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La contraception locale

Publié le 29 avril 2005
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EN PRATIQUE : LES PRÉSERVATIFS MASCULINS

AU COMPTOIR : « Mon compagnon doit-il utiliser des préservatifs pour éviter d’attraper ma mycose ? »

« Mon médecin m’a prescrit des ovules de Gyno-Daktarin pendant six jours car je souffre d’une mycose vaginale. Je pense que mon compagnon doit utiliser des préservatifs pour éviter d’attraper cette infection… »

Votre réponse

« Oui, mais pas n’importe lesquels. En effet, l’utilisation de préservatifs en latex est incompatible avec ce type d’ovules qui comportent des excipients à base de corps gras ou d’huile minérale. Ces excipients fragilisent le latex et peuvent entraîner un risque de rupture du préservatif. Il est donc impératif d’utiliser des préservatifs sans latex, en polyuréthanne. »

Description

Le préservatif est un étui généralement en latex, lubrifié ou non, avec ou sans réservoir, présentant différentes épaisseurs, tailles, coloris et textures de surface. Il peut également être imprégné de spermicide ou d’anesthésiant. Cependant, dans tous les cas, il doit satisfaire à la norme NFS EN ISO 4074.

– Cette norme impose :

-#gt; un volume et une pression d’éclatement minimaux ;

-#gt; l’absence de perforation et de surface poreuse ;

-#gt; des propriétés de résistance à la traction avant et après vieillissement ;

-#gt; une stabilité des couleurs ;

-#gt; des dimensions spécifiques (longueur minimale de 160 mm, pas de limite de largeur) ;

-#gt; une garantie de bonne conservation lors du stockage ;

-#gt; la présence d’un mode d’emploi et d’un emballage individuel opaque comportant la date de péremption.

– Les spécifications relatives à l’épaisseur permettent de classer les préservatifs en trois catégories :

– très fins (æ 55 µm),

– fins (épaisseur entre 56 µm et 80 µm),

– épais (#gt; 80 µm).

Mode d’action et efficacité

Le préservatif masculin a pour but d’envelopper le pénis en érection et de recueillir le sperme au moment de l’éjaculation afin d’empêcher tout contact du sperme avec les voies génitales féminines.

D’après un rapport de l’ANAES publié en décembre 2004 sur les « Stratégies de choix des méthodes contraceptives », l’indice de Pearl (nombre de grossesses pour 100 femmes utilisant la méthode de contraception pendant un an) est de 3 lors d’une utilisation optimale des préservatifs. En pratique courante, ce même indice s’élève à 14 ! Leur efficacité en matière contraceptive est donc étroitement liée à leur bonne utilisation.

Il est possible d’associer préservatif et crème spermicide. Cette association permet de parer à une rupture ou une fuite du préservatif, tout en lubrifiant le préservatif.

Contre-indication

Hormis l’allergie au latex et le traitement de la partenaire par ovules antimycosiques ou antibiotiques, le préservatif ne présente pas de contre-indication. Il peut toutefois être responsable d’irritation passagère. Pour les personnes souffrant d’une allergie au latex, il est recommandé d’utiliser des préservatifs en polyuréthanne.

Lubrifiant et conservation

L’insuffisance de lubrification augmente le risque de déchirure du préservatif.

-#gt; Seuls les lubrifiants hydrosolubles (Durex Top-Gel, Keïbo, Ky, Manix, Sensilube, Sensital…) sont compatibles avec les préservatifs en latex. Les lubrifiants à base d’huile ou de corps gras (vaseline, huile minérale, crème…) altèrent la qualité du latex et le rendent cassant.

-#gt; Les préservatifs en polyuréthanne peuvent être lubrifiés avec tout type de crème.

-#gt; Les préservatifs doivent être conservés dans un endroit sec, frais et à l’abri de la lumière. Ils ne doivent pas être utilisés s’ils sont cassants, endommagés, gluants ou périmés.

En cas de rupture

La rupture du préservatif doit entraîner la prise d’une contraception d’urgence (un comprimé de NorLevo le plus tôt possible et impérativement dans un délai de 72 heures après l’incident). La détention d’une boîte de NorLevo en réserve peut être envisagée lors de l’utilisation régulière de préservatifs.

POUR APPROFONDIR : Les préservatifs en polyuréthanne sont impératifs en cas d’allergie au latex

L’allergie au latex

– Fréquence : l’allergie au latex reste rare dans la population générale avec une fréquence inférieure à 1 %, mais cette fréquence monte à 3 voire 10 % chez les personnes atopiques.

