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3/7 – Organisation à l’officine : définir une stratégie adaptée
Plan stratégique de la qualité
La mise en œuvre de la traçabilité des interventions pharmaceutiques (IP) doit faire partie intégrante du plan stratégique de la qualité de l’entreprise avec une définition des responsabilités et de l’autorité.
Une formation de l’équipe à l’outil Act-IP officine est impérative et doit comporter une initiation de celle-ci à la pharmacie clinique ainsi qu’aux bonnes pratiques, un apprentissage des codifications à partir de cas pratiques d’IP et une formation à l’analyse des IP pour améliorer sa pratique professionnelle. L’accès aux différents documents et référentiels au sein de l’officine doit être facilité (abonnements aux supports d’information professionnelle, accès aux sites de référence, etc.).
Les préparateurs et les IP
Les préparateurs peuvent contribuer à la réalisation des IP et s’impliquer dans cette activité de pharmacie clinique :
- en détectant les problèmes liés à la thérapeutique lors des dispensations ;
- en participant à la codification de l’IP ;
- en assurant la saisie des données pour la traçabilité.
Le pharmacien, par son expertise, détermine l’action visant à résoudre le problème identifié et la propose au patient et au prescripteur pour acceptation. Pour que toute l’équipe soit sensibilisée uniformément à cette démarche, une formation commune et une stratégie de communication propre à chaque structure est nécessaire.
Chronologie
La mise en œuvre de cette activité de documentation des IP se place dans le continuum des activités de pharmacie clinique et des activités quotidiennes de l’officine. Elle doit être prédéfinie et peut se structurer progressivement en documentant étape par étape les IP les plus courantes, les plus pertinentes ou des IP issues d’un retour d’analyse de pratique (exemple : rupture de stock, prescription récurrente). Il est préconisé de commencer par les activités les plus facilement réalisables.
Communication interne
La réalisation des IP nécessite une communication au sein de l’équipe officinale renforcée. Des temps d’échanges spécifiques sont nécessaires (formation, sources à utiliser, choix des IP à privilégier, retour d’expérience).
Communication externe
Auprès du prescripteur
Communiquer avec les prescripteurs chaque fois que cela est possible.
Préparer les alternatives, les propositions d’IP et les sources sur lesquelles s’appuient les propositions.
Choisir le support de communication le plus adapté en tenant compte de l’importance et de l’urgence de l’IP (messagerie sécurisée, messagerie instantanée), de la disponibilité et de l’accessibilité anticipée du prescripteur.
En cas de validation orale (téléphone), proposer de transmettre le résultat de l’IP par écrit.
Communiquer de manière structurée et argumentée (préciser les sources d’information utilisées).
Auprès du patient
Informer le patient de la démarche de sécurisation/optimisation par le biais de l’intervention pharmaceutique.
Communiquer l’avis du prescripteur au patient par écrit.
Accompagner le patient si l’IP est effectuée sans contacter le prescripteur.
Témoignages
Romain, pharmacien titulaire, Nancy (Meurthe-et-Moselle)
« En regardant les IP qui n’étaient pas acceptées par le prescripteur avec justification, nous avons constaté que, parfois, nous trouvions des problèmes là où il n’y avait pas lieu d’en trouver. Ainsi, nous avons sollicité plusieurs fois un pédiatre pour une coprescription de solution de bétaméthasone 0,05 % et de vaccin Priorix. Cette association ressort comme une contre-indication dans nos logiciels métier, mais elle n’est pertinente que pour des doses fortes de corticoïdes et pour des durées de traitement longues, à condition que l’injection du vaccin vivant soit proche du traitement anti-inflammatoire. Or, dans ces cas, les doses de corticoïdes étaient faibles, de courte durée et à distance de l’injection du vaccin qui était prescrit en prévision d’une consultation ultérieure. Nous avons refait le point avec l’équipe et désormais, nous ne sollicitons plus le prescripteur aussi souvent. »
Agnès, pharmacienne adjointe, Blénod-lès-Toul (Meurthe-et-Moselle)
« Les quelques minutes que nous passons à saisir la première partie de la codification d’une IP nous offrent une vision synthétique de la situation. Nous avons identifié un ou plusieurs problèmes et nous pouvons proposer une ou plusieurs interventions. Ainsi, lorsque nous contactons le prescripteur, nous sommes en mesure de lui présenter très rapidement le contexte avant de lui apporter une solution. L’échange est ainsi plus rapide, sans déranger trop longtemps le soignant dans son activité. »
Julien, pharmacien titulaire, Leyr (Meurthe-et-Moselle)
« Après avoir analysé nos IP, nous nous sommes rendu compte que nous en faisions beaucoup pour les héparines de bas poids moléculaire (HBPM). C’était souvent pour des problèmes liés à la posologie. Dans la très grande majorité des cas, nos propositions étaient acceptées. Cela a renforcé notre envie de ne rien laisser passer. Nous avons mis en place une formation d’équipe pour faire quelques rappels sur cette classe thérapeutique et nous avons accroché, à côté du rayon injectable, un tableau récapitulatif des HBPM et des héparines non fractionnées (HNF) pour faciliter l’analyse rapide des prescriptions. Cette démarche permet aussi d’uniformiser les actions proposées par l’équipe pour un même problème. »
Réalisé par Julien Gravoulet, Felicia Ferrera Bibas, Sandrine Masseron, Éric Ruspini, Jean-Didier Bardet, Guillaume Gory-Delabaere, Cécile Bourrier, Stéphanie Satger, pharmaciens et pharmaciennes d’officine, membres de la Société française de pharmacie clinique (SFPC)
Article issu du cahier Formation du n°3544, paru le 11 janvier 2025
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