction des calendriers polliniques.
– Les moisissures
Lutter contre toute source d’humidité et de vétusté.
POUR APPROFONDIR : Les détails d’une toux induite par un RGO
Le reflux gastro-oesophagien (RGO) se définit par la remontée involontaire, extériorisée ou non, du contenu gastrique dans l’oesophage. La toux, phénomène réflexe qui n’est qu’une complication du RGO, survient à la suite du contact du liquide acide avec les récepteurs de la muqueuse oesophagienne ou par microaspiration du contenu gastrique vers les voies respiratoires. Elle est généralement répétitive, afébrile (sauf en cas de surinfection), postprandiale, à prédominance nocturne et associée à des vomissements. Normalement, le contenu de l’estomac est maintenu hors de contact de la muqueuse oesophagienne par une barrière antireflux dénommée SIO (sphincter inférieur de l’oesophage). Mais si la pression au repos du SIO diminue, la barrière n’est plus maintenue, le liquide gastrique remonte vers l’oesophage. Certains facteurs favorisent une diminution de la pression du SIO et par conséquent le reflux et ses complications respiratoires : les repas gras ou trop rapides, la théophylline, les anticholinergiques, les dérivés nitrés, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, la nicotine, la caféine et le chocolat. La guérison spontanée reste l’évolution habituelle chez l’enfant de moins de deux ans. Des complications (asthme, bronchites, oesophagites…) peuvent rarement survenir.
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DES IDÉES DE VITRINES
LA CONCEPTION EN IMAGE : UNE TOUX …DES TOUXLa toux est l’un des symptômes les plus fréquents à l’automne et en hiver. Tout patient veut faire taire cette vilaine toux qui l’agresse, l’empêche de dormir et parfois l’inquiète. Le sirop est alors pour lui l’arme incontournable, parce qu’il est efficace et qu’il rime avec douceur. Il doit donc avoir bon goût et tout faire : soigner un mal de gorge, un rhume…
Comment communiquer face a une demande dont la réponse incontournable tient en un sésame magique : sirop ?
La vitrine « salle de classe »
Pour beaucoup de clients, encore trop souvent tous les sirops se ressemblent. Aidons-les à faire la différence. Cela implique de parler non pas de la toux mais bien des toux. A cet effet, vous pouvez essayer comme slogan de votre vitrine : « Histoire de toux, n’en faites plus toute une histoire », « Une toux, des toux ».
La vitrine peut devenir une mini-salle de classe avec un tableau noir où il peut être écrit sur plusieurs lignes, telle une punition infligée à un élève : « Toux sèche, toux grasse », « Je ne confondrai plus toux grasse et toux sèche ».
Devant le tableau noir, placez deux à trois rangées de boîtes de sirop qui figureront les élèves d’une classe en haut de chaque rangée, et une ardoise avec la mention : « Je suis un sirop pour toux grasse (ou toux sèche) ».
La vitrine « bulles de BD »
Cette vitrine est constituée de bulles de bande dessinée suspendues au plafond par un fil.
Elles reprennent les onomatopées qui décrivent au mieux la toux comme « koffff, kofff », « keuff, keuff », « atcha, atcha», « aeuh, aeuh »…, et vous pourrez y associer des slogans : « A chaque toux son traitement », « Toux d’hiver, toux diverses », « A chacun sa toux… à chacun son traitement », « Tiens, tonton, tu ne tousseras plus ! », « Mon premier tousse gras, mon second tousse sec, mon tout lutte contre la toux. C’est un sirop », « Notre conseil, votre meilleur atout contre la toux »…
DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Préparer les ventes associées
Les linéaires que vous consacrerez aux sirops ne doivent pas être exclusivement consacrés à ces fameux flacons. Ils sont avant tout le centre névralgique de votre proposition de traitement des symptômes hivernaux au sens large. Pourquoi ne pas associer dès lors deux symptômes fréquents comme : « Toux sèche ET nez bouché », « Toux grasse ET écoulement nasal »?
A travers le linéaire, vous proposerez une association en démontrant la corrélation entre deux symptômes dont souffrent fréquemment vos clients. La distribution des conditionnements doit bien sûr suivre la proposition indiquée au-dessous des conditionnements : les sirops sont placés au-dessus de la mention « toux » ; les gouttes nasales et les comprimés contre le rhume sous « nez bouché » ou « écoulement nasal ».