– Symptômes cutanés : dans la majorité des cas, il s’agit d’une allergie de type retardée, se manifestant par des rougeurs cutanées, de l’eczéma de contact ou de l’urticaire.

– Symptômes ORL : le latex, pneumallergène, peut provoquer des symptômes tels rhinites, conjonctivites et asthme. Le choc anaphylactique est possible lorsque le contact est associé à une effraction cutanée préexistante.

– Allergie croisée : une allergie croisée est possible entre le latex et certains aliments type banane, avocat, melon, kiwi, raisin, noix, pêche… Ces aliments peuvent être à l’origine de réactions graves chez les personnes allergiques au latex.

Le polyuréthanne

L’utilisation de préservatif sans latex est donc impérative chez les personnes allergiques (Durex Avanti et Protex Original). Ces préservatifs en polyuréthanne sont plus souples et plus fins que ceux en latex. Ils peuvent être utilisés avec tous les types de lubrifiants. En dehors des cas d’allergie, il est néanmoins recommandé d’utiliser des préservatifs en latex, moins susceptibles de rupture ou de glissement.

EN PRATIQUE : LE PRÉSERVATIF FÉMININ

AU COMPTOIR : « Peut-on mettre un préservatif féminin plusieurs heures avant le rapport ? »

« J’ai entendu dire que le préservatif féminin pouvait se mettre à l’avance. Est-ce vrai ? »

Votre réponse

« Oui. Contrairement au préservatif masculin, le préservatif féminin peut être placé jusqu’à 8 heures avant le rapport sexuel. »

En France, il existe un seul préservatif féminin disponible sur le marché : Femidom. Il se présente sous la forme d’un fourreau lubrifié des deux côtés qui permet de recouvrir la paroi vaginale. Le préservatif Femidom est en polyuréthanne et présente à chaque extrémité un anneau flexible :

-#gt; l’un, à l’extrémité terminale, facilite la pose du préservatif et permet son ancrage au fond du vagin.

-#gt; l’autre, à l’extrémité proximale, plus grand et plus mince, reste à l’extérieur du vagin, protégeant la vulve et retenant le préservatif pendant l’acte sexuel.

Selon l’OMS, l’indice de Pearl est de 5 en utilisation optimale et de 21 en pratique courante.

Le préservatif féminin est à usage unique. Bien utilisé, il protège des infections sexuellement transmissibles (y compris de l’herpès, à la différence du préservatif masculin) dont le sida.

Il peut être mis en place jusqu’à huit heures avant un rapport sexuel et ne doit pas être utilisé conjointement au préservatif masculin. Le retrait s’effectue en vrillant le préservatif grâce à l’anneau externe afin que le sperme reste à l’intérieur de la gaine.

Le bruit du polyuréthanne au cours du rapport sexuel et son aspect poisseux, en raison du lubrifiant, peuvent être des éléments défavorables à son utilisation.

Un deuxième préservatif féminin, Présinette, a été retiré du marché en 2004 après une étude révélant une trop grande porosité.

POUR APPROFONDIR : Diaphragme : une autre méthode de contraception

Description

Il s’agit d’une coupelle en latex très fin, de 5 à 10 cm de large, ronde et bombée, tendue sur un ressort circulaire, qui se place juste devant le col de l’utérus. Le ressort permet la déformation temporaire du dispositif au moment de la mise en place dans le vagin. Le diaphragme a pour but d’empêcher les spermatozoïdes de franchir le col de l’utérus. Avant toute utilisation, un examen gynécologique est indispensable afin de déterminer la taille appropriée du diaphragme et d’expliquer sa mise en place à la patiente.

Utilisation

Le diaphragme doit être enduit de crème spermicide sur les deux faces avant de l’introduire dans le vagin. Mis en place au moins 20 minutes avant le rapport sexuel, il doit être conservé au minimum six heures après sans faire de toilette, sans dépasser 24 à 36 heures afin de limiter le risque infectieux. En cas de nouveau rapport, il faut appliquer une nouvelle dose de spermicide. Il peut être utilisé pendant les règles.

Le diaphragme peut être réutilisé pendant une durée d’un an si son entretien est correct. Après chaque utilisation, le savonner, le rincer à l’eau froide ou tiède, le sécher et le talquer.

Le diaphragme ne protège ni des maladies sexuellement transmissibles, ni du sida. L’indice de Pearl est de 20 en pratique courante.

