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Trois questions… Au Dr Dominique Gautier

Publié le 23 février 2002
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Quelles sont les limites de la phytothérapie dans la prise en charge des pathologies rhumatismales ?

Un médecin doit tout mettre en oeuvre pour sauvegarder l’intégrité d’une articulation qui souffre. Il doit aussi se garder de tout « fanatisme » thérapeutique.

Le terme de pathologies rhumatismales englobe de nombreuses affections. La phytothérapie est indiquée, mais ce que l’on peut attendre d’elle diffère selon la pathologie visée. On ne traite pas une polyarthrite rhumatoïde, une spondylarthrite ankylosante ou encore moins un rhumatisme articulaire aigu par un traitement phytothérapique. Il existe des médicaments allopathiques majeurs. Dans toutes ces maladies aiguës ou subaiguës, la phytothérapie est tout de même un appoint non négligeable. Des traitements de drainage sont nécessaires avec ces molécules agressives et les doses efficaces nécessaires régressent avec l’adjonction de plantes anti-inflammatoires.

Quels avantages peut-on en attendre dans le traitement de l’arthrose ?

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L’arthrose est une cible privilégiée. Sa phase aiguë doit être prise en charge par des antalgiques, des anti-inflammatoires et des myorelaxants. Une fois la phase aiguë passée, il convient d’éliminer ces médicaments agressifs sur le plan digestif ou cutané et d’éviter les récidives qui émaillent souvent la vie des rhumatisants. Voici, à mon sens, les cinq avantages apportés par un traitement phytothérapique : efficacité, iatrogénicité quasi nulle, désintoxication des chimiothérapies au long cours, prise en charge globale du patient et de la maladie par le patient lui-même, d’où une plus forte motivation.

Quelles règles essentielles doit-on respecter pour conseiller à l’officine un traitement phytothérapique antiarthrosique ?

En poussée d’arthrose, la plante anti-inflammatoire majeure est l’harpagophyton à administrer à la bonne dose : 3 grammes par jour d’extrait sec. L’association cassis-reine-des-prés intervient en relais.

En cas d’ostéopénie ou d’ostéoporose, on préfère des plantes reminéralisantes comme la prêle.

Des pauses thérapeutiques sont nécessaires avec des cures de 21 jours avec 21 jours d’arrêt, ou le plus souvent en alternant deux traitements de 15 jours chacun. La prise des traitements phytothérapiques se fait au réveil et au coucher ou avant les trois repas.

Enfin, j’associe systématiquement un drainage (pendant les pauses thérapeutiques) avec la « tisane des cinq feuilles » : cassis, frêne, bouleau, fraisier, reine-des-prés à 4 % ou un mélange d’artichaut, bardane et de pissenlit en solution buvable.