Tiques, poux, moustiques… La protection naturelle avec les huiles essentielles

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Tiques, poux, moustiques… La protection naturelle avec les huiles essentielles

Publié le 19 août 2024
Par Geoffrey Suberville
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Qui dit belle saison dit retour des moustiques, tiques et autres nuisibles. Dans les pharmacies, les produits pour se protéger de ces indésirables sont largement mis en avant. Mais face à une demande grandissante pour des solutions plus naturelles, les huiles essentielles sont en bonne place.

On suppose que la première fonction des huiles essentielles est de protéger les plantes qui les produisent contre les insectes et parasites en tout genre. Les huiles essentielles présentent en effet des propriétés neurotoxiques pour les insectes, même si le mode d’action n’est pas encore élucidé. Elles agiraient à la fois comme des phéromones répulsives et comme un agent de contact irritant, toxique et larvicide.

Une synergie de molécules

Les propriétés répulsives et antiparasitaires des huiles essentielles sont étudiées depuis de nombreuses années. Plusieurs familles chimiques sont particulièrement efficaces telles que les aldéhydes (citronellal, citrals), les alcools monoterpéniques (citronellol, géraniol, linalol), les phénols (eugénol, thymol) et les cétones (camphre). Il existe une synergie entre toutes les molécules d’une huile essentielle. Ainsi, elles présentent une plus grande efficacité que les composants isolés. Parmi les plus étudiées, on retrouve les citronnelles (lemongrass Cymbopogon citratus), le géranium rosat (Pelargonium roseum), l’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) et l’arbre à thé (Melaleuca alternifolia). L’activité répulsive d’une huile essentielle ne peut être généralisée à tous les types de parasites. Ceci est même valable entre espèces différentes de moustiques ! Il est donc important d’avoir une bonne connaissance des propriétés des huiles essentielles avant de les conseiller, ainsi que des concentrations recommandées, des précautions d’emploi et des contre-indications.

De puissants antimoustiques

Ces insectes sont de plus en plus résistants aux répulsifs et insecticides chimiques. Les huiles essentielles apparaissent alors comme une alternative intéressante. Plusieurs études ont montré une efficacité comparable au N,N-Diéthyl-m-toluamide (DEET) pour les huiles essentielles de citronnelles de Ceylan (Cymbopogon nardus) et de Java (Cymbopogon winterianus), de géranium rosat (Pelargonium roseum) et d’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) sur les principaux types de moustiques présents en France, à savoir Aedes albopictus (le moustique-tigre) et Culex pipiens, mais également des moustiques du genre Anopheles. Ces huiles essentielles sont à diffuser ou à diluer dans une huile végétale pour application cutanée. À noter : les huiles essentielles étant très volatiles, il est important de renouveler très régulièrement – idéalement toutes les trois heures – l’application sur la peau. Par ailleurs, les huiles essentielles de citronnelles et d’eucalyptus citronné présentent également des propriétés anti-inflammatoires, antalgiques et anesthésiantes très appréciées en cas de piqûre.

Quelle efficacité contre les tiques ?

Les tiques sont de plus en plus nombreuses dans notre pays. Ces arthropodes hématophages peuvent transmettre des maladies lorsqu’elles mordent un hôte pour se nourrir. Elles sont d’ailleurs le plus grand vecteur de maladies (maladie de Lyme, encéphalite à tiques) pour les humains, après les moustiques. Plusieurs tests avec diverses huiles essentielles ont été réalisés sur des tiques. L’eucalyptus citronné présente une bonne efficacité et ce, même sur des solutions diluées (de l’ordre de 2 %). La lavande fine (Lavandula angustifolia) semble efficace contre les tiques, mais les résultats diffèrent d’une étude à l’autre. L’arbre à thé (Melaleuca alternifolia), moins étudié, a également un effet sur les tiques avec une concentration minimale de 5 %. Quant au géranium rosat (Pelargonium roseum), il lui faut une concentration minimale de 2 % pour être répulsif. La rémanence de leur effet demeure faible avec notamment une inefficacité de l’eucalyptus citronné au bout de quatre heures. Des études plus approfondies devront être menées afin de connaître la durée d’action des différentes huiles essentielles afin d’optimiser le nombre d’applications à réaliser.

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Des antipoux naturels

Plusieurs huiles essentielles ont cliniquement prouvé leur intérêt dans la lutte contre les pédiculoses : la lavande fine (Lavandula angustifolia), la lavande aspic (Lavandula latifolia), leurs hybrides les lavandins (super ou abrial) ainsi que le cajeput (Melaleuca cajeputi), cousin du niaouli, l’eucalyptus globuleux (Eucalyptus globulus), l’arbre à thé (Melaleuca alternifolia) et l’ylang-ylang (Cananga odorata). L’arbre à thé a une efficacité certaine sur les lentes. Vigilance toutefois à la composition des huiles, et notamment à la présence de camphre si elles doivent être utilisées chez des enfants ou des personnes fragiles. Pour prévenir les poux, mélanger une ou plusieurs de ces huiles dans une dose de shampooing et appliquer sur le cuir chevelu. Cela permet aux huiles d’agir à la fois comme répulsif et comme agent de contact irritant. En cas d’invasion de poux, mélanger une ou plusieurs de ces huiles dans une cuillère à soupe d’huile de coco qui a la propriété d’étouffer mécaniquement le pou. Laissez poser en masque sur cheveux secs pendant 30 minutes puis faire un shampooing. Pour un résultat maximal, il est recommandé de renouveler l’application plusieurs fois dans la même journée.