EN PRATIQUE : LES SPERMICIDES

AU COMPTOIR : « La crème protège-t-elle mieux que les ovules ? »

« J’utilise des ovules spermicides. J’ai lu récemment que la crème protégeait mieux. Est-ce vrai ? »

Votre réponse

« Crèmes ou ovules offrent la même protection, mais la crème agit tout de suite et pour 10 heures, alors que les ovules agissent après 5 minutes et pour seulement 4 heures. Dans les deux cas, vous pouvez associer les spermicides à des préservatifs. »

Mode d’action

Les spermicides sont des agents surfactants responsables de la destruction des spermatozoïdes par déséquilibre osmotique.

En France, il existe deux molécules disponibles : le chlorure de benzalkonium (CdB Théramex et Pharmatex) et le chlorure de miristalkonium (Alpagelle).

Selon l’OMS, l’indice de Pearl est de 6 dans des conditions optimales d’utilisation, mais de 26 en pratique courante.

Présentations

Les spermicides se présentent sous forme de crèmes, d’ovules, de capsules ou de tampons vaginaux ou « éponges ». Les éponges, en plus de leur action spermicide, absorbent le sperme et obturent l’orifice cervical, ce qui explique une efficacité légèrement supérieure.

Utilisation

Les spermicides se placent au fond du vagin, de préférence en position allongée. L’efficacité est immédiate pour la crème et l’éponge, légèrement différée pour les ovules et capsules (temps de fusion de la forme galénique). La durée de protection varie, selon les présentations, de 4 à 24 heures. Chaque nouveau rapport nécessite la réapplication de spermicide. Seule l’éponge contraceptive permet plusieurs rapports dans un délai de 24 heures, sans remplacer le tampon contraceptif, à condition de ne pas prendre de bain qui diluerait le produit. Quelle que soit la présentation, il est interdit de réaliser une toilette au savon avant ou dans les six heures après le rapport. Même à l’état de trace, le savon inhibe les spermicides. La toilette doit s’effectuer à l’eau ou à l’aide d’un pain à base de chlorure de benzalkonium (Pharmatex), à l’exclusion d’une injection vaginale.

Evaluation

– Avantages

Les spermicides laissent à la femme la maîtrise de la contraception et ont peu de contre-indications. Ils peuvent être conseillés chez les femmes de fertilité réduite (préménopause…) et/ou en association avec les préservatifs et diaphragmes.

– Inconvénients

Tous les spermicides peuvent être responsables d’une irritation transitoire de la vulve ou du pénis. Ils sont contre-indiqués avec tous les traitements par voie vaginale (antifongiques, antiseptiques…) qui peuvent détruire le principe actif. Méthode contraignante et onéreuse, les spermicides ne protègent pas des IST dont le sida.

POUR APPROFONDIR : A quand un spermicide pour éviter le sida ?

La mise au point d’un spermicide efficace contre le virus du sida permettrait aux femmes de se protéger de façon autonome du risque de transmission.

-#gt; A l’heure actuelle, de nombreuses études ont été réalisées sur le nonoxynol-9, spermicide largement utilisé aux Etats-Unis. Elles tendraient à prouver que non seulement le nonoxynol-9 ne protège pas du VIH, mais qu’il pourrait même, en cas d’utilisation fréquente, favoriser la transmission du VIH en accroissant le risque d’irritation et de lésions vaginales (Lancet, 2002).

-#gt; D’autres voies de recherches sont à l’étude : utilisation par voie vaginale d’inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse, comme l’éfavirenz, d’inhibiteurs de la fixation du virus (sulfate de cellulose) ou de produits naturels formant un gel tampon. -#gt; Un gel expérimental à base de polymère de condensation de l’acide mandélique a récemment été expérimenté avec succès chez l’animal.

EN PRATIQUE : LES STÉRILETS

AU COMPTOIR : « Je porte un stérilet et j’ai des pertes vaginales et de la fièvre »

LES DIFFÉRENTES FORMES DE STÉRILET

« Depuis deux jours, j’ai de la fièvre et des pertes vaginales importantes. Je porte un stérilet depuis 15 jours et jusqu’à présent tout s’est très bien passé. Dois-je consulter mon gynécologue ? »

Votre réponse

« Il y a un risque infectieux surtout pendant le mois qui suit la pose d’un stérilet. Appelez votre gynécologue dès aujourd’hui. »

Description

Un stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU) se présente sous la forme d’un T plus ou moins déformé en plastique (polyéthylène) d’environ 3 cm, se terminant par un ou deux fils de retrait. Il existe deux types de DIU.

– Stérilet au cuivre

Un fil de cuivre est enroulé sur la branche verticale (et parfois horizontale du T).

Ce type de DIU assure une contraception locale et possède le statut de dispositif médical. Il bénéficie à ce titre d’une certification CE ainsi que d’une prise en charge LPPR.