Le « ET », pour être le plus percutant possible, doit ressortir de façon évidente. Pour cela vous pouvez le découper et le placer sur un support en carton ou carrément le découper dans du polystyrène pour obtenir un effet en relief. Cet « ET » peut bien évidemment être remplacé par un « PLUS ».
Le choix des références présentées est important, car un linéaire bien agencé suggère l’achat spontané. Dès lors, il est nécessaire que votre client retrouve les marques à forte notoriété. Pour autant, il est inutile de proposer toutes les marques, deux ou trois références suffisent amplement pour chaque type de toux. Vous choisirez alors de privilégier la visibilité à la diversité en facilitant la lecture avec un « facing » de trois à quatre boîtes par référence.
LES MOTS POUR CONVAINCRE : Un conseil en quatre étapes
Par définition, le patient qui souffre souhaite soulager immédiatement ce qui l’ennuie. Sa demande lui paraît évidente. Ce n’est pourtant pas si sûr.
Faire un conseil associé, c’est procéder en quatre étapes
Démontrer
A vous de faire prendre conscience au patient que le symptôme de toux est associé à d’autres : écoulement nasal, fièvre, courbatures qu’il est aussi nécessaire de traiter. Recherchez avec lui ces autres symptômes. Pour cela, n’oubliez pas de lui poser les questions incontournables : « Avez-vous d’autres symptômes ? » ou, de façon plus précise : « Votre nez coule-t-il ou est-il bouché ? », « Avez-vous de la fièvre ? ».
Vous pouvez également démontrer la relation des symptômes entre eux. Par exemple, vous pouvez dire : « Votre besoin de tousser est certainement dû à des écoulements qui, venant du nez, agressent votre gorge et vous font tousser ; ce qui l’irrite d’autant plus. »
Proposer
Une fois la démonstration faite de l’implication d’autres facteurs dans la pathologie dont souffre votre client, vous pouvez lui proposer le traitement complet qui lui est nécessaire : gouttes nasales (traitement contre le nez bouché et/ou l’écoulement nasal), sirop…
Vous avez établi votre proposition sur des faits et une démonstration rigoureuse, vous devez chercher au cours de l’étape suivante l’accord éclairé de votre client. En clair, il vous faut uniquement proposer et ne pas chercher à imposer. Les clients timides ne sauront pas refuser, mais garderont l’impression désagréable qu’on leur a forcé la main. Mauvais pour votre image… Ils ne prendront plus le risque de revenir. Vous ne pourrez même pas en connaître la vraie raison. Difficile de s’améliorer dans ces conditions.
Expliquer
Il est utile d’écrire la posologie sur les boîtes, c’est votre acte de « prescripteur». Il est également indispensable d’expliquer à chaque fois le mode d’emploi des médicaments que vous conseillez, même si vous pensez donner l’impression de rabâcher. Chaque client est unique. Gardez aussi à l’esprit que la posologie d’un sirop est rarement respectée à la lettre. Qui n’a jamais entendu au comptoir ? : « Je veux le sirop qui m’a si bien réussi la dernière fois. Le prendre au goulot ? vous n’y pensez pas ! Je ne suis plus un bébé ! »
Suggérer
Lorsque vous délivrez une ordonnance pour une angine, ou tout autre pathologie infectieuse, suggérez une remise en forme : « A la fin de votre traitement, pensez à une cure de vitamine C ! »
Les mots à ne pas dire
« Et avec ça ! », « C’est tout ce qu’il vous faut ? », « Vous n’avez plus besoin de rien ! », sont des expressions qui nous échappent encore trop souvent, comme si nous voulions inconsciemment passer déjà à un autre client.
Votre client, lui, le comprendra comme tel. Il entendra « c’est tout », « plus rien » ou encore « ça ».
Essayez de les remplacer par un simple « Désirez-vous » ou « Souhaitez-vous autre chose ? », sur un mode interrogatif. Le résultat vous surprendra toujours, pour peu que vous donniez à votre client le temps de réfléchir à cette proposition parfaitement décente.