Les DIU de 3e génération possèdent une surface de cuivre supérieure à 250 mm2. En France, tous les DIU au cuivre sont de 3e génération, sauf Nova T (200 mm2).

– Stérilet au lévonorgestrel

Ce stérilet libère un progestatif en continu. Il est assimilé à une contraception hormonale (lire « Pour approfondir » page 10).

Mode d’action

Le DIU au cuivre possède deux niveaux d’action.

-#gt; Sa présence dans la cavité utérine entraîne une réaction inflammatoire de l’endomètre qui empêche l’implantation de l’oeuf fécondé.

-#gt; Il possède une activité toxique pour les gamètes (principalement sur les spermatozoïdes). De ce fait, la migration des spermatozoïdes vers les trompes de Fallope est limitée.

L’indice de Pearl est de 0,6 en utilisation optimale et de 0,8 en pratique courante.

Indications

Le DIU est une méthode contraceptive de première intention, de longue durée d’action, ne présentant aucun risque cancéreux ou cardiovasculaire.

Son efficacité le rend tout à fait indiqué pour les femmes souhaitant une méthode contraceptive au long cours et peu exigeante sur le plan de l’observance. Les nouvelles recommandations de l’ANAES précisent que le DIU peut être utilisé aussi bien chez les femmes nullipares que chez les femmes multipares. Toutefois, chez les femmes nullipares, la pose doit être envisagée avec prudence.

Pose du DIU

– A quel moment ?

La pose d’un DIU intervient à la fin des règles ou dans les jours qui suivent, afin d’exclure une grossesse.

– Dans quelles conditions ?

La pose est réalisée par un médecin, souvent après hystérométrie (mesure de la taille de l’utérus) au moyen d’un hystéromètre introduit dans l’utérus. La prise d’un antalgique ou d’un antispasmodique avant la pose est souvent recommandée. Aucune couverture antibiotique n’est nécessaire.

– Les suites immédiates

Pendant les 3 jours qui suivent la pose, quelques contractions utérines, des saignements et une pesanteur pelvienne peuvent se produire.

Il est recommandé à la patiente de vérifier la présence des fils du stérilet. Cette vérification doit avoir lieu une fois par mois, après les règles, afin de s’assurer de la bonne position du stérilet. Les consultations de suivi gynécologique ont lieu 1 à 3 mois après la pose puis une fois par an.

Le stérilet peut être conservé au maximum 5 ans.

Limites d’utilisation

Outre la grossesse, certaines situations déconseillent la pose d’un stérilet.

– Liées à des pathologies

La pose d’un DIU est contre-indiquée dans les situations suivantes :

– infection génitale haute récente (moins de 3 mois), infection à chlamydia ou gonococcie ;

– tuberculose génito-urinaire, infection des voies urinaires ;

– cancer de l’utérus, de l’ovaire ou de l’endomètre ;

– allergie au cuivre et maladie de Wilson ;

– malformation utérine, y compris fibromes ;

– saignements vaginaux inexpliqués.

– Liées à un traitement

Dans le cas de traitement anti-inflammatoire au long cours, de traitement immunosuppresseur, de dysménorrhées sévères, de traitement anticoagulant, d’utérus cicatriciel, de valvulopathie à risque d’endocardite, la pose d’un DIU n’est pas recommandée et doit se décider au cas par cas.

– En post-partum

-#gt; Si la jeune femme n’allaite pas, un DIU peut éventuellement être posé dans les 48 heures qui suivent l’accouchement, avec une surveillance accrue. Passé ce délai, la pose est contre-indiquée pendant 4 semaines. Elle ne redevient possible qu’au deuxième mois, lorsque l’utérus a retrouvé son volume initial.

-#gt; Si la jeune maman allaite, la pose d’un DIU n’est recommandée qu’à partir de 6 semaines après l’accouchement.

-#gt; En post-abortum au premier trimestre de grossesse, un DIU peut être posé immédiatement.

Effets secondaires

Le DIU au cuivre peut entraîner des règles plus abondantes et plus douloureuses, surtout au cours des premiers cycles suivant la pose. Il peut également être à l’origine de douleurs pelviennes, de saignements intermenstruels (spottings), de leucorrhées importantes (présence du DIU et des fils de retrait qui peuvent être irritants).

Complications et signes d’alerte

Les DIU peuvent être responsable de quatre types de complications.

– Les infections pelviennes

Le risque de ces infections est multiplié par trois chez les femmes portant un stérilet. Généralement, ce type d’infection survient surtout dans le mois qui suit la pose du DIU. Elles se manifestent par des douleurs pelviennes, des leucorrhées malodorantes, de la fièvre et peuvent conduire à la stérilité.

– Perforation de l’utérus

Cette complication rare est souvent liée à un problème au niveau de la pose du DIU. Le post-partum est une période à risque de perforation. Il s’agit d’une des raisons pour lesquelles la mise en place d’un DIU est à évitée dans les semaines qui suivent l’accouchement. La perforation de l’utérus s’accompagne de fortes douleurs. Elle nécessite une intervention chirurgicale pour retirer le DIU.

– Expulsion du DIU

Le risque prédomine dans les trois mois qui suivent l’insertion du DIU. Il faut vérifier la présence du DIU grâce aux fils de retrait, après les règles.

– Grossesse extra-utérine

Le risque de grossesse extra-utérine est légèrement augmenté lorsqu’une grossesse se déclenche malgré le port de DIU.

Il est donc important de consulter un gynécologue en cas de retard de règles, de douleurs pelviennes, d’écoulements vaginaux importants, de disparition ou d’allongement du fil de retrait (risque de perforation ou d’expulsion du DIU).

Aucun risque de stérilité tubaire n’a en revanche été démontré, y compris chez les nullipares.

Les DIU du futur

La recherche s’intéresse aux dispositifs intra-utérins. Trois types de DIU sont actuellement à l’étude.

– DIU papillon

Le « DIU papillon » est un DIU en cuivre dépourvu de fils de retrait. L’absence de ces fils en nylon permettrait d’éviter l’irritation du col de l’utérus, et donc de diminuer les pertes vaginales qui en résultent. De plus, il serait efficace au moins 10 ans.

– DIU à l’indométacine

A l’étude en Chine, ce DIU a pour objectif de réduire l’abondance des règles, qui peut être un frein à l’utilisation de DIU classique au cuivre.

– DIU hormonal souple

Le DIU hormonal souple ou Fibroplant-lng serait simplement formé d’un réservoir cylindrique contenant un progestatif. L’absence de bras permettrait son utilisation chez les femmes dont la cavité utérine est déformée par un fibrome.

L’AVIS DU SPÉCIALISTE

Le Dr Elisabeth Aubeny, gynécologue, est présidente de l’Association française pour la contraception. : « Prudence avec la prise d’anti-inflammatoires au long cours ! »

« Il faut savoir que la France est le seul pays d’Europe à mettre en avant cette interaction. Le fait que les anti-inflammatoires, de par leur mode d’action, peuvent diminuer l’efficacité des dispositifs intra-utérins au cuivre repose sur des études anciennes et qui n’ont jamais fait l’objet de vérification. Cependant, dans un rapport (« Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme ») de décembre 2004, l’ANAES cite les traitements anti-inflammatoires au long cours ainsi que les traitements immunosuppresseurs comme étant des contre-indications à la pose d’un dispositif intra-utérin au cuivre, en mettant en avant le risque de moindre efficacité ainsi que des risques infectieux et hémorragiques potentiels.

Il convient donc d’être prudent quand à l’utilisation de ce type de médicaments en présence d’un dispositif intra-utérin au cuivre, si le traitement dépasse huit jours. »

POUR APPROFONDIR : Le DIU au lévonorgestrel est un médicament

Réservoir de lévonorgestrel

Contrairement au DIU au cuivre, le DIU au lévonorgestrel Mirena est un médicament et possède donc à ce titre une AMM. Il est muni d’un support en plastique en forme de T, présentant au niveau de l’axe central un réservoir et se terminant par un fil de retrait. C’est à partir du réservoir que le lévonorgestrel est libéré de façon continue et régulière au rythme de 20 µg par 24 heures pendant cinq ans. Compte tenu de la libération in utero du lévonorgestrel, les taux plasmatiques de cette hormone sont faibles. Mirena présente donc peu d’effets systémiques.

Son mécanisme d’action diffère de celui des DIU au cuivre. Il repose sur une inhibition de la prolifération de l’endomètre qui devient atrophique et inactif, et sur un épaississement de la glaire cervicale qui empêche l’ascension des spermatozoïdes. Son action sur la fonction ovarienne est minime.

Indications

Le DIU au lévonorgestrel est adapté aux femmes ayant des saignements importants avec les DIU au cuivre. En effet, plusieurs mois après la pose, les règles peuvent diminuer voire disparaître.

Contre-indications

Le DIU au lévonorgestrel présente les mêmes contre-indications que les DIU au cuivre, auxquelles il faut ajouter les thromboses veineuses profondes, les migraines avec signes neurologiques, le cancer du sein, les affections hépatiques et les cardiopathies ischémiques.