DOCUMENTEZ-VOUS
INTERNET
Avantoux
Animé par le groupe d’échange pluridisciplinaire sur l’étiologie de la toux et Aventis, ce site médical dédié à la toux et à ses pathologies associées est prioritairement destiné aux médecins. Néanmoins, il permet d’approfondir et d’enrichir les connaissances du pharmacien d’officine sur des sujets aussi variés que la physiopathologie, les différentes étiologies, le diagnostic et la prise en charge. Un résumé mensuel des principales parutions internationales est également proposé. De même, chaque mois, un nouveau dossier thématique en rapport avec la toux est consultable.
Respiratoire
Les pathologies respiratoires (asthme, BPCO, grippe…) sont l’objet de ce site réservé aux professionnels de santé. Didactique mais néanmoins ludique (nombreux questionnaires et évaluations), il présente l’avantage de proposer un espace dédié aux pharmaciens. Celui-ci renferme différents chapitres dont la formation médicale, l’information et l’éducation des clients ou encore des connaissances pratiques directement applicables au comptoir. Les images et les films téléchargeables de pathologie ou de mode d’action de médicaments sont un plus.
Société de pneumologie de langue française
En tapant le mot clé « toux », pas moins de 138 pages de références bibliographiques s’offrent au lecteur avide d’informations. Les articles sont très hétéroclites, du plus général au plus pointu.
Des fiches thématiques peuvent être éditées et remises aux patients à l’occasion d’une demande de conseils. Elles proposent des renseignements sur le déroulement des examens complémentaires que peut justifier une toux rebelle : durée, préparation nécessaire…
Physiologie de la toux
La toux est un acte volontaire ou réflexe déclenché par une irritation de la muqueuse respiratoire entre le pharynx et les poumons. Elle se traduit par une expulsion de l’air et des mucosités contenues dans les voies respiratoires.
Des stimuli mécaniques (sécrétions, corps étrangers…), thermiques ou chimiques (irritants, parfums, tabac…) provoquent d’abord une inspiration profonde et rapide. Puis suit une phase de compression gazeuse d’environ 0,2 seconde qui résulte simultanément de la contraction des muscles expiratoires et de la fermeture de la glotte.
La contraction du diaphragme et l’ouverture rapide de la glotte permettent à l’air d’être expulsé à une vitesse pouvant atteindre
250 mètres par seconde.
C’est l’énergie cinétique induite par l’air expiré qui, lorsqu’elle arrive aux parois de la trachée et des bronches, provoque le décollement des mucosités, autrement dit l’expectoration.
Quand la consultation médicale s’impose
Particulièrement chez le nourrisson et l’enfant, les limites doivent être fixées de façon stricte. Afin de ne pas passer à côté de pathologies qui nécessitent une consultation médicale, certains signes d’appel incitent à orienter le patient vers un médecin :
– Enfant de moins de 6 mois.
– Enfant asthmatique ou insuffisant respiratoire.
– Toux quinteuse avec sifflements thoraciques et dyspnée.
– Toux chronique ou récidivante.
-#gt; Mucosités très purulentes, polypnée, cyanose (bronchiolite du nourrisson).
– Tonalité rauque, aboyante.
– Fièvre.
– Nausées, vomissements (RGO).
– Sueurs, hypotonie.
– Asthénie, perte d’appétit.
– Perte de poids.
-#gt; Difficulté importante de déglutition qui peut suggérer une fausse route alimentaire ou l’ingestion d’un corps étranger.
La toux psychogène
Souvent rencontrée chez l’enfant de 9 à 15 ans, elle est très angoissante pour les parents par son caractère répétitif, sa sonorité aboyante et métallique.
A nette prédominance féminine, elle reflète des perturbations relationnelles enfant-parents (difficultés scolaires, parents exigeants, mésentente conjugale). Elle peut faire suite à une infection ORL, à un effort ou une émotion et persister jusqu’à quelques mois. Toujours diurne, elle respecte le sommeil. Les antitussifs étant inefficaces, sa prise en charge fait appel au soutien psychologique, à une rééducation orthophonique, éventuellement à la prescription d’anxiolytiques.
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