EN PRATIQUE : LES MÉTHODES NATURELLES

AU COMPTOIR : « Puis-je tenir compte de la température mesurée ce matin ? »

« J’utilise la méthode des températures comme contraception. Cette nuit, j’ai passé presque tout mon temps debout car ma fille était malade. La température que j’ai mesurée ce matin est-elle quand même fiable ? »

Votre réponse

« Cette méthode implique de prendre sa température après au moins six heures de sommeil. Votre température de ce matin n’est pas fiable. Utilisez une contraception locale jusqu’à la fin de votre cycle. »

Les méthodes naturelles reposent sur la détermination de la phase fertile du cycle menstruel. Elles ont l’avantage de n’avoir aucune contre-indication. Cependant, leur efficacité est faible, avec un indice de Pearl de 20 en pratique courante.

LES JOURS INTERDITS

La méthode des températures

Elle consiste à détecter l’ovulation en prenant sa température rectale tous les matins au réveil avant le lever. En effet, la sécrétion de progestérone qui suit l’ovulation entraîne une augmentation de la température corporelle d’au moins 0,5 °C. Une augmentation de la température pendant trois jours consécutifs prouve en théorie que l’ovulation a eu lieu. L’enregistrement des températures peut également se faire grâce à l’appareil Cyclotest 2 Plus (température buccale). La variabilité de la température corporelle avec de nombreux facteurs (stress, maladie…) rend cette méthode aléatoire.

La méthode Ogino-Knaus

La période fertile est calculée en se basant sur les hypothèses suivantes : l’ovulation a lieu 14 jours avant les règles suivantes, les spermatozoïdes restent fécondants 2 à 3 jours dans la glaire cervicale, l’ovocyte a une durée de vie de 24 heures. Cette méthode n’est possible que lorsque les cycles sont très réguliers.

La méthode Billings

Elle repose sur l’observation de la glaire cervicale. Au moment de l’ovulation, la glaire est abondante, fluide, claire, semblable à du blanc d’oeuf. La période fertile débute à l’apparition de cette glaire et se termine 4 jours après sa disparition.

Le dispositif Persona

C’est un appareil électronique qui permet de connaître la période d’ovulation en mesurant les taux urinaires d’estrone-3-glucuronide (début de la période fertile) et de LH (fin de la période). Il comprend des tests urinaires et un appareil électronique capable de lire les tests urinaires et de les interpréter. Cette méthode ne peut être réalisée que dans le cas de cycles réguliers. Les autres tests d’ovulation sous forme de bandelettes n’ont pas vocation à servir de méthode de contraception, mais à planifier une conception.

POUR APPROFONDIR : La stérilisation à visée contraceptive

Cette méthode ne doit être envisagée chez la femme jeune ou nullipare qu’avec la plus grande réserve, car elle est irréversible. Selon la loi du 4 juillet 2001, la stérilisation à visée contraceptive, masculine ou féminine, ne peut pas être pratiquée sur une personne mineure. Elle doit faire l’objet d’une information claire et précise des patients et un délai de quatre mois de réflexion est nécessaire après la première consultation. Elle ne peut se pratiquer que dans un établissement de santé après confirmation écrite du patient.

-#gt; La stérilisation féminine peut se pratiquer par ligature des trompes sous coelioscopie (section et électrocoagulation des trompes) ou par dispositif intratubaire. Cette méthode consiste à introduire dans chaque trompe, par hystéroscopie, un micro-implant souple (dispositif Essure) afin de les obstruer. Une contraception reste obligatoire dans les trois mois suivant la pose du dispositif.

-#gt; La stérilisation masculine consiste à sectionner les canaux déférents (vasectomie). C’est une intervention chirurgicale sous anesthésie locale.

COMMUNIQUEZ ! LA CONTRACEPTION LOCALE

DES IDÉES DE VITRINES

La prévention des infections sexuellement transmissibles permet de réaliser une vitrine offrant un bon compromis entre le message de santé publique et la proposition commerciale. Avec les préservatifs, prévention et contraception sont liées. De quoi ouvrir le dialogue.

Les fournitures

– Présentoirs en Plexiglas ou carton suffisamment rigide

– Carton plume

– Papier de couleur ou peinture

– Adhésif double face

– Deux plots ou deux cartons de récupération hauts et de volume important

– Fil de nylon

Les slogans

– « Le préservatif est le seul moyen efficace, protégez-vous »

– « Pour vous protéger : votre geste réflexe »

– « La liberté en toute sécurité »

Malin !

– Pour fabriquer les panneaux prix et le panneau slogan en forme de préservatif enroulé, découpez pour chaque panneau deux ronds de tailles différentes dans du carton. Les peindre (1) à l’aide d’un pochoir, ou dans du papier Canson blanc et de couleur. Pour simuler le latex, vernissez (2) le tout.

– Fixez les ronds avec du Scotch double face (4) sur des plots recouverts de papier couleur (3).

Pour les maladies, les mobiles en forme de flèche sont découpés dans du carton plume (5) peint ou recouvert de papier couleur. Fixez-les sur du fil nylon à l’aide de Scotch (6).

DES CONSEILS POUR VOTRE RAYON : Préservatifs : entre intimité et visibilité

Etoffer son offre

La vente de préservatifs se heurte à la concurrence aiguisée de divers réseaux de distribution. L’image de sécurité et de qualité de l’officine est un atout pour développer la visibilité et l’offre. Proposez au moins deux marques différentes de préservatifs masculins et la référence de préservatif féminin. Choisissez vos partenaires en fonction de leur position dominante sur le marché et de la notoriété des produits, ou jouez la spécificité avec des produits innovants et/ou de niche (préservatifs sans latex en cas d’allergie à cette substance…). Ces deux options ne s’excluant pas, place aux gammes complètes !

Montrer c’est démontrer

Exposer les boîtes de préservatifs est la condition incontournable pour bien les vendre. Ils peuvent être insérés dans un mobilier réservé à l’hygiène intime et doivent bénéficier au minimum d’une étagère entière. Mieux encore, offrez leur un présentoir indépendant à déplacer au gré des animations et promotions. L’offre promotionnelle contribue à dynamiser leur vente. Affichez les prix de manière lisible et respectez la réglementation en vigueur. Les réductions doivent faire l’objet d’un double étiquetage précisant le prix pratiqué avant promotion et le nouveau prix proposé. Légalement, l’acte promotionnel doit aussi s’inscrire dans une durée clairement annoncée aux clients. Elle ne peut dépasser un mois, mais peut être reconduite. La situation géographique des préservatifs, hors animation particulière, doit être propice à la quiétude. Un coin calme de l’officine, non loin de l’espace confidentialité, est requis.

Ne négligez pas non plus la mise en place d’un système permettant l’achat à l’extérieur de l’officine, de façon anonyme et à toute heure. Les distributeurs ont largement fait leurs preuves et sont plébiscités par les jeunes.

Pousser au dialogue

Les préservatifs ont tout à fait leur place dans une stratégie de communication dédiée à une action de prévention particulière (d’où l’intérêt du présentoir ambulant). Suivez l’actualité des campagnes de prévention et proposez de façon simultanée votre propre action en relais d’une campagne médiatisée. Négociez avec les laboratoires un partenariat qui passe entre autres par l’échantillonnage (offre d’un préservatif gratuit lors de la Journée contre le sida). Procurez-vous également auprès des associations des livrets d’information et de prévention et proposez-les dans le rayon. Voilà un excellent moyen de montrer votre investissement en matière de prévention et d’ouvrir la porte au dialogue. –

LES MOTS POUR CONVAINCRE : Banaliser l’acte d’achat

L’achat de préservatifs doit aujourd’hui être banalisé. Bien entendu, il implique discrétion et confidentialité.

Obligation de discrétion

Pas question de demander à voix haute « Lesquels voulez-vous ? », « Par boîte de 12 ou de 24 ? »… Avouez qu’il y a de quoi refroidir les interlocuteurs les plus décontractés sur le sujet. Imaginez la tête que vous feriez si l’on vous répondait très fort : « Alors là, j’en sais rien, moi. Lesquels vous prenez, vous ? » La discrétion est également de mise pour montrer l’endroit où ils se trouvent dans l’officine, et si besoin quitter le comptoir pour aller fournir des explications au client hésitant. D’ailleurs, ce client un peu perdu n’est pas forcément l’utilisateur. Une mère ou un père venant pour leurs adolescents auront besoin d’être sécurisés : c’est la valorisation de leur acte d’achat qu’ils attendent de vous.

Rester technique

Pour un professionnel de santé, il est important de ne faire intervenir ni affect, ni jugement moralisateur. La rigueur est primordiale : « C’est un acte de santé publique. Il est trop important de ne pas prendre de risque inconsidéré » ou « Je n’ai pas d’avis moral à avoir, mais j’ai des choses importantes à dire pour votre santé ». Dès lors, le discours se cantonne à l’aspect technique : avec réservoir, prélubrifié… Les modèles parfumés ou aux textures un peu plus ludiques sont souvent choisis par des clientes ou des clients qui savent très bien ce qu’ils recherchent. Inutile donc d’entrer d’emblée dans le détail, sauf question complémentaire de leur part. En revanche, une notion très importante ne doit pas être oubliée dans votre argumentaire : l’allergie au latex : « Si vous avez mis des gants en latex et que vous avez développé une réaction, méfiez-vous, il est préférable que vous choisissiez un modèle spécifique. »

La contraception d’urgence

Lors d’une demande de NorLevo, pensez systématiquement à demander pourquoi un risque a été couru : « S’agit-il d’une rupture de préservatif ? », « S’agit-il d’un achat à titre préventif ? ».

Rappelez que la contraception d’urgence ne peut en aucun cas être considérée comme une méthode de contraception. Profitez-en pour rappeler que le préservatif est le seul moyen efficace de prévention contre le sida et les infections sexuellement transmissibles. Objection : le préservatif masculin offre une protection aléatoire contre l’herpès génital. Oui, mais le modèle féminin est sûr dans ce cas particulier.

DOCUMENTEZ-VOUS

INTERNET

Stratégies de choix des méthodes contraceptives chez la femme

http://www.has-sante.fr – rubrique « Publications » – ANAES – Service des recommandations professionnelles – décembre 2004

Ce rapport édité par l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé présente l’ensemble des méthodes contraceptives disponibles en France, qu’elle soient locales ou non. Fréquence d’utilisation, efficacité en utilisation optimale et en pratique courante, effets secondaires, contre-indications, principes d’utilisation sont exposés pour chaque méthode.

Un tableau général détaille les possibilités d’utilisation de chaque méthode en fonction des situations les plus fréquentes : obésité, tabac, varices, migraine, dysménorrhée, cancer du sein, âge extrême, post-partum avec ou sans allaitement… Une synthèse qui doit servir de référence en matière de choix de contraception.

Association française pour la contraception

http://www.contraceptions.org

Pratique, le site de l’AFPC fait un point complet sur toutes les méthodes de contraception, détaille leurs avantages, leurs inconvénients et précise leur mode d’utilisation. Dommage que le classement des préservatifs n’ait pas été remis à jour depuis 1997.

Female Condom

http://www.femalehealth.com, rubrique « The product »

Le préservatif féminin et sa technique de pose n’auront plus aucun secret pour vous. Tout est en anglais, mais les dessins sont explicites et se passent de commentaires. Les anglicistes trouveront en complément un comparatif des avantages et inconvénients des préservatifs masculins et féminins.

Une protection multiple

L’utilisation correcte et systématique du préservatif masculin apporte une protection efficace contre plusieurs infections sexuellement transmissibles (IST) tels que le sida, l’hépatite B, le trichomonas, la gonococcie, les chlamydioses, la syphilis.

C’est la seule méthode de contraception, avec le préservatif féminin, qui ait fait la preuve de son efficacité dans ces IST. Certaines études tendent à prouver que le préservatif masculin apporterait également une protection contre certains cancers et dysplasies du col utérin en bloquant des agents carcinogènes transmissibles. Toutefois, le préservatif masculin reste insuffisamment efficace contre l’herpès et les Papillomavirus, contrairement au préservatif féminin.

Préservatif en latex hypoallergénique

Il existe également un préservatif en latex dit hypoallergénique (Manix Crystal HA). Le caractère hypoallergénique est obtenu par des lavages intensifs internes et externes du préservatif dans le but d’éliminer les allergènes. Le préservatif hypoallergénique est recommandé pour les personnes sensibles au latex.

Contraception d’urgence hors délai : pensez au DIU

-#gt; La pose d’un DIU au cuivre peut être indiquée dans le cadre d’une contraception d’urgence. Avantage par rapport à la pilule du lendemain : l’efficacité est meilleure (99,8 à 99,9 % d’efficacité pour le DIU contre 58 à 95 % pour NorLevo selon le moment de prise). De plus, le délai de pose est bien supérieur : le DIU au cuivre peut être posé jusqu’à 5 jours après la date estimée de l’ovulation, ce qui permet d’orienter les patientes qui viennent hors délai chercher une boîte de NorLevo (plus de 72 heures après le rapport) vers un gynécologue. Ainsi, si le rapport a eu lieu 2 jours avant la date présumée de l’ovulation, la pose du DIU peut avoir lieu jusqu’à une semaine après le rapport. La pose n’est pas contre-indiquée chez la patiente nullipare.

-#gt; Après le retour des règles, le DIU est retiré ou conservé comme méthode contraceptive selon le choix de la patiente.

-#gt; L’utilisation du DIU dans cette indication reste rare. Elle impose une consultation médicale, contrairement à la pilule du lendemain.